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Histoire de l'internationalisme

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SOCINIKNS<br />

ennemis»", et les préceptes <strong>de</strong> Jésus: «Et moi, je vous dis: aimez<br />

vos ennemis» etc. Cette parole ne s'applique pas seulement aux<br />

compatriotes, elle s'étend aussi aux citoyens <strong>de</strong>s états étrangers. «Car<br />

il n'y a aucun Etat du Christ où la haine envers n'importe quel<br />

homme, pour n'importe quelle raison, ait lieu d'exister.»' C'est contre<br />

le péché qu'il faut lutter. Socin prêche donc la Fraternité humaine.<br />

Et une guerre ne <strong>de</strong>vient pas légitime par le fait d'être commandée<br />

par l'autorité supérieure; elle est toujours criminelle, contraire aux<br />

préceptes du Christ".<br />

Socin n'a pas épuisé le débat par ces déclarations si absolues.<br />

11 revient au problème dans le Chapitre 1er <strong>de</strong> la troisième partie,<br />

et élargit considérablement la discussion". C'est la question <strong>de</strong> l'impôt<br />

qu'il soulève d'abord. Jésus a dit qu'il faut payer l'impôt<br />

(«Donnez à César ce qui est à César»); or, nous savons que les<br />

revenus <strong>de</strong> l'Etat servent à entretenir la force militaire. Comment<br />

résoudre le conflit? La solution <strong>de</strong> Socin ne peut guère être appelée<br />

élégante. Il dit d'abord que ce n'est pas l'impôt tout entier qui<br />

sert les buts miHtaires, et que la monnaie <strong>de</strong> l'impôt n'est plus à<br />

nous; elle est au prince! Puis, dans un second passage, Socin établit<br />

une distinction — ce qu'il n'avait pas indiqué auparavant — entre ce<br />

qui serait permis au prince et ce qu'un particulier peut faire. —<br />

«Ajoutez que lorsque nous disons qu'il n'est pas permis à un chré»<br />

tien <strong>de</strong> faire la guerre ou <strong>de</strong> servir, nous ne parlons pas d'un<br />

" « praeceptum illud non occi<strong>de</strong>ndi, ad hostes non porrigi» (p. 30).<br />

' «Nulla<br />

enim est Christi respublica ubi odium aliquod locum habet erga<br />

quosvis homines, quavis <strong>de</strong> causa.» (p. 29).<br />

* Voir e. a. p. 30. «Natn si Dei mandatum magistratus jiissum, atque auc«<br />

toritatem in bello gerendo esse vis. Primum nihil a veritate magis alienum dici<br />

potuit, cum hic non <strong>de</strong> re aliqua indifférente agatur (etcnim res indifférentes,<br />

jubente magistratu, tanquam si ipse Deus jussisset, Heri <strong>de</strong>bent) sed <strong>de</strong> re quae per<br />

se mala est, et Christi pracccptis contraria ». - C'est évi<strong>de</strong>mment sur ce<br />

passage, si absolu, que s'appuie Laurent (Etu<strong>de</strong>s X, p. 409) lorsqu'il dit<br />

que Socin fait <strong>de</strong>s lois, sur la base <strong>de</strong> l'Evangile, «non seulement pour les Kdèles,<br />

mais aussi pour les magistrats et les princes». Nous allons voir que l'attitu<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

Socin est plus complexe, même contradictoire. -- " pp. 76 et ss.<br />

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