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Histoire de l'internationalisme

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SULLY ET LE «GRAND DESSEIN»<br />

Sully ne veut pas admettre la Russie" dans sa république chré»<br />

tienne. D'abord l'Empire s'étend jusqu'en Asie, et les démêlés avec<br />

les Tartares, les Turcs et les Persans engageraient trop la responsabilité<br />

<strong>de</strong>s chrétiens; en second lieu les habitants sont barbares et farouches,<br />

«plusieurs <strong>de</strong> ces peuples sont si endurcis es vieilles erreurs du pa»<br />

ganisme» ; enfin, ceux d'entre eux qui sont chrétiens n'ont pas em«<br />

brassé une <strong>de</strong>s trois confessions admises dans la «république» <strong>de</strong><br />

Sully»".<br />

Jetons maintenant un regard d'ensemble sur le remaniement ter»<br />

ritorial proposé par Sully. Il faut admettre qu'il a obtenu l'égalisa»<br />

tion <strong>de</strong>s territoires sur laquelle il insiste toujours avec tant <strong>de</strong> force:<br />

il n'y a aucune puissance qui puisse à elle seule dominer l'Europe :<br />

les <strong>de</strong>ux grands états appartenant à la maison d'Autriche, l'Espagne<br />

et l'Autriche (ou plutôt l'Empire) sont réduits à <strong>de</strong>s puissances d'or»<br />

dre secondaire. La France gar<strong>de</strong>ra son territoire, et sa situation entre<br />

trois mers, sa population croissante, plus nombreuse que celle d'au»<br />

cun autre état au XVIIe siècle, lui aurait pu donner une situation<br />

prépondérante, si Sully n'avait pas eu soin <strong>de</strong> placer à sa frontière<br />

<strong>de</strong> l'est <strong>de</strong>ux états secondaires, mais forts : les républiques <strong>de</strong>s Belges<br />

et <strong>de</strong>s Suisses. Il ne faut pas oublier que ce n'est que par l'acquisi»<br />

tion, sous Louis XIV, <strong>de</strong> la Franche»Comté et d'une partie <strong>de</strong>s Flan»<br />

dres, que la France obtint la suprématie en Europe. Et encore cette<br />

situation n"a été que très précaire. Il est vraisemblable que le projet<br />

<strong>de</strong> Sully eut assuré une sorte d'hégémonie française en Europe, plu»<br />

tôt qu'une vraie suprématie. II va sans dire que semblable état <strong>de</strong>s<br />

choses n'aurait pas rencontré la protestation <strong>de</strong> l'ancien ministre <strong>de</strong><br />

Henri IV; tout au contraire, il l'a peut»être visé.<br />

Mais est'ce qu'une «égalisation» <strong>de</strong>s territoires, même si elle<br />

était réalisable, aurait limportance que lui attribue Sully? C'est sur<br />

d'autres principes que <strong>de</strong> nos jours nous voulons voir ajuster les<br />

russe.<br />

" «le puissant knés Scithien», Mém. II, p. 548. Knés, titre <strong>de</strong> gentilhomme<br />

'" Comp. à ce sujet les développements <strong>de</strong> Sully. II, p. 216.<br />

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