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Histoire de l'internationalisme

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FRANCISCUS A VICTORIA<br />

et par cette modification il accentue le fait, important entre tous,<br />

que le Droit <strong>de</strong>s gens — ou Droit international, comme nous disons<br />

<strong>de</strong>puis Bf.ntham — étudie les rapports entre Etats, sociétés con«<br />

stituées et organisées, et non pas seulement ceux <strong>de</strong>s individus. Fran*<br />

ciscus entrevoit cette Société <strong>de</strong>s Nations, dont son successeur Suarcz<br />

donnera au siècle suivant une définition célèbre.<br />

On a voulu faire dériver <strong>de</strong> cette définition <strong>de</strong> Franciscus a<br />

Victoria une conception toute mo<strong>de</strong>rne chez lui <strong>de</strong> «l'interdépen*<br />

dance <strong>de</strong>s états»'. Inutile <strong>de</strong> dire que cette expression ne se trouve<br />

pas chez lui; pourtant on a cru pouvoir au moins constater l'existence<br />

<strong>de</strong> l'idée. Nous avons vu que sa conception <strong>de</strong> la guerre entre<br />

chrétiens insiste tout particulièrement sur leur solidarité, ce qui n'est<br />

qu'un autre mot pour leur interdépendance. Néanmoins ce serait<br />

un peu forcer la portée <strong>de</strong>s mots <strong>de</strong> Franciscus que <strong>de</strong> dire qu'il<br />

parle <strong>de</strong> l'interdépendance ou <strong>de</strong> la solidarité <strong>de</strong>s nations et <strong>de</strong>s<br />

états. C'est plutôt une solidarité <strong>de</strong>s êtres humains qu'il envisage.<br />

Il est encore trop imbu <strong>de</strong>s conceptions du Moyen^Age pour voir<br />

avec suffisamment <strong>de</strong> clarté les nations comme les éléments constitutifs<br />

<strong>de</strong> la société internationale. Sa définition, dont il vient d'être parlé,<br />

pourrait le faire croire ; mais nous allons constater que dans ses déve<<br />

loppements ultérieurs il n'insiste pas sur ce point <strong>de</strong> vue. Bien<br />

qu'il ait été le premier à rapprocher les mots inter gentes du mot<br />

jus, il n'a pas parlé expressément d'un jus inter gentes^", et il n'a<br />

pas approfondi toutes les conséquences qui en découlent.<br />

A un autre point <strong>de</strong> vue, cependant, Franciscus s'élève à une<br />

hauteur <strong>de</strong> vues, <strong>de</strong> beaucoup supérieure à celle du Moyen«Age : il<br />

n'a pas fait coïnci<strong>de</strong>r les limites du Droit <strong>de</strong>s gens avec celles <strong>de</strong> la<br />

'<br />

J. Barthélémy, 1. c. «Tandis que la plupart <strong>de</strong>s auteurs mettent à la base<br />

<strong>de</strong> leurs systèmes le principe <strong>de</strong> Vindépendance <strong>de</strong>s Etats, Vitoria insiste au contraire<br />

sur leur interdépendance — — — ».<br />

'"<br />

Il est donc inexact <strong>de</strong> dire comme le fait Barthélémy, 1. c, que «c'est<br />

chez Vitoria que l'on trouve pour la première fois le terme <strong>de</strong> jus inter gentes.*<br />

— C'est chez Zouch (1590—1660) que cette formule apparaît pour l.i première fois.<br />

18 — Publ. <strong>de</strong> l'Inst. Nobel norvégien. IV. 273

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