21.10.2013 Views

Histoire de l'internationalisme

Histoire de l'internationalisme

Histoire de l'internationalisme

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

SOCINIENS<br />

II faut d'abord noter dans ce passage l'admission qu'il peut y<br />

avoir une guerre «juste». — Socin n'en examine pas les critères; il<br />

laisse évi<strong>de</strong>mment cet examen «au Roi, au Prince et aux autorités<br />

officielles», et il est donc tout;à»fait inexact <strong>de</strong> dire, comme le dit<br />

Laurent'\ que Socin interdit la guerre même aux princes. Socin<br />

ne soulève pas du tout cette question. Le problème qui l'intéresse,<br />

c'est l'attitu<strong>de</strong> du «chrétien», disons plus exactement, du Socinien,<br />

envers la guerre et le service militaire. — Il ressort en second lieu<br />

<strong>de</strong> ce passage que tandis qu'un «chrétien» ne peut pas servir dans<br />

une armée ordinaire, le fait <strong>de</strong> servir n'est pas en soi immoral ou<br />

criminel. Il y a non seulement une morale politique spéciale, il y<br />

a encore <strong>de</strong>ux morales individuelles — celle <strong>de</strong>s «Chrétiens», et celle<br />

<strong>de</strong>s autres, toutes les <strong>de</strong>ux, paraîtoil, légitimes. C'en est fait <strong>de</strong><br />

l'universalité <strong>de</strong>s préceptes moraux, et la religion chrétienne n'a plus<br />

<strong>de</strong> mission pour tous les hommes <strong>de</strong> bonne volonté ; elle ne s'adresse<br />

qu'au «petit troupeau».<br />

C'est du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> ce petit troupeau, du point <strong>de</strong> vue<br />

du «chrétien» que Socin envisage les problèmes qu'il discute dans le<br />

même ordre d'idées. Il faut obéir à l'autorité officielle, «pourvu que<br />

ce qu'elle ordonne ne soit pas contraire aux comman<strong>de</strong>ments <strong>de</strong><br />

Dieu, tels qu'ils nous ont été transmis par le Christ, et ses apôtres<br />

— — — qu'elle soit bonne ou mauvaise, que ce soit un tyran ou<br />

un prince juste, que ce soit un fidèle ou un infidèle.»'* Si par con»<br />

tre elle ordonne ce qui est contraire aux comman<strong>de</strong>ments divins, «alors<br />

il ne faut pas obéir, quand même (que je le dise d'un seul mot) le<br />

mon<strong>de</strong> tout entier périrait.»'" La conscience seule peut dire au chré»<br />

cutiendo inserviret) a Christi regno exclu<strong>de</strong>ndus sit, tamen si alioqui justum sit<br />

bellum, justaque militia et ab omni scelere aliéna, non dicetur iste ex sententia<br />

nostra malum aliquod committere, aut reprehensione dignus esse, nisi quatenus in.<br />

tcrim se pro Christi discipulo venditare vellet.» (ibd.)<br />

'* Voir plus haut, p. 237 note 8.<br />

"' Ce raisonnement est i<strong>de</strong>ntique à celui <strong>de</strong> Saint«Augustin, voir plus haut<br />

Chap. II. § 2, p. 44.<br />

'" « una cum Paulo, Petro, Juda et aliis Sacris Scriptoribus palam<br />

239

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!