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Littérature arabe - Notes du mont Royal

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LES ABBASSIDBS 121<br />

où Ibn Monlr arriva au camp, l'atabek fut assassiné, et<br />

l'armée revint à Alep, ramenant le poète déconfit. Son<br />

ennemi Ibn el-Qaïsarâni, dont il s'était si souvent<br />

moqué en prétendant qu'il avait le mauvais œil, le félicita<br />

ironiquement de sa belle équipée. La poésie d'Ibn Monîr<br />

est éminemment raffinée; la bibliothèque de Berlin a<br />

conservé sa qaçîda et-Tatariyya, ode de quatre-vingtonze<br />

vers sur son esclave Tatar, qu'il avait envoyé porter<br />

des présents au chérif El-Moûsawî et que celui-ci avait<br />

retenu; il y laisse entendre que, pour rentrer en possession<br />

de son serviteur, il serait disposé à renoncer à<br />

sa profession de foi chiite.<br />

IBN HàYYOUS, qui vit le jour à Damas le 27 décembre<br />

1003, était le fils <strong>du</strong> chef d'une tribu <strong>arabe</strong> <strong>du</strong><br />

désert, ce qui le fit surnommer El-Emir, et s'appelait<br />

proprement Abou'l-Fityân Mohammed ben Soltân;<br />

Hayyoûs était son aïeul. Il fut en relations avec un grand<br />

nombre de princes et de personnages importants, qui le<br />

récompensèrent généreusement des louanges qu'il leur<br />

prodigua, mais il s'attacha particulièrement aux Beni-<br />

Mirdas, famille qui régnait alors à Alep, ville où il se<br />

rendit en 1072. L'un des princes de cette dynastie,<br />

Mahmoud ben Naçr, lui avait fait un présent de mille<br />

pièces d'or. A la mort de Mahmoud (1075), il alla trouver<br />

son fils et successeur Djélal-Eddaula Naçr pour lui présenter,<br />

en vers, ses compliments de condoléance; dans<br />

le cours de son poème il disait : « Mahmoud m'a donné<br />

mille pièces d'or de son trésor : je sais bien que son fils<br />

Naçr en fera autant. » L'élégie plut tellement à Naçr qu'il<br />

s'écria : « S'il avait dit que Naçr doublerait plusieurs<br />

fois cette somme, au lieu de dire qu'il en ferait autant,<br />

je l'aurais certainement fait. » Les bienfaits de la<br />

famille de Mirdas permirent au poète de se faire bâtir

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