21.10.2013 Views

Histoire de l'internationalisme

Histoire de l'internationalisme

Histoire de l'internationalisme

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

LA TRADITION PACIFISTE: L'HUMANISME CHRÉTIEN<br />

resta pas longtemps au monastère. Il commença une vie <strong>de</strong> savant<br />

indépendant, souvent exposé à <strong>de</strong>s privations, plus souvent encore<br />

obligé à recourir aux «faveurs» <strong>de</strong>s princes et <strong>de</strong>s prélats. Mais<br />

malgré ce que cette existence avait <strong>de</strong> désagréable, il trouva une<br />

riche compensation dans ses étu<strong>de</strong>s et dans l'indépendance <strong>de</strong> son<br />

attitu<strong>de</strong> intellectuelle.<br />

Il n'y a pas lieu <strong>de</strong> raconter ici la vie d'Erasme. Il faut tout<br />

<strong>de</strong> même insister sur certains points, notamment sur ses visites en<br />

Angleterre. Déjà lors <strong>de</strong> son premier séjour, en 1499, il y fit la<br />

connaissance <strong>de</strong> John Colet, son contemporain, alors le chef <strong>de</strong>s<br />

jeunes réformateurs d'Oxford, plus tard doyen <strong>de</strong> Saint* Paul <strong>de</strong><br />

Londres;' il y connut aussi Thomas More, le futur Chancelier,<br />

plus jeune qu'Erasme et Colet, (il était né en 1477). Ce milieu, dans<br />

lequel on étudiait les Saintes Ecritures dans leurs langues originales,<br />

dans lequel on discutait la possibilité d'une réforme <strong>de</strong> l'Eglise et<br />

d'une renaissance <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s classiques et théologiques, a beacuoup<br />

plu à Erasme; la fréquentation en a peut«être exercé une influence<br />

décisive sur le développement <strong>de</strong> ses idées. M. Seebohm, et<br />

avec lui M. Nys, semblent d'avis que John Colet a exercé un grand<br />

ascendant sur Erasme et notamment sur ses idées quant à la guerre.<br />

Il nous paraît difficile d'affirmer que c'est John Colet qui doit être<br />

considéré pour ainsi dire comme le «chef» <strong>de</strong> cette école pacifiste.<br />

Il n'était pas l'aîné d'Erasme, et il n'a certainement pas fait preuve<br />

<strong>de</strong> tant <strong>de</strong> zèle antiguerrier que l'humaniste néerlandais. M. Nys a<br />

surtout insisté sur ce point que les idées anti«guerrières <strong>de</strong> Colet<br />

seraient dues à l'influence <strong>de</strong>s Lollards ou Wyclifites. On sait que<br />

<strong>de</strong>s Lollards ont suivi les prônes <strong>de</strong> John Colet à l'Eglise <strong>de</strong><br />

St. Paul,* fait accentué par ses adversaires, qui l'accusaient d'hérésie.<br />

• Cp. Frédéric Seebohm, The Oxford Reformers (3d. Ed. London, 1887) —<br />

Cité ici d'après la 2« éd., London, 1869. — Nys, Quatre utopistes au XVI» siècle.<br />

Revue <strong>de</strong> Droit international et <strong>de</strong> législation comparée. Tome XXI, Bru.xelles,<br />

1889, pp. 65—76.<br />

148<br />

* Seebohm 1. c. (2» Ed.), p. 222.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!