Littérature arabe - Notes du mont Royal

LA PRESSE PBRIODIQUE 429
treize ans d'une existence mouvementée, cette feuille,
qui fut le premier journal imprimé en Orient, depuis les
tentatives du général Bonaparte et dont Reinaud a pu
dire, en 1831, « que c'était une fondation qui jusqu'ici
n'a pas eu d'autre exemple dans les contrées musulmanes
», continue toujours de paraître, en arabe, trois
fais par semaine. Trente ans plus tard, le littérateur
syrien Khalil el-Khoûri fondait à Beyrouth le Hadîqat
el-Akhbâr (Jardin des nouvelles), bi-hebdomadaire, dont
le premier numéro parut le l* r janvier 1858.
Vers 1860, la Régence de Tunis créait également un
organe officiel sous le titre de er-Râïd et-Tounisl. A la
même époque Soléïman el-Harâïri publiait à Paris un
journal appelé el-Bardjis, qui avait commencé à donner
en feuilleton le Roman d'Antar. En juillet de cette même
année, Ahmed Fâris ech-Chidyâq se mettait à faire
paraître à Constantinople le Djèwâïb, feuille hebdomadaire,
qui, après une longue et brillante carrière, a été
transféré au Caire, il y a une dizaine d'années ; l'imprimerie
de cette gazette a utilisé les loisirs que lui laissait
le travail du journal pour publier un certain nombre de
classiques arabes tirés des bibliothèques de Constantinople.
A Damas, chef-lieu de la province de Syrie, pour
laquelle l'administration ottomane a repris l'antique nom
de Souriyd, paraît depuis 1865 un journal officiel de
cette province rédigé en turc et en arabe; de même,
l'année suivante, le gouvernement général de la province
d'Alep, dans la partie méridionale de laquelle l'arabe est
parlé, faisait paraître un organe officiel sous le nom d'e/-
Fordt (l'Euphrate).
En 1869, les RR. PP. Jésuites, qui venaient de joindre
à leur collège de Ghazîr, dans le Liban, un établisse-