21.10.2013 Views

Histoire de l'internationalisme

Histoire de l'internationalisme

Histoire de l'internationalisme

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

ERASME: DULCE BELLUM INEXPERTIS<br />

Trois cents maladies difFérentes, tremblements <strong>de</strong> terre, foudres, inon»<br />

dations, irruptions <strong>de</strong> la mer, peste! Pas <strong>de</strong> partie <strong>de</strong> la terre où<br />

un péril ne menace la vie humaine, qui déjà est en soi si fugitive.<br />

«Qu'est'ce qui porte <strong>de</strong>s êtres exposés à <strong>de</strong>s calamités innombrables<br />

à se chercher encore un mal, comme s'il n'y en avait pas assez? Et<br />

pas un mal quelconque, mais le mal <strong>de</strong> beaucoup le plus abomin«<br />

able . . .»'* Et après tout, quel avantage apporte la guerre? «Tu<br />

veux nuire à l'ennemi. Voilà qui est déjà inhumain. Mais examine<br />

donc au moins si tu ne peux pas lui nuire sans nuire d'abord<br />

aux tiens. Et cela semble <strong>de</strong> la démence, d'assumer tant <strong>de</strong><br />

maux certains, alors que le résultat <strong>de</strong>s dés <strong>de</strong> la guerre est si in»<br />

certain.»"<br />

Passe encore, continue Erasme, que les païens fassent la guerre.<br />

Mais les chrétiens! A la naissance du Christ, les anges n'ont<br />

chanté ni la guerre, ni les triomphes, mais la paix, et le Christ a<br />

même défendu la résistance au mal.*' Erasme examine à ce sujet<br />

le problème <strong>de</strong> la guerre par rapport au Christianisme. Il rejette<br />

l'argument en faveur <strong>de</strong> la guerre, tiré <strong>de</strong>s guerres <strong>de</strong>s Israélites. Au<br />

moins ceux-ci ne se sont«ils jamais, ou presque jamais, fait la guerre<br />

entre eux. Du reste, les comman<strong>de</strong>ments donnés aux Israélites ne<br />

nous lient plus; ni la circoncision, ni la polygamie, ni les sacrifices<br />

ne nous sont permis. Le Christ a fait une nouvelle loi. «Depuis<br />

qu'il a dit <strong>de</strong> remettre le glaive dans le fourreau, il ne sied pas aux<br />

chrétiens <strong>de</strong> guerroyer, excepté dans cette guerre magnifique contre<br />

les abominables ennemis <strong>de</strong> l'Eglise, contre la convoitise <strong>de</strong> l'argent,<br />

'"' Quid juvat tam innumeris obnoxios calamitatibus, ultro sibi malum. perin<strong>de</strong><br />

quasi <strong>de</strong>sit, arcesserc? Et arcessere non quodvis malum, sed malum omnium<br />

multo teterrimum .... ibid.<br />

'"«.... nocere vis hosti. Jam hoc ipsum inhumanum. Attamen illud ex=<br />

pen<strong>de</strong> num illi nocere non possis, nisi prius noceas tuis. Et furiosi vi<strong>de</strong>tur homi><br />

nis, tantum certi mali sumere cum incertum sit quo sit aléa belli casura.»<br />

1. c. p. 959.<br />

*' «Vetuit ne quis malo resisteret.» 1. c. p. 960.<br />

11 — Publ. Je rinst. Nobel norvégieo. IV. 161

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!