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Histoire de l'internationalisme

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I<br />

SOCINIENS<br />

que nous en rencontrons les représentants. Le XVIIe siècle est en<br />

même temps l'âge <strong>de</strong> l'exaltation religieuse et l'époque <strong>de</strong> l'émigration<br />

transatlantique.<br />

Enfin Socin discute le problème <strong>de</strong> la légitimité <strong>de</strong> la guerre<br />

défensive. Celui qui néglige <strong>de</strong> prendre les armes afin <strong>de</strong> défendre<br />

les siens, ne sera^t»il pas coupable <strong>de</strong> leur mort? Et ne vaudrait^il<br />

pas mieux, après tout, tuer <strong>de</strong>s ennemis que <strong>de</strong> laisser tuer <strong>de</strong>s com=<br />

patriotes? — A ce sujet Socin pose la question suivante: «Si nous<br />

<strong>de</strong>vons nous laisser tuer plutôt que <strong>de</strong> commettre le moindre péché<br />

ou <strong>de</strong> contrevenir au moindre comman<strong>de</strong>ment divin, pourquoi ne<br />

pouvons»nous, ni ne <strong>de</strong>vons-nous, permettre que d'autres soient tués<br />

plutôt que <strong>de</strong> tuer quelqu'un nous-mêmes, ce qui est le péché le<br />

plus grave et en opposition manifeste au précepte divin?» Voici la<br />

réponse <strong>de</strong> Socin: «Il ne faut pas faire le mal pour qu'il en résulte<br />

du bien, encore moins pour qu'il en résulte du mal»"*. Et il conti»<br />

nue par les mots déjà cités (p. 236, n. 5)<br />

qu'il faut laisser à Dieu<br />

tout soin d'éviter le mal; un chrétien ne sera jamais placé <strong>de</strong>vant<br />

semblable dilemme.<br />

Socin condamne très énergiquement ceux qui prennent les armes<br />

afin <strong>de</strong> revendiquer leur liberté religieuse. «On peut comprendre<br />

l'absurdité <strong>de</strong> ceux qui prennent les armes contre leurs supérieurs<br />

afin <strong>de</strong> défendre — comme ils disent eux«mêmes — le culte divin et<br />

la religion. Car, afin <strong>de</strong> pouvoir adorer Dieu, ils déshonorent Dieu<br />

autant qu'il dépend d'eux, et stupi<strong>de</strong>ment ils méprisent les com*<br />

man<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> Dieu lui-même.»''<br />

'* «Quod si nos ipsos interfici permittere potius <strong>de</strong>bcmus, quam vel minimum<br />

peccatum admittere, minimum Dei mandatum transgredi, cur, ut alii interHciantur,<br />

permittere non possumus et <strong>de</strong>bemus potius quam ipsi quemquam interficere, quod<br />

gravissimum peccatum est, et cum divino mandato manifeste pugnat? Non sunt<br />

f'acienda mala, ut evcniant bona, Rom 3, 8, multo minus, ne eveniant mala.» (1. c, p. 82).<br />

'" «Ex que intelligi par est quam praepostere ii se gérant qui arma adversus<br />

eos qui dominantur, capiunt, ut (quemadmodum ajunt ipsi) Dei cultum, ac reli»<br />

gionem tueantur. Ut enim Deum colère possint, Deum, quantum in ipsis est, <strong>de</strong><strong>de</strong><<br />

corant, et stulte ipsius Dei mandata contemnunt » (ibd.)<br />

16 — Publ. <strong>de</strong> l'Inst. Nobel norvégien. IV. 241

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