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Histoire de l'internationalisme

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F.RASMK: ELOGE DE LA FOLIE<br />

Mais <strong>de</strong> là on n'a pas le droit <strong>de</strong> tirer la conclusion <strong>de</strong> M. Nys. Il<br />

me paraît plus naturel <strong>de</strong> supposer que l'atmosphère intellectuelle<br />

parmi les jeunes réformateurs d'Oxford, inspirée par la lecture <strong>de</strong><br />

l'EcriturcSainte, imbue <strong>de</strong> l'amour <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s, peut'étre — je le veux<br />

bien — influencée par <strong>de</strong>s survivances lollar<strong>de</strong>s, était en général<br />

favorable aux idées pacifistes. C'était le cas d'Erasme également. Il<br />

y a eu dans tout cela une «interdépendance», une action réciproque.<br />

Erasme fut le premier à traiter le problème <strong>de</strong> la guerre. Pendant<br />

son séjour en Italie il a composé, en 1509, un ouvrage «Antipole»<br />

mus»,^ première ébauche <strong>de</strong> son Adage, «Duke Bellum inexper»<br />

tis», dont nous parlerons plus loin. Ce traité n'a pas été conservé.<br />

Le premier ouvrage connu dans lequel le problème <strong>de</strong> la guerre a été<br />

discuté par Erasme est sa «Laus Stultitiae»,^ «Eloge <strong>de</strong> la Folie»,<br />

composée en 1510 dans la maison <strong>de</strong> Thomas Morus, lors <strong>de</strong> la troi*<br />

sième visite d'Erasme en Angleterre; il y séjourna alors pendant<br />

quatre ans, <strong>de</strong> 1510 à 1514.<br />

La «Laus Stultitiae^ fut imprimé en 1511. II est précédé d'une<br />

dédicace à Thomas Morus, et en donnant à son ouvrage le titre<br />

grec Morias enkomion, Erasme a rendu, par le calembour Morus —<br />

Moria (|i(opia), un charmant hommage à l'individualité <strong>de</strong> son ami,<br />

caractérisée par un mélange d'ironie, <strong>de</strong> sérieux et <strong>de</strong> folâtrerie. Le<br />

mot anglais «folly» et le mot français «folie» ren<strong>de</strong>nt tous les <strong>de</strong>ux<br />

exactement ce sens plein <strong>de</strong> nuances, alors que Stultitia, n'en est<br />

qu'une traduction très imparfaite. La «Folie», c'est le représentant du<br />

«common«sense» bourgeois, qui se moque <strong>de</strong>s «gros bonnets» <strong>de</strong> la<br />

société d'alors, qui couvre <strong>de</strong> ridicule aussi bien le clergé et l'Eglise<br />

que la noblesse et la chevalerie; ni le pape, ni les rois ne sont<br />

épargnés.<br />

• Cp. Op. H. 986. Nous citons les Oeuvres d'Erasme d'après l'édition <strong>de</strong><br />

Leclerc, Ley<strong>de</strong>, 1702-12, 10 volumes in=fol. D'après Drummond, 1. c, I, p. 180.<br />

E. aurait écrit, immédiatement après l'Antipolemus, un autre ouvrage <strong>de</strong>stiné à justi»<br />

fier la guerre <strong>de</strong> Jules II contre Venise.<br />

" Op. IV, pp. 397-504.<br />

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