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Histoire de l'internationalisme

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ALBERICO GENTILI<br />

constatée chez les auteurs théologiens, que c'est toujours la cause juste<br />

qui l'emporte. Même dans la juridiction intérieure il arrive que l'in»<br />

justice prévaut. Il n'en est pas autrement dans les guerres. N'y ast^il<br />

donc pas <strong>de</strong> sanction? Gentili en indique trois: l'infamie, la mauvaise<br />

conscience, et l'expiation éternelle"'. On voit qu'il dépasse considé><br />

rablement le domaine <strong>de</strong> la jurispru<strong>de</strong>nce.<br />

Gentili ne considère pas que seule la guerre défensive soit lé»<br />

gitime, comme nous venons <strong>de</strong> constater. D'après lui, même la guer«<br />

re préventive peut être juste et nécessaire. C'est ce qu'il développe<br />

dans un chapitre intitulé: «De utili <strong>de</strong>fensione»'^.<br />

Il est vrai qu'il prêche la plus gran<strong>de</strong> circonspection: «Justa<br />

caussa metus requiritur, suspicio non est satis». Et plus loin : «Je<br />

conclus. C'est une défense juste que celle qui prévient <strong>de</strong>s périls<br />

déjà médités, préparés, et cela non seulement médités, mais vrai»<br />

semblables, possibles.»"'<br />

Il semble qu'ici il y aurait lieu pour Gentili d'insister non seule»<br />

ment sur un examen <strong>de</strong> conscience du prince qui se croit menacé, et<br />

qui veut parer au danger «probable, possible» par une guerre pré»<br />

ventive, mais sur un examen bilatéral, par un échange <strong>de</strong> vues. Il<br />

est d'autant plus curieux qu'il néglige cet aspect que, plus loin, il<br />

établit comme l'un <strong>de</strong>s critères <strong>de</strong> la justice d'une guerre le refus <strong>de</strong><br />

sam Hue adigit nos humanae nostrae conditionis inHrmitas per quam sunt<br />

nobis in tenebris omnia. 1. c, p. 29.<br />

'^ «Qiiod si iniustus vicerit, neque in contentione ista armata, neque in tos<br />

gâta altéra superest remedium homini. Et nec ius <strong>de</strong>Kcit tamen, sed iuris executio<br />

— — — Aut etiam dixeris cum Theologis ac Philosophis nullum esse sine poena<br />

peccatum, nam et improba actio est poena: «Prima illa et maxima peccantium est<br />

poena peccasse», ut inquit Seneca — Est infamia apud alios: est conscientia<br />

apud se, ut Philosophi explicarunt: est et infernus; <strong>de</strong> quo et Philosophi, veritatc<br />

cogente, et Theologi, veritate docentc, tradi<strong>de</strong>runt.» 1. c, p. 31.<br />

^" Cap. XIV, pp.<br />

57—63. «Utilem dico <strong>de</strong>fensionem, quum movemus nos,<br />

bellum, verentes, ne ipsi beilo pctamur.» (p. 57).<br />

" Sed concludo. Defensio iusta est quae praevenit pericula iam meditata<br />

parata : etiam<br />

et nec meditata, at verisimilia, possibilia. 1. c, p. 63.<br />

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