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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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SIC<br />

COÏJ1S DE LITTÉRATURE.<br />

à îles ouvrages qui auront quelque bonté : tes critiques se et ' que les plus grands maux <strong>de</strong> l'amour n'étaient pas<br />

sestt éwmmmm$ <strong>la</strong> pièce est <strong>de</strong>meurée. C'est maintenant ordinairement ceux qui lui viennent d'ailleurs, mais<br />

celle <strong>de</strong>s miennes que <strong>la</strong> cour et Sa ville revoient le plus ceux qu'il se fait à lui-même. Eien n'est à craindre<br />

t©Soutiers , et si j'ai <strong>la</strong>it quelque chose <strong>de</strong> soli<strong>de</strong> et qui pour les amants autant que leur propie coeur. Les<br />

mérite quelque louange , <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s connaisseurs <strong>de</strong>­ difficultés, les dangers, f absence, <strong>la</strong> séparation,<br />

meurent tfaeeord que c'est ce même Sritannicm. » rien n'approche <strong>du</strong> supplice <strong>de</strong>là jalousie, <strong>du</strong>soupçon<br />

Voltaire ne semble pas s'éloigner <strong>de</strong> cet avis. 11 a <strong>de</strong> l'infidélité, <strong>de</strong> f horreur dPune trahison. J'aurai<br />

dit quelque part : Britannicus estiapëce <strong>de</strong>s corn* occasion d'appliquer et <strong>de</strong> développer ce principe<br />

masseurs. Cependant il lui préférait Jikaiîe pour quand il s'agira d'examiner pourquoi Zmîre et Tan-<br />

le mérite <strong>de</strong> <strong>la</strong> création et <strong>la</strong> sublimité <strong>du</strong> style, crèdê sont les <strong>de</strong>ux pièces où f amour est le plus<br />

et Jndromaqm et Ipkigênié pour l'effet théâtral déchirant, et fait couler les <strong>la</strong>rmes les plus abon­<br />

Mais, dira-ton i si cet effet est le premier objet <strong>de</strong> dantes et les plus amères.<br />

farts comment se peut-Il qu'il y ait quelque chose Jante et Brïtannteus sont <strong>de</strong>ux très-jepaes per­<br />

que les connaisseurs préfèrent? Je réponds : Rien, sonnes qui s'aiment avec toute <strong>la</strong> bonne foi, toute<br />

sans contredit, lorsqu'à cet effet se joignent les au­ le can<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> leur âge! La peinture <strong>de</strong> leur amour<br />

tres sortes <strong>de</strong> beautés que ce même art comporte r ne peut offrir que <strong>de</strong>s teintes douces >: leur passion<br />

comme dans IpMgé-nk et jndromaque. Mais ces est ingénue comme leur caractère ; ils sont sûrs l'un<br />

connaisseurs distinguent dans un ouvrage ce que <strong>la</strong> <strong>de</strong> l'autre; et si l'artifice <strong>de</strong> Héron cause à Britan­<br />

nature <strong>du</strong> sujet donnait à fauteur, et ce qu'il n'a pu nicus.un moment d'inquiétu<strong>de</strong>, elle ne peut le por­<br />

<strong>de</strong>voir qu'à lui-même. Mous avons <strong>de</strong>s pièces qui, ter à rien <strong>de</strong> funeste, et, un moment après, il est<br />

sur Sa scène, font verser beaucoup <strong>de</strong> <strong>la</strong>rmes, et qui rassuré. Cet amour n'a donc pas <strong>de</strong> quoi prendre<br />

pourtant n'ont pu valoir à leurs auteurs une gran<strong>de</strong> un très-grand empire sur finie <strong>de</strong>s spectateurs,<br />

réputation ; par exemple, Ariane et Inès. Pourquoi? dont on ne peut s'emparer entièrement que par <strong>de</strong>s<br />

Cest qu'avec 4e l'intérêt, elles manquent <strong>de</strong> beau* secousses fortes et multipliées. Aussi <strong>la</strong> mort <strong>de</strong><br />

coup d'autres qualités qui constituent <strong>la</strong> perfection Britannicus, racontée au cinquième acte, en pré­<br />

dramatique, et <strong>la</strong> faiblesse <strong>de</strong>s autres pro<strong>du</strong>ctions sence <strong>de</strong> Junie, pro<strong>du</strong>it plus d'horreur pour Néroa<br />

