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Littérature arabe - Notes du mont Royal

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LA DYNASTIE DES OMEYYADES 49<br />

une mer, disait l'un ; Férazdaq taille dans un roc ; quant<br />

a Akhtal, il excelle dans l'éloge et la poésie héroïque. »<br />

Plus tard, sous les Abbassides, quand les passions<br />

furent éteintes, les grammairiens finirent par préférer<br />

Akhtal, parce que sa poésie était plus correcte et plus<br />

soignée, et qu'il a su composer le plus grand nombre de<br />

pièces d'une certaine éten<strong>du</strong>e, irréprochables d'un bout<br />

à l'autre, pour le fond et pour la forme. Les qualités<br />

qu'on admirait en lui étaient donc la longueur <strong>du</strong> souffle<br />

et la pureté de l'expression : on ne nous dit rien de la<br />

hauteur de l'inspiration. Mais un vers célèbre entre<br />

tous, et qu'Haroun er-Rachid aimait à se remémorer,<br />

nous prouve l'élévation des sentiments moraux exprimés<br />

par le poète; c'est celui de l'ode adressée au khalife<br />

'.Abd-el-Mélik, où il parle des Oméyyades : « Terribles<br />

dans leur colère, tant qu'on leur résiste, ils sont les<br />

plus cléments des hommes après la victoire. »<br />

Pendant que la renommée d'Akhtal se répandait en<br />

Mésopotamie et en Syrie, celle des deux autres poètes<br />

Djérir et Férazdaq croissait dans l'Irak.<br />

FéRAZDAQ était un musulman pieux et convaincu, plein<br />

de dévotion pour la famille <strong>du</strong> Prophète, et avec cela<br />

libertin, cynique, se faisant un jeu d'attaquer l'honneur<br />

des femmes, abusant de la terreur qu'inspirait sa muse<br />

or<strong>du</strong>rière, et néanmoins très poltron, plus timide qu'un<br />

moineau, vindicatif et haineux : tel était le triste caractère<br />

de ce grand poète. Il s'appelait Hammam et appartenait<br />

à la tribu de Témim; il naquit à Bassora vers 641.<br />

Le khalife 'Ali lui conseilla d'apprendre le Koran plutôt<br />

que de s'occuper de poésies ; le jeune homme se serait mis<br />

des chaînes aux pieds jusqu'à ce qu'il ait su par cœur le<br />

texte sacré. Mais la mort de son père ranima bientôt ses<br />

sentiments poétiques. La haine des Beni-Nahchal lecon-<br />

UTTiltATDnE ABABB- 4

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