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Littérature arabe - Notes du mont Royal

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LA DYNASTIE DES OMÉYYADBS 51<br />

moquerie. On disait — c'est même un mot d'Akhtal —<br />

que transplanté <strong>du</strong> Hedjaz en Syrie, il s'y trouvait affamé<br />

et engourdi par le froid — relatif— de ce dernier pays.<br />

Mais Djérir, <strong>du</strong> Yémama, dans le sud <strong>du</strong> Nedjd, avait<br />

les faveurs de la foule. DJéRIR était aussi de la tribu de<br />

Témim. Il vécut dans l'Irak, et eut l'occasion d'adresser<br />

ses louanges au terrible gouverneur qui par sa sévérité<br />

faisait trembler tout le monde, El-Hadjdjâdj. Mais la<br />

faveur des princes oméyyades ne s'étendit pas jusqu'à<br />

lui; 'Abdel-Mélik était prévenu contre lui par Akhtal; il<br />

lui fallut attendre qu"Omar II <strong>mont</strong>ât sur le trône pour<br />

se voir préférer à ses concurrents. Puissant lutteur, sa<br />

rie se passa aux joutes poétiques ; le plus célèbre de ces<br />

combats est celui qu'il soutint contre Férazdaq, appuyé<br />

par Akhtal. 'Obaïd, qu'on appelait le « berger des chameaux<br />

», parce qu'il avait décrit en beaux vers ces animaux,<br />

compagnons inséparables <strong>du</strong> nomade, avait pris le<br />

parti de Férazdaq; Djérir ne put le lui pardonner et il le<br />

poursuivit de ses sarcasmes jusqu'à ce qu'il le chassât<br />

de Bassora et soulevât contre lui la colère de sa propre<br />

tribu. Djérir mourut en 728, la même année que<br />

Férazdaq ; il avait rejoint son pays natal, le Yémama,<br />

vers la fin de sa vie.<br />

A la même époque Ghaïlan ben 'Oqba, surnommé<br />

DHOU'R-ROMMA, continuait la tradition des poètes <strong>du</strong><br />

désert, mais d'une manière moins vivante : Férazdaq lui<br />

reprocha de trop se complaire, comme les anciens<br />

auteurs, à la description des campements abandonnés, de<br />

l'oiseau qatâ et des chameaux; il avouait d'ailleurs luimême<br />

que ses comparaisons pouvaient s'étendre à l'infini.<br />

Néanmoins ses poésies firent longtemps l'admiration des<br />

philologues, peut-être surtout à cause des mots rares<br />

qu'elles contenaient.

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