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Littérature arabe - Notes du mont Royal

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LA DYNASTIE DBS OMEYYADES 57<br />

pactiser avec la religion des Persans et d'y croire en<br />

secret. Il a composé de nombreux airs; il savait jouer <strong>du</strong><br />

luth, marquer le rythme sur les timbales, marcher en<br />

cadence au son <strong>du</strong> tambour de basque; il s'en cachait, il<br />

est vrai, et interdisait à ses compagnons d'en parler. A<br />

la Mecque il n'eut rien de plus pressé que de mander le<br />

meilleur chanteur de la localité, un certain Yahya, qu'on<br />

appelait l'Éléphant (Fil), et de prendre leçon de lui.<br />

Yahya, enthousiasmé, demanda au khalife d'être compris<br />

dans sa suite, pour pouvoir profiter des leçons d'un<br />

artiste renommé qu'il reconnaissait comme maître.<br />

EL-KOMéIT connaissait les divers dialectes de l'Arabie,<br />

il savait l'histoire de ses guerres ; partisan fanatique<br />

des tribus de la race de Modar, il célébra leurs exploits<br />

en raillant les tribus <strong>du</strong> sud. Il s'était attaché à la famille<br />

de Hàchem, aux descendants <strong>du</strong> Prophète, et ses plus<br />

beaux panégyriques lui sont adressés. Son amitié avec le<br />

poète Tirimmâh est restée proverbiale, et ce phénomène<br />

était d'autant plus curieux qu'ils étaient d'opinions diamétralement<br />

opposées, Koméït étant chiite et tenant<br />

pour les gens de Koufa, tandis que Tirimmâh était kharédjite<br />

et tenait pour ceux de Damas, ville dont il était<br />

originaire. On leur demanda : « Étant différents en tout,<br />

comment pouvez-vous vous entendre?— Nous avons de<br />

commun la haine <strong>du</strong> vulgaire, » répondit Koméït. Odi<br />

profanum vulgus et arceo : tout poète est un aristocrate.<br />

Ses attaques contre la dynastie régnante lui valurent<br />

d'être arrêté et emprisonné par l'ordre d'Hicham, qui<br />

voulait lui faire couper la langue et la main; il fut sauvé<br />

par le dévouement de sa femme, qui lui prêta ses vêtements<br />

pour s'enfuir de la geôle. Maslama, fils <strong>du</strong> khalife,<br />

obtint ensuite son pardon en l'honneur de l'éloge funèbre<br />

que le poète avait fait de Mo'àwiya, son grand-père,

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