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Littérature arabe - Notes du mont Royal

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LES ABBA9SIDES 73<br />

life Mançour, le ministre Fadl ben Sahl le tirèrent de<br />

ce mauvais pas; le dernier même n'hésita pas à lui donner<br />

un emploi dans la cour de justice de la province de Djordjân,<br />

puis lui confia les délicates fonctions de directeur<br />

de la poste aux chevaux dans la même localité ; seulement<br />

il lui adjoignit un intendant chargé de toucher les<br />

revenus des fermes qu'il lui avait données dans les environs<br />

d'Ispahan, de prélever la somme nécessaire pour<br />

ses dépenses journalières et d'acheter de nouvelles terres<br />

avec le surplus économisé. Il était grand amateur <strong>du</strong><br />

pro<strong>du</strong>it des vignes que les Mazdéens cultivaient à Tizenâbâd,<br />

et il a chanté les délices <strong>du</strong> vin : « C'est la fille<br />

des mages, devenue musulmane par son union avec les<br />

convives. Nous l'avons demandée en mariage et le négociateur<br />

qui nous l'amène marche d'un pas grave et<br />

solennel. » La pièce tout entière est à lire, dans la charmante<br />

tra<strong>du</strong>ction qu'en a donnée M. Barbier de Meynard.<br />

Ses ennemis le raillèrent de sa passion ; 'Abbâs Ibn el-<br />

Ahnaf l'appelait par dérision « la victime des sorcières »<br />

et d'autres disaient « la victime de la coupe pleine ». Son<br />

ivresse était d'ailleurs élégante et son style classique, à<br />

la manière des anciens modèles, qu'il suivait de près tout<br />

en lançant par le monde de nouvelles métaphores. Ses<br />

poésies amoureuses sont moins sincères, et il a reconnu<br />

lui-même qu'il chantait l'objet de ses pensées parce que<br />

le bon ton l'exigeait, mais que son goût était pour de<br />

moins hautes dames. Dans la satire, il paraît être resté<br />

inférieur à ses adversaires ; sa dispute avec le poète Ibn-<br />

Qanbar fut violente, mais l'avantage de l'insulte, comme<br />

l'ont constaté Abou'l-Faradj el-Içfahâni et El-Mobarrad,<br />

resta à son adversaire. Il mourut en 803, étant encore en<br />

fonctions, étranger à Djordjùn comme le palmier qu'il a<br />

chanté dans son dernier vers. Sur le point de mourir, il

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