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Histoire de l'internationalisme

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AI.BERICO GFNTILI<br />

est celui que suivent les nations humaines, celui que la raison hu«<br />

mainc a établi entre tous les hommes, et qui est observé chez tous.»<br />

Mais ceci, dit notre auteur, est le «droit naturel».' — On voit quel<br />

manque <strong>de</strong> précision il y a dans ces définitions. Dans la première<br />

phrase Gentili parle <strong>de</strong>s gentes humanae alors qu'immédiatement<br />

après il dit: «inter omnes homines». La distinction capitale entre le<br />

droit universel — qui est plutôt un co<strong>de</strong> <strong>de</strong> morale — et le droit<br />

entre nations semble lui échapper, alors que nous avons vu qu'elle<br />

avait été présente à l'esprit <strong>de</strong> Franciscus a Victoria, que Gentili cite<br />

dans son livre. D'autre part il faut convenir que Gentili a raison ;<br />

s'il faut maintenir le concept d'un droit naturel, c'est bien ainsi<br />

qu'il faut le comprendre. Gentili développe et affirme sa thèse en<br />

faisant observer que <strong>de</strong>puis l'Antiquité bien <strong>de</strong>s peuples ont été ad»<br />

mis dans la communauté internationale, chez lesquels les préceptes<br />

du droit naturel se retrouvent et sont observés. L'autorité du droit<br />

repose sur cette observation universelle ou quasi universelle. C'est<br />

ici que se trouve une déclaration fameuse <strong>de</strong> Gentili, qui, citée seule,<br />

détachée du raisonnement qui précè<strong>de</strong>, semble franchement révolu»<br />

tionnaire : «Si les Romains, les Grecs, les Israélites, les barbares, bref<br />

tous les [peuples] connus ont suivi une certaine jurispru<strong>de</strong>nce, alors<br />

on conclut que tous les hommes le suivent également. Nous connais»<br />

sons l'inconnu par le connu. Tout comme le gouvernement <strong>de</strong> l'Etat<br />

et sa législation sont confiés à la majorité <strong>de</strong> l'Etat, ainsi le gouver»<br />

nemcnt du mon<strong>de</strong> est auprès <strong>de</strong> la «congrégation» <strong>de</strong> la plus gran<strong>de</strong><br />

partie du mon<strong>de</strong>. Et ceci est également vrai du droit non écrit. Car<br />

la coutume régit tout dans l'Etat, et elle est appelée celle <strong>de</strong> tout<br />

l'Etat, bien que tous les citoyens n'y aient pas donné leur consente»<br />

ment; il se peut même que quelques»uns y aient contredit.»*<br />

' Aiunt autem, ius esse gentium, quo gentes humanae utuntur ; quod<br />

natus<br />

ralis ratio inter omnes homines constituit, et apud omnes custoditur. Hoc ius na»<br />

turae est. 1, c, p. 6.<br />

' «Quod si Romani, Graeci, Judaci, barbari, omnes <strong>de</strong>nique noti iure aliquo<br />

usi sunt, eodcm homines omnes usi existimcntur. Incognita per cognita cognosci><br />

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