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Histoire de l'internationalisme

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ERASME: DULCE BELLUM INEXPERTIS<br />

exposons à <strong>de</strong> grands dangers en entreprenant <strong>de</strong> si vastes <strong>de</strong>sseins.<br />

— Quelqu'un dira: mais si Dieu est avec nous, qui sera contre<br />

nous? Erasme répond par un raisonnement qui pourrait être écrit<br />

par un C^uaker convaincu:^' «Pourrait parler ainsi avec raison celui<br />

qui se fierait exclusivement au secours <strong>de</strong> Dieu. Mais qu'est»ce que<br />

dit notre seigneur Jésus»Christ à ceux qui se sont fiés à d'autres se*<br />

cours? Celui qui saisit le glaive, périra par le glaive. Si nous<br />

voulons vaincre par le Christ, ceignons donc le glaive <strong>de</strong> la parole<br />

<strong>de</strong> l'Evangile . . . Notre mission est <strong>de</strong> semer la semence <strong>de</strong> l'Evan»<br />

gile, et le Christ donnera la moisson. Elle sera abondante, pourvu<br />

que les ouvriers ne fassent pas défaut. Et enfin, pour faire <strong>de</strong> quel»<br />

ques Turcs <strong>de</strong>s chrétiens feints et mauvais, combien <strong>de</strong> bons chrétiens<br />

ne sontsils pas rendus mauvais, <strong>de</strong> mauvais pires encore? Car quel<br />

autre effet ont toutes ces guerres?»<br />

C'est à ce propos qu'Erasme parle du traité Antipolemus**, qu'il<br />

avait adressé à Jules II. Quand il le publiera, il parlera davantage<br />

<strong>de</strong> toutes ces questions, et il montrera que presque toutes les guer»<br />

res <strong>de</strong>s chrétiens ont leur origine dans la stupidité, ou dans la<br />

méchanceté. Il examine encore une fois les causes <strong>de</strong>s guerres, il<br />

montre combien elles sont futiles; combien les guerres rapportent peu<br />

d'honneur, et par contre quelles conséquences terribles elles entrain»<br />

ent. Si le peuple veut la guerre, il faut que les princes le contien»<br />

Tient; si les princes la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt, il faut que le Pape intervienne.<br />

C'est ce que fait Léon X, et le traité finit par une dithyrambe en son<br />

honneur: «Qiie la gloire <strong>de</strong> la guerre reste chez Jules .... Le ré»<br />

" Op. II., pp. 967-68. Istuc merito dicet, qui solius Dei praesidiis fretus est.<br />

Caeterum his, qui diversis nituntur praesidiis, quid dicet imperator noster Christus<br />

Jésus? Qui gladio percutit, gladio peribit. Si volumus Christo vinccre, accin»<br />

gamur gladio sermonis Evangelici. Nostrum est seminare semen Evangelicum,<br />

Christus dabit proventum. Messis est copiosa, si non dcsint operarii. Et tamen ut<br />

ex Turcis red<strong>de</strong>mus aliquot maie ficteque Christianos, quot ex bonis Christianis<br />

red<strong>de</strong>mus malos, ex malis pejores? Quid enim in aliud gignet tantus belli tu.<br />

inultus?<br />

" Cp. plus haut, p. 149. Er. Op. II. 968.<br />

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