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Littérature arabe - Notes du mont Royal

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24 LITTÉRATURE ARABE<br />

brisa les deux jambes; soigné par Fodâla ben Kilda,<br />

qui vint planter sa tente à l'endroit même où il était<br />

tombé, et par sa fille Halîma, il leur consacra, par reconnaissance,<br />

des poésies qui nous ont été conservées.<br />

Une figure historique intéressante est celle d'OjtAYYA,<br />

fils d'Abou'ç-Çalt, un Mecquois né à Taïf, « qui avait lu les<br />

livres et suivait les doctrines judéo-chrétiennes », et qui<br />

pourtant resta païen jusqu'à sa mort, en 630, huit ans<br />

après l'hégire. Vers l'an 572, lui ou son père avait fait<br />

partie d'une députation envoyée par les Qoréïchites au<br />

roi <strong>du</strong> Yémen Séïf ben Dhî-Yezen, et il lui avait adressé<br />

en vers des félicitations pour sa victoire sur les Abyssins.<br />

En général, les poésies d'Omayya roulaient sur des<br />

sujets religieux empruntés au fond commun des idées<br />

juives et chrétiennes; on peut le considérer comme un<br />

précurseur de Mahomet ; c'est lui qui, dans ses vers, avait<br />

appelé le jugement dernier le « Jour de la déception<br />

mutuelle », yaum et-téghâboun, expression qui a passé<br />

dans le texte <strong>du</strong> Koran (chap. 64). Il donnait à Dieu<br />

des noms étranges qui n'avaient jamais frappé l'oreille<br />

des Arabes : il l'appelait tantôt siltit, « l'empereur », et<br />

tantôt taghrour, « porte-couronne » (perse taka-barâ). Il<br />

portait un cilice par dévotion; il a mentionné dans ses<br />

vers les prophètes de l'Ancien Testament et les hanîfs,<br />

secte d'Arabes qui vivaient selon la religion d'Abraham<br />

et d'où est sorti l'islamisme. Il interdisait l'usage <strong>du</strong> vin<br />

et ne croyait pas aux idoles. Les musulmans prétendirent<br />

plus tard qu'il aurait désiré que Dieu l'élût pour son<br />

prophète, et qu'à ce titre il jalousa Mahomet, contre qui<br />

il composait encore des satires en 624.<br />

EL-A'CHA s'appelait de son vrai nom Méïmoûn ben<br />

Qaïs ; il était né dans cette contrée éloignée <strong>du</strong> Yémâma,<br />

au midi <strong>du</strong> Nedjd, qui borde le grand désert inaccessible

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