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Histoire de l'internationalisme

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LA SCIENCE DE DROIT INTERNATIONAL<br />

et nous verrons que pour lui la guerre n'est pas exclusivement un<br />

rapport <strong>de</strong> nation à nation, d'Etat à Etat ; il comprend sous le con»<br />

cept <strong>de</strong> la guerre également les rixes armées entre personnes privées.<br />

C'est avec raison qu'un auteur s'exprime ainsi: «A certains égards,<br />

sa doctrine paraît beaucoup moins être relative à un droit entre Etats<br />

que poser une règle d'action pour chaque homme à propos <strong>de</strong> rap»<br />

ports internationaux.»'" Hugo Grotius, au fond, appartient encore<br />

aux théologiens; l'autonomie <strong>de</strong> la science du droit <strong>de</strong>s gens n'était<br />

pas entièrement établie dans sa pensée.<br />

Pourtant, la communauté internationale a pour Grotius une exi»<br />

stence très réelle. Elle se base sur la sociabilité, trait que Grotius<br />

estime être particulier à l'homme, et qui se traduit par l'usage <strong>de</strong> la<br />

langue, par la faculté <strong>de</strong> s'instruire et d'agir, en suivant certains<br />

principes généraux'^ La science mo<strong>de</strong>rne n'envisage plus ces «parti»<br />

cularités» <strong>de</strong> la même manière que Grotius; nous sommes plus mo»<br />

<strong>de</strong>stes vis«à»vis <strong>de</strong>s animaux. Pour le surplus Grotius approfondit<br />

davantage la conception <strong>de</strong> cette sociabilité, et il la développe jus*<br />

qu'à la rapprocher <strong>de</strong> très près <strong>de</strong> la notion d'une interdépendance.<br />

Il parle d'abord <strong>de</strong> l'utilité d'une justice, <strong>de</strong> suivre le droit, non<br />

seulement pour un citoyen, au sein <strong>de</strong> son propre Etat, mais aussi<br />

pour les nations dans leurs relations mutuelles. «Un citoyen qui se<br />

conforme aux lois <strong>de</strong> son pays n'agit pas en cela follement, quoiqu'il<br />

doive, en considération <strong>de</strong> ces lois, s'abstenir <strong>de</strong> certaines choses qui<br />

lui seraient avantageuses à lui en particulier : <strong>de</strong> même on ne saurait<br />

raisonnablement tenir pour insensé un peuple qui n'est pas assez<br />

amoureux <strong>de</strong> son intérêt particulier pour fouler aux pieds à cause <strong>de</strong><br />

cela les lois communes <strong>de</strong>s Etats et <strong>de</strong>s Nations. Le cas est absolu*<br />

ment i<strong>de</strong>ntique. Un citoyen qui pour son avantage présent, viole<br />

" Bas<strong>de</strong>vant, Fondateurs, p. 227.<br />

" «Homini vero perfectae aetatis cum circa similia similiter agere norit, cum<br />

socictatis appetitu excellente, cujus peculiare solus inter animantes instrumentum<br />

habet sermonem, inesse etiam facultatem scicndi agcndique secundum gencralia<br />

praecepta, par est intelligi, cui quae conveniunt ea jam sunt non omnium qui<strong>de</strong>m<br />

animantium, sed humanae naturac congruentia.» Prol. § 7 (p. 2).<br />

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