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Histoire de l'internationalisme

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SULLY ET LE «GRAND DFSSEUsT»<br />

réduire à une si fort approchante égalité <strong>de</strong> puissance, tant en force<br />

qu'en estenduë <strong>de</strong> terres et pays, que nul d'iceux par l'excez d'iceux<br />

n'entre en l'avidité d'en opprimer quelqu'un, ny l'un d'iceux en l'ap»<br />

préhension <strong>de</strong> le pouvoir estre <strong>de</strong> luy.»<br />

Alors que Crucé s'était arrêté à l'idée d'un maintien pur et<br />

simple du statu»quo territorial <strong>de</strong>s Etats, l'homme d'état qu'était Sully<br />

a compris que ce statu«quo, résultat d'empiétements et <strong>de</strong> guerres,<br />

ne pouvait garantir l'avenir; il signale d'une part l'esprit <strong>de</strong> conquête,<br />

«l'avidité d'en opprimer quelqu'un» — et, d'autre part, la peur et la<br />

méfiance, «l'appréhension <strong>de</strong> le pouvoir estre <strong>de</strong> luy». C'est ainsi<br />

qu'il arrive à la conception d'une égalisation <strong>de</strong>s territoires. — Le<br />

fond d'où part sa conception est une conviction pacifiste bien arrêtée:<br />

parmi les «Maximes royales d'Estat» nous relevons non seulement<br />

quelques-unes <strong>de</strong> ces maximes, qui sont <strong>de</strong> l'époque, sur le caractère<br />

paternel du pouvoir monarchique — maximes que nous retrouverons<br />

du reste, <strong>de</strong>ux cent ans plus tard, dans le traité du 26 sept. 1815, dit<br />

<strong>de</strong> la SaintetAUiance — mais aussi <strong>de</strong>s paroles très sages contre l'esprit<br />

<strong>de</strong> conquête :<br />

«Quelques esclatans et apparemment spécieux <strong>de</strong>sseins que puis»<br />

sent former quelques potentats que ce puisse estre, avec intention<br />

d'en <strong>de</strong>spouiller quelques«uns <strong>de</strong> leurs biens, chevances et possessions,<br />

et quelques efficacieux et advantageux qu'en soient ou <strong>de</strong>viennent<br />

les poursuittes et les succez ; si se trouveront»ils tousjours neantmoins<br />

à la fin plutost suivis <strong>de</strong> blasmes que <strong>de</strong> louanges, d'ennuis que <strong>de</strong><br />

contentemens, <strong>de</strong> haines que <strong>de</strong> bienvueillances et <strong>de</strong> repentirs que<br />

d'éjouyssances, si telles conquestes sont pour <strong>de</strong>meurer tousjours li-<br />

tigieuses . . .» (p. 353).<br />

Sully ne fait ici qu'indiquer très sommairement ses idées : elles<br />

se trouvent encore à l'état d'ébauche. D'autre part il faut souligner<br />

le caractère tout mécanique <strong>de</strong> sa conception d'un remaniement terri»<br />

torial; nous ne voyons pas encore d'après quel principe il faudrait<br />

égaliser les possessions <strong>de</strong>s états.<br />

Déjà au début du 2e volume*^ il entre davantage dans la matière<br />

" Mém. L 355-56.<br />

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