21.10.2013 Views

Histoire de l'internationalisme

Histoire de l'internationalisme

Histoire de l'internationalisme

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

DÉBUTS DE LA LITTÉRATURE PACIFISTE<br />

assemblée générale à Augsbourg sous la prési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> lEmpereur<br />

(«moyennant que le pape eust jalousie»). Mais le but en est très<br />

mo<strong>de</strong>ste: «Ayant basti une telle confédération, il conviendrait en*<br />

cores passer outre et trouver <strong>de</strong>s bons expediens pour la continuer<br />

au moins l'espace <strong>de</strong> quatre années» (p. 478). Il n'esquisse même<br />

pas l'organisation intérieure <strong>de</strong> la «confédération».<br />

Il s'efforce surtout pour convaincre «les ministres du Roy» (<strong>de</strong><br />

France) <strong>de</strong> l'utilité <strong>de</strong> semblable politique. Il est vrai que la France<br />

perdrait son allié le Turc ; aussi faudrait^il trouver <strong>de</strong>s garanties pour<br />

empêcher que, ayant rompu son alliance avec la Turquie, la France<br />

ne se trouve sans d'autres appuis. — Les arguments <strong>de</strong> La Noue<br />

n'auront pas paru très concluants, probablement, aux hommes d'état<br />

français. Il le sent lui»même: «De quoy je ne diray rien, pour ce<br />

que ce seroit peu au regard <strong>de</strong> ce que tant <strong>de</strong> sages testes qu'il y a<br />

en Espagne et en Italie, pourroyent dire, et ne doute point aussi<br />

que les Princes n'accordassent <strong>de</strong> bonnes seuretez au Roy Très Chre»<br />

stien, pour le faire entrer en ceste confédération» (p. 471).<br />

Son argument principal et sa préoccupation dominante, c'est, ce*<br />

pendant, le repos <strong>de</strong> l'Europe. Au fond, la guerre contre le Turc<br />

est pour lui une sorte <strong>de</strong> dérivatif <strong>de</strong>s humeurs belliqueuses du corps<br />

politique européen. «Mais tout cela (3: les meilleurs arguments)<br />

seroit encores vain, et <strong>de</strong> nul fruict, si par mesme moyen, on ne<br />

donnoit ordre d'assopir toutes guerres présentes, et prévoir pour cel<<br />

les qui seroyent pour naistre tant entre les Princes l'un contre l'autre,<br />

que entr'eux et leurs suiets . . ; . pour parler en homme Chrestien,<br />

on ne doit point désirer que si puissans Monarques (p: les rois<br />

d'Espagne et <strong>de</strong> France) s'entr'attaquent. Car après il font entrer<br />

en danse leurs alliez, et d'une guerre particulière s'en fait une gène»<br />

raie .... Quelqu'un adioustera que les petits Potentats sont bien<br />

aises que les grands s'entre*mangent. Ils auroyent très bonne raison<br />

si les grands les vouloyent dévorer. Mais quand on les void en<br />

volonté d'entreprendre ce qui profite à tous : aussi tous doyvent <strong>de</strong>*<br />

sirer leur bien, et les ai<strong>de</strong>r en cela. Le vray moyen pour oster la<br />

340

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!