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Histoire de l'internationalisme

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i<br />

I<br />

FRANCISCUS SUAREZ<br />

fesscurs, <strong>de</strong>s cas <strong>de</strong> conscience, Suarez est le thcologien»philosophe,<br />

avant tout préoccupé <strong>de</strong> mettre <strong>de</strong> l'ordre dans les conceptions gé»<br />

nérales. C'est ainsi que dans son traité sur les lois il donne <strong>de</strong>s dé»<br />

finitions du Droit <strong>de</strong>s gens et <strong>de</strong> la Société internationale qui peu»<br />

vent être considérées comme à peu près définitives ; dans le traité sur<br />

la charité il examine avec beaucoup <strong>de</strong> pénétration les critères <strong>de</strong> la<br />

légitimité d'une guerre.<br />

C'est le livre II du traité De legibus qui traite du Droit inter»<br />

national. Suarez définit d'abord le Droit <strong>de</strong> nature, lex naturalis.<br />

Après avoir discuté les différents avis, il conclut en disant: «Cela<br />

me semble être une façon <strong>de</strong> parler, et pour ma part je ne doute<br />

pas que la loi naturelle consiste à proprement parler dans le juge»<br />

ment réel <strong>de</strong> l'âme. J'ajoute cependant que la lumière naturelle <strong>de</strong><br />

l'intelligence, prête spontanément à se prononcer sur ce qui doit<br />

être fait, peut être appelée la loi naturelle — ».*' Il ne faut pas<br />

confondre la loi naturelle avec la conscience: «— — — la loi pose<br />

la règle généralement conçue concernant ce qui doit être fait, alors que<br />

la conscience énonce le comman<strong>de</strong>ment pratique pour le cas particulier ;<br />

elle est plutôt une application <strong>de</strong> la loi à une action particulière.»**<br />

A la fin du livre Suarez s'occupe du Droit international. Il<br />

s'agit d'abord <strong>de</strong> le distinguer du Droit <strong>de</strong> nature. Voici sa conclu»<br />

sion: «J'estime donc qu'il faut conclure que le droit <strong>de</strong>s gens n'en»<br />

seigne rien, parce que nécessaire en soi pour la morale; d'autre part<br />

il n'interdit rien, parce qu'en soi mauvais, ni d'une manière absolue<br />

ni dans l'hypothèse <strong>de</strong> tel ou tel état <strong>de</strong> choses ; mais tout ceci ap»<br />

partient au droit <strong>de</strong> nature.»'" Et il complète sa pensée dans un<br />

" Mihi sane vi<strong>de</strong>tur quaestio <strong>de</strong> modo loquendi, et non dubito quin in<br />

Actiuli judicio mentis propriissimc existât lex naturalis. Addo vero lumen naturale<br />

intcllcctus expeditum <strong>de</strong> se ad dictandum <strong>de</strong> agendis posse vocari naturalem legem<br />

De Legibus (Ed. Antverpiae 1614 in fol), p. 78.<br />

" lex dicit regulam generaliter constitutam circa agenda, conscientia<br />

vero dicit dictamen practicum in particulari; un<strong>de</strong> potius est vcluti applicatio legis<br />

ad particulare opus. (ibd).<br />

°° Conclu<strong>de</strong>ndum igitur censco jus gentium non praecipere aiiquid tanquam<br />

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