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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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SS0<br />

COUBS DE UTIÉ1ATDBE.<br />

il ne Test jamais que dans le sent moral, fai .cm<br />

le voir; mes yeux m'ont trompé, et mm pai mes<br />

yeux m'ont sé<strong>du</strong>it Les yeux <strong>de</strong> cette-femme m s mi<br />

fiM croire qu'elk m'aimaU; ik m'ont êrompé,<br />

Ht m'ont sé<strong>du</strong>it. Tous les <strong>de</strong>ux sont bons.<br />

ûa pourrait relever d'autres faites, mais ee sont<br />

là les plus gra?es que j'ai remarquées. On a beaucoup<br />

eritîqué ee Yers :<br />

Croiront-Us mes périls et f os termes siaeèresî<br />

Jf ne le blâmerais pas. Je sais bien qu'on ne dit pas<br />

<strong>de</strong>s pérUs sincères; mais sincères confient au <strong>de</strong>rnier<br />

mot, qui est <strong>la</strong>rmes, et cette interposition<br />

fait passer le premier. Il y a mille exemples en poésie<br />

<strong>de</strong> cette espèce <strong>de</strong> licence. Le sens est parfaitement<br />

c<strong>la</strong>ir : Croir&nt~Us mes périls vérMcèks et<br />

wm <strong>la</strong>rmes sincères f Voilà ce qu'on dirait en prose,<br />

et en vers l'affinité <strong>de</strong>s idées <strong>de</strong> véritables et <strong>de</strong> sincères<br />

fait passer <strong>la</strong> hardiesse qui favorise <strong>la</strong> précision<br />

sans nuire à <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rté.<br />

'Concluons <strong>de</strong> cet examen que Bqfszet, comparé<br />

aux chefs-d'œuvre <strong>de</strong> Fauteur» est dans <strong>la</strong> totalité'<br />

un ouvrage <strong>de</strong> second ordre 9 qui n'a pu être fait que<br />

par un homme <strong>du</strong> premier.<br />

WOMM. ¥. — MMkrtdate.<br />

Il parait quef dans MUàridaie, Racine'se proposa<br />

<strong>de</strong> lutter <strong>de</strong> plus près contre Corneille 9 en<br />

mettant comme lui sur <strong>la</strong> scène un <strong>de</strong> ces grands<br />

caractères <strong>de</strong> l'antiquité, d f autant plus difficiles à<br />

bien peindre, que Fhistoire en a donné une plus<br />

haute idée. 11 avait fait voir dans Acomat tout ce<br />

.qu'il pouvait mettre <strong>de</strong> force dans un personnage<br />

d'imagination ; il fit voir dans MMhridate avec quelle<br />

énergie et quelle fidélité il savait saisir tous les<br />

traits <strong>de</strong> ressemb<strong>la</strong>nce d'un modèle historique. On<br />

retrouve chez lui Mîthridate tout entier, son imp<strong>la</strong>cable<br />

haine pour les Romains, sa fermeté et ses<br />

ressources dans le malheur, son audace infatigable,<br />

sa dissimu<strong>la</strong>tion profon<strong>de</strong> et cruelle, ses soupçons,<br />

ses jalousies, ses défiances, qui Tannèrent si<br />

souvent contre ses proches, ses enfants, ses maîtresses.<br />

11 n $ caractéristiqiies sons lesquels les anciens nous «tt<br />

représenté Mithridate. On sait que plus d'une fois v<br />

an moment d'un danger .on d'une défaite, il fit périr<br />

celles <strong>de</strong> ses femmes qu'if aimait le plus, <strong>de</strong><br />

peur qu'elles ne tombassent an pouvoir <strong>du</strong> faiaqueur.<br />

C'est à ces ordres sanguinaires! à cette Jalousie<br />

féroce, qu'on a reconnu dans tons les temps<br />

ce qu'est l'amour dans le cœur <strong>de</strong>s <strong>de</strong>spotes asiatiques.<br />

