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Histoire de l'internationalisme

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I<br />

FRANCISCUS SUAREZ<br />

On voit que c'est le fond commun du droit national <strong>de</strong>s diffé«<br />

rents états que vise Suarez par cette <strong>de</strong>uxième définition. 11 n'au<<br />

rait peut-être pas même soulevé la question si, avec Franciscus a<br />

Victoria, il avait employé les mots inter gentes. Cependant, c'est à<br />

la première branche du droit qu'il attribue spécialement le nom du<br />

droit <strong>de</strong>s gens'S et il cite parmi les sujets qui en forment la matière :<br />

les droits <strong>de</strong>s agents diplomatiques, le droit <strong>de</strong> la guerre, les servi»<br />

tu<strong>de</strong>s internationales, les alliances et traités <strong>de</strong> paix.<br />

C'est ici que se place la fameuse définition <strong>de</strong> la société inter*<br />

nationale, par laquelle Suarez veut prouver l'importance et la haute<br />

mission du droit <strong>de</strong>s gens, d'après sa conception. Elle est fréquem»<br />

ment citée, il est vrai. Mais il serait inadmissible <strong>de</strong> ne pas l'insé»<br />

rer ici. Elle est peut-être l'expression la plus élevée <strong>de</strong> la concep*<br />

tion internationaliste <strong>de</strong> l'unité fondamentale du genre humain, unité<br />

qui n'en <strong>de</strong>vient que plus riche, mieux assise et fortifiée par la di«<br />

vcrsité <strong>de</strong>s nations et <strong>de</strong>s états.<br />

«Mais la raison d'être <strong>de</strong> cette branche [du?] droit, dit Sua»<br />

rez, c'est que le genre humain, quoique partagé en peuples et en<br />

royaumes divers, n'en a pas moins une unité non seulement spécifia<br />

que (3: antropologique), mais aussi pour ainsi dire politique et<br />

morale. Cette unité est indiquée par le précepte naturel <strong>de</strong> l'amour<br />

mutuel et <strong>de</strong> la miséricor<strong>de</strong>, précepte qui s'étend à tous, même aux<br />

étrangers, <strong>de</strong> quelque condition qu'ils soient. C est pourquoi tout<br />

Etat souverain, république ou royaume, quoique complet en soi et<br />

nium gentium, et omnes obligct, hoc crcdimus esse jus gentium proprium, quod<br />

et differt a naturali quia non naturae, sed moribus innititur. et a civil» ctiam<br />

distinguitur in o igine, fundamento et universalitatc, modo explicato.<br />

Addo vero ad majorem <strong>de</strong>clarationem duobus modis — — — dici aliquid<br />

<strong>de</strong> jure gentium, uno modo quia est jus quod omnes populi, et gentes variae inter<br />

se servare <strong>de</strong>bent, alio modo quia est jus quod singulae civitates vel régna in»<br />

tra se observant, per similitudinem autem et convenientiam jus gentium appellatur.<br />

(1. c, pp. 128-29).<br />

" Prior modus vi<strong>de</strong>tur mihi propriissimc continerc jus gentium (ibd.)<br />

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