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Littérature arabe - Notes du mont Royal

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LA DYNASTIE DES OMEYYADES 55<br />

patronage qui le relevait de la condition singulièrement<br />

abaissée, à cette époque, de vaincu, même devenu musulman<br />

de religion), qui habitait à Persépolis, était, suivant<br />

quelques personnes, né à Ispahan et mourut dans le<br />

Khorasan en 689. Son éloge funèbre de Mohalleb ben<br />

Abi-Sofra emporta tous les suffrages : « Dis aux caravanes<br />

que la bravoure et la générosité ont été enterrées<br />

à Merv de la façon la plus claire. » Son talent poétique<br />

sur<strong>mont</strong>ait une difficulté d'élocution qui le gênait, et on<br />

lui reprochait une prononciation patoise; il n'articulait<br />

pas la lettre 'Aïn, ce phonème caractéristique de la<br />

langue <strong>arabe</strong>, qui est le grognement <strong>du</strong> chameau qu'on<br />

charge, et prononçait mal le çad ou s emphatique ; il<br />

ignorait l'A <strong>du</strong> gosier.<br />

Voici un autre Persan devenu poète <strong>arabe</strong>, Isma'ïl ben<br />

Yasàr, client d'une tribu <strong>arabe</strong> et partisan des Zobéïrides.<br />

Ayant accompagné 'Orwa, fils de Zobéïr, dans son voyage<br />

auprès <strong>du</strong> khalife Wélid, il composa une élégie sur le<br />

fils de son protecteur tombé d'un toit au milieu d'un<br />

troupeau de chevaux qui le déchirèrent de leurs ruades.<br />

Plus tard il rendit encore visite à Wélid, quand celui-ci<br />

était à la Roçàfa de Syrie, construite par Hicham à l'occident<br />

de Raqqa. C'est là que <strong>du</strong> temps de ce prince, au<br />

lieu de chanter ses louanges, il se mit à célébrer les<br />

Persans. Le khalife entra dans une violente colère et<br />

le fit jeter dans une pièce d'eau, d'où on le retira à<br />

moitié asphyxié pour l'exiler dans le Hedjaz. Il avait<br />

deux frères, Mohammed et Ibrahim, tous deux poètes<br />

également, et qui sortaient des esclaves enlevés dans la<br />

province <strong>du</strong> Fars. Isma'ïl est le premier exemple de ces<br />

Cho'oûbiyya, fanatiques de leur race, qui, malgré leur<br />

é<strong>du</strong>cation <strong>arabe</strong>, prononçaient hautement qu'ils étaient<br />

d'une autre origine que leurs grossiers vainqueurs.

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