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Histoire de l'internationalisme

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LUTHER<br />

gillt bey Gott gleych viel, ob er dich durch eynen rechten o<strong>de</strong>r<br />

unrechten herrn umb <strong>de</strong>yn gutt und leyb bringet. Du bist seyn<br />

Creatur und er mags mit dyr machen wie er will, wenn nur <strong>de</strong>yn<br />

gewissen unschuldig ist.» (p. 276—78).<br />

La doctrine, au fond, est celle <strong>de</strong> Calvin (et d'Augustin), seule*<br />

ment c'est une autre personnalité qui parle, un logicien moins rigi<strong>de</strong>,<br />

un esprit plus large et plus humain. Mais d'autre part on trouve<br />

chez Luther beaucoup plus <strong>de</strong> soumission <strong>de</strong>vant les autorités <strong>de</strong> ce<br />

mon<strong>de</strong>. Il y a surtout une sorte d'abdication au nom <strong>de</strong> l'intelli'<br />

gence humaine dans la résignation avec laquelle envisage Luther l'im»<br />

possibilité <strong>de</strong> pénétrer les projets <strong>de</strong>s princes, surtout <strong>de</strong> peser le pour<br />

et le contre d'une guerre. Il n'aurait pas été partisan d'un contrôle<br />

<strong>de</strong> la diplomatie!<br />

Nous avons pu constater qu'ici déjà Luther répond à la question<br />

spéciale qu'il pose dans son ouvrage <strong>de</strong> 1526: «-Ob Kriegsleute auch<br />

im seligen Stan<strong>de</strong> seyn konnen»'^. Cet opuscule fut provoqué par<br />

l'impression que fit sur lui la révolution <strong>de</strong>s paysans. On lui avait<br />

reproché <strong>de</strong> prendre parti contre les autorités. Ce reproche le révolte,<br />

et il cite l'ouvrage dont nous venons <strong>de</strong> parler comme une preuve<br />

<strong>de</strong> ses opinions loyales. La guerre faite pour maintenir l'autorité<br />

<strong>de</strong>s princes est donc tout»à»fait légitime. «Was ist Krieg an<strong>de</strong>rs<br />

<strong>de</strong>nn unrecht und bôses straffen?» (p. 626). La guerre est oeuvre<br />

<strong>de</strong> Dieu, sa procédure <strong>de</strong> justice, «an yhm selbs Gôtlich und <strong>de</strong>r welt<br />

so notig und niitzlich als essen und trincken od<strong>de</strong>r sonst kein an<strong>de</strong>r<br />

werck. Das aber etliche solchs ampts missebrauchen, wiirgen und<br />

schlahen on not, aus lauter mutwillen, das ist nicht <strong>de</strong>s ampts son»<br />

<strong>de</strong>rn <strong>de</strong>r person schuld». (p. 627). — Luther est donc arrivé à une<br />

théorie franchement anti»pacifiste, et il tire — comme tous les théolo»<br />

giens — ses arguments du Vieux Testament et <strong>de</strong> la parole déjà citée<br />

<strong>de</strong> Jean»Baptiste.<br />

C'est l'autorité politique qui déci<strong>de</strong> la question <strong>de</strong> savoir s'il<br />

Werke. XIX, p. 623-62.<br />

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