Celui <strong>de</strong> Mithridate, non-seulement a le mérite<br />

d'être conforme aux mœurs et à l'histoire, il<br />

est encore tel que l'auteur <strong>de</strong> l'Jrt poétique désire<br />

qu'il soit dans une tragédie :<br />

Et que fîamour, souvent <strong>de</strong> remords eombtitii, s<br />

Partâsw ime faiblesse 9 et non eue vertu.<br />

' Avec quelle force Mithridate se reproche le penchant<br />

malheureux qui l'entraîne vers Monime, à<br />

l'instant où sa défaite le force <strong>de</strong> chercher un asite<br />

dans une <strong>de</strong> ses forteresses <strong>du</strong> Bosphore!. Et combien<br />

<strong>de</strong> circonstances se réunlsseiit pour rendre excusable<br />

cette passion qui par elle-même n'est pat<br />

faîte pour son âge ! C'est dans le tedtps <strong>de</strong> ses prospérités<br />

qu'il a envoyé le ban<strong>de</strong>au royal à Monime;<br />

et, <strong>de</strong>puis ce temps, <strong>la</strong> guerre l'a toujours éloigné<br />

d'elle. Il était alors glorieux et triomphant; il est<br />

malheureux et vaincu.<br />

Set MM se sent aecras, ses iMWseiiiB sont détroits.<br />

Cest dans un semb<strong>la</strong>ble moment qu'il est cruel<br />

<strong>de</strong> perdre ce qu'on aimait, parce qu'alors cette perte<br />

semble une insulte faite au malheur, et <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière<br />

injure <strong>de</strong> <strong>la</strong> fortune, qui <strong>de</strong>vient plus sensible après<br />

toutes les autres. On est porté à excuser, à p<strong>la</strong>indre<br />

un roi fugitif, occupé <strong>de</strong> vengeance et <strong>de</strong> haine y<br />

et al<strong>la</strong>nt, malgré lui, <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s conso<strong>la</strong>tions à<br />

i'aiiour, qui met le comble à tous ses maux.. Cest<br />

sous ce point <strong>de</strong> vue que le poète a eu fart <strong>de</strong> nous<br />

<strong>mont</strong>rer Mithridate. Quand ce prince s'aperçoit avec<br />

quelle triste résignation Monime se prépare à le suivre<br />

à l'autel, cette âme aîtîère et aigrie se révolte à<br />

<strong>la</strong> seule idée <strong>de</strong> ce qui peut ressembler au mépris.<br />

y a pas jusqu'à son amour pour Monime<br />

qui ne soit conforme, dans tous les détails,<br />

à ce que les historiens nous ont appris. Les mêmes<br />

juges qui louaient Corneille si mal à propos<br />

d'avoir ren<strong>du</strong> f amour héroïque dans toutes ses pièces<br />

n'ont pas voulu faire grâce à celui <strong>de</strong> Mithridate ;<br />

ils font regardé comme avilissant pour un héros :<br />

tant l'injustice et l'inconséquence semblent attachées<br />

à <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s jugements que l'on a portés sur ces<br />

<strong>de</strong>ux poètes! Il n'en est pas moins vrai que Racine,<br />

en peignant <strong>la</strong> passion tyrannique et jalouse <strong>du</strong> roi<br />

<strong>de</strong> Pont pour Monime, a conservé on <strong>de</strong>s traits<br />

ASosI, prête à subir nu Jong qui TOUS opprime,<br />

Tous n'al<strong>la</strong> à l'autel que comme mie flctlme;<br />

Et moi, tyran d'an «sur qui se refuse a® mies,<br />

Mène en ?eus possédant f je M irons <strong>de</strong>vrai rien,<br />

4b ! madame t esVee là île quoi me satisfaire?<br />

Faut-U que désormais, renonçant à vous p<strong>la</strong>irev<br />

Je ne prétend© plus

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