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Histoire de l'internationalisme

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LA SCIENCE DE DROIT INTERNATIONAL<br />

du genre humain, ou <strong>de</strong> plusieurs peuples, ne saurait^elle s'en<br />

passer.»'"<br />

Nous voyons clairement à présent quelle conception Grotius se<br />

fait <strong>de</strong> la société <strong>de</strong>s nations. Il existe d'après lui une communauté<br />

internationale composé d'états, liés réciproquement par la bonne foi,<br />

par un lien moral basé sur l'accord tacite sur ce principe, que la<br />

parole donnée doit être tenue. Sans cet accord il n'y aurait pas <strong>de</strong><br />

société; aucun commerce, aucun rapport ne serait plus possible. Non<br />

seulement les états ont <strong>de</strong>s droits; mais ils sont aussi liés par <strong>de</strong>s<br />

obligations. C'est ce que répète encore Grotius à la fin même <strong>de</strong><br />

son traité dans la «Conclusio cum monitis ad fi<strong>de</strong>m et pacem». «La<br />

fidélité à tenir ce qu'on a promis est le fon<strong>de</strong>ment non seulement <strong>de</strong><br />

tout Etat particulier, comme dit Cicéron, mais encore <strong>de</strong> cette gran<strong>de</strong><br />

société <strong>de</strong>s nations.»'"<br />

Evi<strong>de</strong>mment ce lien d'ordre exclusivement moral ne suffit pas<br />

pour créer une vraie organisation <strong>de</strong> la société <strong>de</strong>s nations. Non<br />

seulement Grotius ne discute pas cette <strong>de</strong>rnière idée, mais elle lui<br />

est même tout«à»fait étrangère. La preuve en est le caractère tâton»<br />

nant <strong>de</strong>s indications qu'il émet par rapport à un recours à l'arbitrage<br />

pour le règlement <strong>de</strong>s litiges entre Etats. — Nous y reviendrons tout»<br />

à^l'heure, et nous verrons que l'arbitrage chez lui a un caractère ex*<br />

clusivement volontaire et facultatif. Il n'ose pas toucher à la souve»<br />

raineté <strong>de</strong>s états. Il avait écrit déjà dans le De Jure Praedae, afin<br />

<strong>de</strong> prouver la légitimité <strong>de</strong> la guerre: «Car certainement il n'y a<br />

aucune puissance qui soit supérieure à un Etat qui est souverain.<br />

'" «Sed ut ne repetam quod dixi, jus non solius utilitatis causa comparatum;<br />

nulla est tam valida civitas quae non aliquando aliorum extra se ope indigere<br />

possit, vel ad commercia, vel ctiam ad arcendas multarum externarum gcntium junc»<br />

tas in se vires — — — Si nulla est communitas quac sine jure conservari possit<br />

certe et illa quae genus humanum aut populos complures inter se colligat,<br />

jure indiget.» 1. c, p. 5 (Prol. § 23- 24, Barbeïrac, pp. 19—21).<br />

" Fi<strong>de</strong> enim non tantum respublica quaelibet continetur, ut Cicero dicit,<br />

sed et major illa gentium societas. 1. c. p. 608 (L. III. Cap. XXV. Barbeyrac, p.<br />

998).<br />

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