la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal
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H OU8 Ftf oiis ¥» tout à rfaeure donner une perruque<br />
aux prairies : il ne s'en tient pas là, il es douée<br />
mm aussi an soleil.<br />
Soit que <strong>du</strong> beau Soleil <strong>la</strong> perruque empourprée'<br />
Recta <strong>de</strong> les rais cette basse contrée.<br />
Il faut a?ûner que le dieu do jour, qui <strong>de</strong> temps<br />
immémorial est en possession chez les poètes d'a-<br />
?ôif <strong>la</strong> plus bellechevelure <strong>du</strong> mon<strong>de</strong>, se doit pas être<br />
mmîmt <strong>de</strong> Chassigpet, qui s'avise <strong>de</strong> le mettre ee<br />
perruque.<br />
De Bartas a imité, dans une <strong>de</strong>scription <strong>du</strong> déluge,<br />
le morceau connu <strong>de</strong>s Métamorphosée d'Ovi<strong>de</strong>.<br />
Il y a quelques f ers qui ont <strong>de</strong> <strong>la</strong> précision et <strong>de</strong> l'énergie.<br />
Son style a beaucoup <strong>de</strong> rapport avec celui <strong>de</strong><br />
Ronsard ; on voit qu'il s'était mo<strong>de</strong>lé sur lui. Voici<br />
<strong>la</strong> in <strong>de</strong> cette <strong>de</strong>scription, quiv malgré <strong>de</strong>s fautes sans<br />
nombre, n'est pas sans beautés. Cette citation suffira<br />
pour faire voir ce que les poètes <strong>de</strong> ee temps avaient<br />
<strong>de</strong> talent, et à quel point ce talent était dépourvu <strong>de</strong><br />
goût.<br />
Tandis s Sa sainte nef, sur FéeMm * notés '<br />
* Du superbe Océan, navigeait assurée,<br />
Bien que sans mât, sans rame t et loin, loin <strong>de</strong> tout port :<br />
Car retereel était son pilote et SôQ n&rê.<br />
Trois fols cinquante jours le général ma%fm§e «<br />
Dévasta l'univers. Enfin cfsa tel ravage<br />
L'Immortel attendri n'eut pas sonné sitôt<br />
* La retraite <strong>de</strong>s eaux, que soudais Sot sur flot<br />
Blés vont s'éQspler : tous les fleuves s'abaissent ;<br />
La mer rmîr* en prise* ; les <strong>mont</strong>agnes renaissent 0 ;<br />
Les bois mostreni déjà leurs limoneux rameaux g<br />
1 Béjà <strong>la</strong> terre croit par le décroît <strong>de</strong>s eaux ;<br />
Et bref <strong>la</strong> seule mais <strong>de</strong> dieu ê&rêe-t®mnerwe %<br />
9 Montre <strong>la</strong> terre au ciel et le ciel à <strong>la</strong> terra.<br />
SIÈCLE DE LOUIS XIV. — POÉSIE.<br />
Besportes écrivit beaucoup plus purement que<br />
Ronsard et ses imitateurs. Il effaça <strong>la</strong> rouille imprimée<br />
à notre versiication9 et <strong>la</strong> tira <strong>du</strong> chaos où<br />
on l'avait plongée. Il par<strong>la</strong> français : il évita avec<br />
assez <strong>de</strong> soin l'enjambement et l'hiatus; mais, faible<br />
d'idées et <strong>de</strong> style, il n'a pu, dans l'âge suivant,<br />
gar<strong>de</strong>r <strong>de</strong> rang sur notre Parnasse. Il imita Marot dans<br />
les pièces amoureuses9 et resta fort inférieur à lui. II<br />
<strong>de</strong>vança Malherbe dans les stances qu'on ne peut pas<br />
encore appeler <strong>de</strong>s odê§, quoique <strong>la</strong> tournure en<br />
soit assez douce et facile, et Malherbe le Et oublier.<br />
Celui-là fut vraiment un homme supérieur : c'est<br />
son nom qui marque <strong>la</strong> secon<strong>de</strong> époque <strong>de</strong> notre<br />
<strong>la</strong>ngue. Marot n'avait réussi que dans <strong>la</strong> poésie ga-<br />
* Pour eepmêmL<br />
* <strong>la</strong>cise a tUt : te dm 4ê îa pMm ft§»M#,<br />
9 Enjambement.<br />
* Me diratt-on pas qui c'est un téoéral qui s'appe<strong>la</strong>it JYet§-<br />
Huée?<br />
* Enjambement<br />
* Belle expresatos.<br />
1 Beau vers.<br />
0 Estthète graeque.<br />
Là 8àa«. — mwm i.<br />
4 if<br />
<strong>la</strong>nte et légère : Malherbe fut le premier modèle <strong>du</strong><br />
