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Histoire de l'internationalisme

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LA SCIENCE DE DROIT INTERNATIONAL<br />

parce que pour eux il existe une autorité supérieure chargée <strong>de</strong><br />

maintenir la justice; un particulier n'a donc pas le droit <strong>de</strong> se con«<br />

stituer en justicier'*.<br />

Ce droit <strong>de</strong> justicier appartient au prince. Le parallèle que fait<br />

Suarez avec la puissance divine agissant en justicier, démontre à quel<br />

point il est pénétré <strong>de</strong> la théorie du droit divin <strong>de</strong>s Rois, concep*<br />

tion qui par ailleurs ne <strong>de</strong>vait guère sourire à un membre <strong>de</strong> la<br />

Société <strong>de</strong> Jésus. Mais en <strong>de</strong>rnier lieu c'est le caractère <strong>de</strong> souvcf<br />

raineté <strong>de</strong> l'Etat qui rend légitime le recours à la guerre pour la so*<br />

lution <strong>de</strong>s conflits, pourvu, toutefois, que le droit <strong>de</strong> l'Etat soit lésé,<br />

et qu'une réparation ait été refusée.<br />

On voit quelle importance attribue Suarez à la souveraineté et<br />

au droit <strong>de</strong>s princes par sa discussion <strong>de</strong> l'arbitrage*^.<br />

Il favorise plutôt ce procédé ; «car on est tenu d'éviter la guerre<br />

par tous les moyens possibles et honnêtes. Si donc il n'y a aucune<br />

injustice à redouter, [l'arbitrage] est <strong>de</strong> beaucoup le meilleur moyen,<br />

et il faut l'employer. En effet, il est impossible que lauteur <strong>de</strong> la<br />

nature ait laissé les choses humaines qui sont plus souvent régies<br />

par <strong>de</strong>s conjectures que par <strong>de</strong>s certitu<strong>de</strong>s, dans un état si critique<br />

que tous les conflits entre les souverains ou les états, ne puissent<br />

se terminer que par la guerre: ce serait contraire à la pru<strong>de</strong>nce et au<br />

bien général du genre humain, donc contraire à la justice. Il en ré»<br />

sulterait, en outre, que les plus puissants possé<strong>de</strong>raient régulièrement<br />

plus que les autres, et que la force <strong>de</strong>s armes serait la mesure <strong>de</strong>s<br />

droits, ce qui serait aussi absur<strong>de</strong> que barbare».*'<br />

99-101.<br />

" Voir les développements <strong>de</strong> Suarez chez Van<strong>de</strong>rpol, L c, p. 20—21.<br />

*" De Charitate, Disp. XIII, Sect. VI. 5, cité chez Van<strong>de</strong>rpol, op. cit., p.<br />

*' Etenim tenentur ii, quoad possunt, vitare bellum honestis mediis. Si ergo<br />

nullum periculum injustitiae timeatur, illud (3: arbitrium) plane est optimum me«<br />

erit ergo amplectendum. Confirmatur : nam impossibile est, authorem<br />

dium ;<br />

naturae in eo discrimine reliquisse res humanas xjuae frequentius conjecturis potis<br />

us, quam certa ratione reguntur, ut omnes lites inter Principes suprêmes et Res»<br />

publicas non nisi per bellum terminari <strong>de</strong>beant; est enim id contra pru<strong>de</strong>ntiam ac<br />

288<br />

il

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