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Histoire de l'internationalisme

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LA TRADITION PACIFISTE: KGI.ISES ET SECTES<br />

par le droit» — droit pris au sens <strong>de</strong> ce qui est déclaré juste par<br />

une autorité impartiale, inspirée <strong>de</strong>s meilleures traditions judiciaires.<br />

Sur ce point Socin, réputé rationaliste, est en réalité un mystique :<br />

il veut que le chrétien se fie absolument à Dieu et à son ai<strong>de</strong>: aucun<br />

malheur ne peut arriver à celui qui fait la volonté divine. Ainsi il<br />

déclare : «II faut laisser à Dieu tout le soin d'éviter les malheurs,<br />

lorsque nous ne pouvons y parvenir sans commettre quelqucchose<br />

<strong>de</strong> mal. Un chrétien n'est jamais placé dans une situation telle qu'il<br />

lui soit nécessaire <strong>de</strong> faire quelque»chose <strong>de</strong> mal. Il est toujours<br />

capable <strong>de</strong> ne rien admettre qui soit franchement mauvais, et ne rien<br />

négliger d'après les comman<strong>de</strong>ments divins, si, comme il le doit, il<br />

veut estimer davantage la justice et Dieu même que toute autre<br />

chose.»* On dirait un raisonnement d'un quaker ou <strong>de</strong> Tolstoi.<br />

Rien d'étonnant à ce que, logiquement, Socin estime qu'un chrétien<br />

ne peut exercer aucune magistrature. Comme d'autre part, il n'ose<br />

pas prêcher l'anarchie absolue, ou que, plutôt, il ne peut s'imaginer<br />

une société sans autorité publij^ue, à laquelle, d'après la parole du<br />

Christ, il faille obéir, il est réduit à établir la même distinction que<br />

Menno entre les <strong>de</strong>ux domaines, celui du mon<strong>de</strong> et celui <strong>de</strong> Dieu<br />

et <strong>de</strong> ses enfants. Il revendique une sorte <strong>de</strong> situation privilégiée<br />

pour les «Chrétiens» au milieu <strong>de</strong> la société séculière. — Voyons<br />

comment il tâche <strong>de</strong> résoudre les conflits <strong>de</strong> conscience qui en résul*<br />

tent, notamment au sujet du port et <strong>de</strong> l'emploi <strong>de</strong>s armes.<br />

La question <strong>de</strong> la guerre et du service militaire est discutée<br />

d'abord assez sommairement au Chapitre VI <strong>de</strong> la première partie<br />

<strong>de</strong> son traité (pp. 26—30). Socin établit une distinction absolue<br />

entre ce qui avait été admis «sous la Loi» (dans le Vieux Testament),<br />

lorsque «!e comman<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> ne pas tuer ne s'étendait pas aux<br />

^ «Deo est cura ista tota relinquenda evitandorum malorum, cum id a nobis.<br />

nisi aliquod malum perpetremus. fieri non potcst. Nec unquam homo christianus<br />

in angustias istas conjicitur, ut aliquid raali pcrpetrare ei sit necesse. Sed semper<br />

in ejus potestate est nihil prorsus mali admittere, si, uti débet, pluris justitiam, et<br />

Deum ipsum facerc velit, quam caetera omnia.» 1. c, p. 82.<br />

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