style noble et le créateur <strong>de</strong> <strong>la</strong> poésie lyrique. Il en a<br />
l'enthousiasme, les mouvements et les tournures,<br />
lié avec <strong>de</strong> fortifia et <strong>du</strong> goût, Il connut les effets <strong>du</strong><br />
rhythme f et créa une foule <strong>de</strong> constructions poétiques<br />
adaptées au génie <strong>de</strong> notre <strong>la</strong>ngue. 11 nous enseigna<br />
l'espèce d'harmonie imitative qui lui convient,<br />
et comment on sesert <strong>de</strong> l'inversion avec art et avec<br />
réserve. Ses ouvrages pourtant ne sont pas encore<br />
d v une puretécomparableauf écri vans <strong>de</strong>s beaux jours<br />
<strong>de</strong> Louis XIY : il ne serait pas juste <strong>de</strong> l'exiger. Mais<br />
tout ce qu'il nous apprit, il ne le <strong>du</strong>t qu'à lus-mime,<br />
et au bout <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux cents ans on cite encore nombre<br />
<strong>de</strong> morceaux <strong>de</strong> lui, qui sont d'une beauté à peu<br />
près irréprochable. Voyez cette belle paraphrase<br />
d'un psaume sur <strong>la</strong> gran<strong>de</strong>ur périssable <strong>de</strong>s rois :<br />
Ont-Us ren<strong>du</strong> l'esprit, ee n'est plus ipe poussière<br />
Que cette majesté si pompeuse et si Hère,<br />
Bout Téc<strong>la</strong>t orgueilleux étonnait l'unité»;<br />
Et f dans ces grands tombeau m lents âme<br />
. • Fout encore les ¥aioess<br />
Ils sont rongés <strong>de</strong>s vers,<br />
Là se per<strong>de</strong>nt ces noms <strong>de</strong> maîtres <strong>de</strong> <strong>la</strong> terra,<br />
D'arbitres <strong>de</strong> <strong>la</strong> paix t <strong>de</strong> foudres <strong>de</strong> <strong>la</strong> guerre : .<br />
Comme Usn'ont plus <strong>de</strong> sceptre, ils n'ont plus <strong>de</strong> fiatteors<br />
Et tombent avec eux, d'une chute eommune e<br />
Tous eetu «pie <strong>la</strong> fortune<br />
Faisait leurs serviteurs.<br />
Voilà enfin <strong>de</strong>s vers français, et l'on n'avait rien FU<br />
jusque-là qui pût même en approcher.<br />
Veut-on un exemple <strong>de</strong> ce beau feu qui doit animer<br />
Fo<strong>de</strong> : voyez celle qu'il adresse à Louis XIII partant<br />
pour l'expédition <strong>de</strong> <strong>la</strong> Eochelle. Il faut excuser quelques<br />
défauts <strong>de</strong> diction, quelques prosaïsmes; <strong>la</strong><br />
limite entre le <strong>la</strong>ngage <strong>de</strong> <strong>la</strong> poésie et celui <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
prose n'était pas encore bien Éxée : on ne peut pas<br />
tant faire à <strong>la</strong> fois. Voyons seulement si les mouvements<br />
et les idées sont d'un poète.<br />
Certes t ou je me trompe, ou déjà <strong>la</strong> YSctotre,<br />
Qui ' son plus grand honneur <strong>de</strong> tes palmes attend,<br />
Est aux bords <strong>de</strong> Charente, en son habit <strong>de</strong> g<strong>la</strong>ire,<br />
Pour te rendre content,<br />
le <strong>la</strong> fais qui f appelle, et f ai semble te dira :<br />
Roi le plus grand <strong>de</strong>s rois t et qui m'es le plus cher,<br />
SI tu veux que Je t'ai<strong>de</strong> à sauver ton empire,<br />
11 est temps <strong>de</strong> marcher..<br />
Que UL façon est brave, et sa vmim* assurée !<br />
Qu'elle a fait richement son armure étoffer!<br />
Et «pli se connaît bien, à <strong>la</strong> voir si parie»<br />
Que tu vas triompher !<br />
Telle, en ce grand assaut où <strong>de</strong>s fils <strong>de</strong> <strong>la</strong> Terra<br />
La rage ambitieuse à Um honte parut s<br />
Elle tauva le ciel, et rua le tonnerre<br />
Dont Briare mourut<br />
La strophe suivante est remarquable par Thartnfinie<br />
imitative.<br />
Déjà <strong>de</strong> toutes parts t'avançaient <strong>la</strong> approches.<br />
Ici courait Mimas : 14 Typhon se battait;<br />
1 Investi» vieieiise.