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Littérature arabe - Notes du mont Royal

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LA POÉSIE ANTÉISLAMIQUB 25<br />

<strong>du</strong> Dahnâ ; c'est là, dans le village de Manfoùha, que l'on<br />

<strong>mont</strong>rait son tombeau. Il alla porter ses louanges rétribuées<br />

à travers toute l'Arabie, depuis le Hadramaut<br />

jusqu'à Hira, près de l'Euphrate ; ses moqueries versifiées<br />

le rendaient la terreur de ses adversaires. Il était monothéiste<br />

et croyait à la résurrection et au jugement dernier<br />

; ses idées avaient été influencées par ses amis chrétiens,<br />

soit par les 'Ibâds de Hira, chez lesquels il venait<br />

acheter <strong>du</strong> vin, soit par son ami l'évêque de Nedjrân dans<br />

le Yémen. On loue dans ses vers la variété des mètres,<br />

l'art <strong>du</strong> panégyrique et de la satire : on a cité ses descriptions<br />

<strong>du</strong> vin et de l'onagre. L'ode dans laquelle il a<br />

chanté la mission de Mahomet est devenue célèbre dans<br />

tout l'Orient. Son père Qaïs avait été surnommé Qatll<br />

el-djoû\ « mort de faim », parce que, étant entré dans<br />

une caverne pour s'y mettre à l'ombre, une roche se<br />

détacha de la <strong>mont</strong>agne et boucha l'entrée de la grotte,<br />

de sorte qu'il ne put en sortir et qu'il y périt de faim.<br />

Quant à son fils, il est placé au rang des grands poètes :<br />

Silvestre de Sacy estimait qu'il méritait d'aller de pair<br />

avec les auteurs des Mo'allaqât, et les Arabes, parlant<br />

de leurs meilleurs poètes d'avant l'islamisme, le comparaient<br />

à Imrou-oul-Qaïs, à Nâbigha et à Zohéïr. II a<br />

chanté dans ses vers Horaïra, qu'il aimait et qui était<br />

une esclave noire ; elle avait une belle voix et son maître<br />

la faisait chanter pour son plaisir. Il se rendait tous les<br />

ans à la foire d'Okâzh; il eut l'occasion d'aider, par les<br />

louanges qu'il lui adressa pour reconnaître son hospitalité,<br />

un certain Mohallek, qui était pauvre, à trouver<br />

des maris pour ses huit filles. Une fois qu'il s'en retournait<br />

chez lui chargé de présents, il craignit d'être<br />

dépouillé par les Beni-'Amir, dont il avait à traverser le<br />

territoire. Il demanda à 'Alqama, fils d'Allatha, de le pro-

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