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Littérature arabe - Notes du mont Royal

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DECLIN DES LETTRES 399<br />

fille <strong>du</strong> chérif de la Mecque, devint sa onzième épouse et<br />

lui donna un rejeton nègre, parce qu'ayant rencontré en<br />

voyage un oiseau tout noir qui se défendait victorieusement<br />

contre une troupe d'autres oiseaux, elle avait souhaité<br />

que son fils ressemblât à ce brave oiseau, dût-il<br />

être aussi noir que lui. Son vœu fut exaucé; mais son<br />

père, obligé de ne pas le reconnaître par suite de l'insistance<br />

de ses compagnons, répudia Khadrâ, qu'il renvoya<br />

à son père, le chérif de la Mecque. Pendant le voyage<br />

<strong>du</strong> retour, elle fut rencontrée par l'émir Fadl, chef de<br />

la tribu de Zahlan, qui la prit sous sa protection et<br />

adopta son fils, le jeune Barakât, plus tard surnommé<br />

Àbou-Zéïd. Celui-ci devint un héros qui fit la gloire de<br />

sa tribu d'adoption. De l'autre côté son père, qui aimait<br />

toujours Khadrâ, s'était retiré à part, dans une tente,<br />

accompagné d'un seul esclave. Plus tard la tribu dont il<br />

avait été le chef, défaite par Barakât et ré<strong>du</strong>ite à un état<br />

misérable, fit appel à ses talents et le supplia de reprendre<br />

la direction des affaires. La lutte mit en présence le père<br />

et le fils, sans se connaître. L'émir Rizq fut renversé de<br />

cheval et aurait été tué par son fils si sa mère n'était<br />

intervenue au combat pour révéler les véritables liens qui<br />

unissaient Rizq et Barakât Abou-Zéïd. Le père et le fils<br />

se reconnurent, et l'émir Abou-Zéïd pardonna à sa tribu<br />

les injures qu'il en avait reçues. Dans la grande épopée<br />

persane, le Chah-ndmè, Firdausi a mis également en présence<br />

Rustem et son fils Sohrâb; le père tue son fils en<br />

combat singulier, et ne le reconnaît que quand il est<br />

mort. Cet épisode saisissant est plus dramatique que<br />

l'épisode correspondant <strong>du</strong> roman <strong>arabe</strong>; l'auteur anonyme<br />

d'Abou-Zéïd a reculé devant la conception <strong>du</strong><br />

parricide, même involontaire, qui l'aurait obligé<br />

d'ailleurs à terminer brusquement son récit, tandis

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