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Littérature arabe - Notes du mont Royal

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72 LITTÉRATURE ARABE<br />

intrépides, toujours altérés, qui ne se laissent pas distraire<br />

de leurs graves occupations par l'appel à la prière<br />

que lance en vain le muezzin <strong>du</strong> haut des minarets, le<br />

chant <strong>du</strong> bon vin vieilli dans l'amphore recouverte de<br />

toiles d'araignée, obtenu à prix d'or <strong>du</strong> marchand juif<br />

ou chrétien, et dont l'éclat réjouit et réchauffe l'obscurité<br />

de la nuit, tel est le thème des plus célèbres pro<strong>du</strong>ctions<br />

d'Abou-Nowâs, que vient traverser parfois le souvenir<br />

triste des temps écoulés et des compagnons disparus,<br />

pensée lamentable que refoule bien vite un nouveau coup<br />

de la liqueur divine.<br />

Moslim.<br />

MOSLIM ben el-Walîd, connu sous le surnom de Cari'<br />

el'Ghawânl, « la Victime des belles », que lui avait donné<br />

Haroun er-Rachid, était client d'une famille d'Ançârs<br />

ou auxiliaires, c'est-à-dire de ces habitants de Médine<br />

qui s'étaient fait une noblesse en soutenant le Prophète<br />

contre ses ennemis. Il était né à Koufa entre 747 et 757,<br />

d'un père qui exerçait le métier de tisserand, comme<br />

Ibn-Qanbar le lui reprocha plus tard cruellement :<br />

« Où trouverais-je un être plus infime que ton père? Je<br />

me trompe, il en est un, c'est toi. Longtemps il a tissé<br />

la trame des manteaux, aussi mal que tu tisses la trame<br />

de tes vers. » On ne sait point quels furent ses maîtres;<br />

peut-être se rattache-t-il directement aux grands poètes<br />

de l'âge héroïque, dont il étudiait les œuvres. Bohème<br />

insouciant, dépensier et sans songer au lendemain, il<br />

couchait souvent, faute de gîte, sous le ciel étoile, dans<br />

l'unique manteau qu'il possédât. Ses protecteurs, le vaillant<br />

général Yézid ben Mazyad, Mohammed, fils <strong>du</strong> kha-

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