<strong>de</strong> ces mêmes auteurs a fait voir qu'un homme d'un que <strong>de</strong> compassion pour elle : son amour n'a pas<br />

talent médiocre, en traitant certaines situations occupé assez <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ce dans <strong>la</strong> pièce pour que <strong>la</strong><br />

plus aisées à manier que d'autres, et plus facilement catastrophe fasse une impression bien ws* Le ca­<br />

intéressantes , pouvait obtenir <strong>du</strong> succès ; au lieu ractère doux et faible <strong>de</strong> Junie ne fait rien craindra<br />

qu'il est d'autres sujets où fauteur ne peut se sou­ <strong>de</strong> sinistre, et le parti qu'elle prend <strong>de</strong> se mettre<br />

tenir que par une extrême habileté dans toutes les au nombre <strong>de</strong>s vestales, quoique assez conforme<br />

parties <strong>de</strong> fart, et par <strong>de</strong>s beautés qui n'appartien­ aux mœurs et aux convenances, n'est pas un dénent<br />

qu'au grand talent; et <strong>de</strong> ce genre est Briêan-* nouaient très-tragique. Ce cinquième acte est donc<br />

fucus.<br />

<strong>la</strong> partie faible <strong>de</strong> l'ouvrage, et c'est ce qui donna<br />

Ce qui peut émouvoir <strong>la</strong> pitié dans cette pièce, le plus <strong>de</strong> prise aux ennemis <strong>de</strong> Racine : mais ils<br />

c'est l'amour mutuel <strong>de</strong> Britannicus et <strong>de</strong> Junie, fermaient les yeux sur les beautés <strong>de</strong>s quatre pre­<br />

et <strong>la</strong> mort <strong>du</strong> jeune prince; mais Vamour est ici miers; et ces beautés sont telles, que <strong>de</strong>puis un siècle<br />

bien moins tragique et d'un effet bien moins grand elles semblent chaque jour plus senties, et excitent<br />

que dans Amdromaqne, Cependant l'union <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux plus d'admiration. Les ennemis <strong>de</strong> fauteur, pour se<br />

amants est traversée par <strong>la</strong> jalousie <strong>de</strong> Néron, <strong>la</strong> vie consoler <strong>du</strong> succès û*Andromaque, avaient dit qu'il<br />

<strong>du</strong> prince est menacée dès que le caractère <strong>du</strong> tyran savait en effet traiter l'amour, mais que c'était là<br />

se développa, et sa mort est <strong>la</strong> catastrophe qui ter­ tout son talent; que d'ailleurs il ne saurait jamais<br />

mine <strong>la</strong> pièce. D'où fient donc que l'amour y pro­ <strong>de</strong>ssiner <strong>de</strong>s caractères avec <strong>la</strong> vigueur <strong>de</strong> Corneille*<br />

<strong>du</strong>it <strong>de</strong>s impressions bien moins vives que dans ni traiter comme lui <strong>la</strong> politique <strong>de</strong>s <strong>cours</strong>. Telle est<br />

Andromaque f 11 faut en chercher <strong>la</strong> raison, et nous <strong>la</strong> marche constante <strong>de</strong>s préjugés : on se venge <strong>du</strong><br />

verrons que l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> tragédie est en même temps talent qu'on ne peut refuser à un écrivain es lui<br />

celle <strong>du</strong> cœur. Je crois avoir remarqué qu'au théâtre refusant par avance celui qu'il s*a pas encore es­<br />

l'amour combattu par <strong>de</strong>s obstacles étrangers, quelsayé. Burrhus, Agrippine, Narcisse, et surtout<br />

que intéressant qu'il soit alors, ne l'est jamais au­ Néron, étaient une terrible réponse à ces préventant<br />

que par les tourments qui naissent <strong>de</strong> f amour tions injustes ; mais cette réponse ne fut pas d'abord<br />

même ; et, comparant ensuite le théâtre à <strong>la</strong> nature, enten<strong>du</strong>e. Le mérite d'une pièce qui réunissait fart<br />

dont il est l'image, j'ai vu que ce rapport était exact, <strong>de</strong> Tacite et celui <strong>de</strong> ¥irgile échappa au plus grand

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