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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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744 C0U1S DE LITTEMTTJ1E.<br />

IS voulut m*ensetgaer f selle herbe va pissant,<br />

Pour reprendre sa force, un troupeau <strong>la</strong>nguissant;<br />

Ce que fait le soleil <strong>de</strong>s brouM<strong>la</strong>rds qu'il attire.<br />

ITavatt-U ries, hé<strong>la</strong>i! <strong>de</strong> pins lions à me date?<br />

Ces ?ers ont, si je ne me trompe 9 tous les caractères<br />

<strong>de</strong> style bucolique 9 <strong>la</strong> naïveté <strong>de</strong>s sentiments,<br />

<strong>la</strong> douceur <strong>de</strong> <strong>la</strong> diction f et le choix <strong>de</strong>s détails analogues.<br />

La suite y répond 9 malgré quelques fautes ;<br />

et <strong>de</strong> cette églogue, <strong>de</strong>s trois idylles que j'ai préférées<br />

aux autres 9 et <strong>de</strong>s vers adressés à ses enfants f<br />

Dans ces prés fleuris, je composerais <strong>la</strong> couronne<br />

poétique et pastorale <strong>de</strong> madame Deshoulières.<br />

Bans ses autres poésies, on peut distinguer les<br />

vers à M. Case pour sa fête, On dU que je me suis<br />

pas bête; le ron<strong>de</strong>au qui commence par ces mots.<br />

Entre <strong>de</strong>ux draps; et quelques-unes <strong>de</strong> ses stances<br />

morales, celles-ci, par exemple :<br />

Les p<strong>la</strong>isirs sont amers Sabord qu'on es abuse.<br />

11 est bon déjouer un peu;<br />

Mais il faut seulement que le Jeu nous amuse.<br />

Un Joueur, d'un commun aveu,<br />

N'a rien d'humain que l'apparence;<br />

Et d'ailleurs il n'est pas si facile qu'on pente<br />

LVétre fort faohnéte homme et <strong>de</strong> Jouer gros Jeu.<br />

Le désir <strong>de</strong> gagner, qui nuit et Jour occupe t<br />

Est un dangereui aiguillon.<br />

Souvent, quoique l'esprit, quoique le cœur soit bon t<br />

On commence par être <strong>du</strong>pe t<br />

On finit par être fripon.<br />

Quel poison pour Fesprlt sont les fausses louanges !<br />

Heureux qui ne croit point à <strong>de</strong> f<strong>la</strong>tteurs dis<strong>cours</strong>!<br />

Penser trop bien <strong>de</strong> soi fait tomber tous les Jours<br />

En <strong>de</strong>s égarements étranges.<br />

L'tmour-propre est, hé<strong>la</strong>s î le plus sot <strong>de</strong>s amours :<br />

Cependant <strong>de</strong>s erreurs elle est <strong>la</strong> plus commune.<br />

Quelque puissant qu*on soit , en richesse, sa crédit,<br />

Quelque mauvais succès qu'ait tout ce qu'on écrit,<br />

Mai n'est content <strong>de</strong> sa fortune s<br />

NI mécontent <strong>de</strong> son esprit<br />

Les <strong>de</strong>ui <strong>de</strong>rniers fers <strong>de</strong> chacune <strong>de</strong> ces stances<br />

-ont ce mérite d'une vérité frappante, exprimée avec<br />

une précision Ingénieuse 9 qui fait les proverbes <strong>de</strong>s<br />

hommes instruits.<br />

On a reproché avec raison à Fontenelle d'avoir<br />

dans ses églogues trop peu <strong>de</strong> cette simplicité qui<br />

sied aux amours champêtres 9 et <strong>de</strong> cette élégance<br />

que le talent poétique sait unir à <strong>la</strong> simplicité. On<br />

voudrait qu'il mit à mieux faire ses vers tout le soin<br />

qu'il emploie à donner <strong>de</strong> l'esprit à ses bergers;<br />

qu'il songeât plus à f<strong>la</strong>tter l'oreille par <strong>de</strong>s sons<br />

gracieux 9 et moins à nous éblouir <strong>de</strong> <strong>la</strong> ûnesse <strong>de</strong><br />

ses pensées. Ses bergers en savent trop en amour9<br />

et il en sait trop peu en poésie. On est également<br />

blessé, et <strong>du</strong> prosaïsme <strong>de</strong> ses vers, et <strong>du</strong> raffinement<br />

<strong>de</strong> ses idées.<br />

Mol qui fus toujours rigoureuse,<br />

le ne Tétais presque plus que par art,<br />

Qu'afln <strong>de</strong> redoubler son ar<strong>de</strong>ur amoureuse.<br />

Puisqu'il m'a dû quitter, etel ! que Je suis heureuse<br />

Qu'il ne m'ait pas f Mille? as peu plut taré!<br />

Encore quelques soins, 1 n'était plus fassfife<br />

Que mon ceeur ne se rendit pas.<br />

Tm eusse été touchée , et maintenant, béats !<br />

Ce coeur regretterait d'avoir été sensible.<br />

réprouverais salle chagrins Jaloux.<br />

Quel péril J'ai couru ! cependant 9 abusée<br />

Par <strong>de</strong>s commencements trop doux f -<br />

le ne soupçonnais pas que f§fmme esepmée.<br />

le tremble encore en songeant aujourd^ul<br />

Que f ai pensé dire à MrtiJe<br />

La chanson que Je fis pour <strong>la</strong>i,<br />

Quoique à foire <strong>de</strong>s vers Je'ne sois pas habUe.<br />

La crainte que J'avais qu'elle M rat pas bkn f «te.<br />

Sont-ce là <strong>de</strong>s vers ou <strong>de</strong> <strong>la</strong> prose rimée? Cest<br />

le cas <strong>de</strong> se rappeler <strong>la</strong> p<strong>la</strong>isanterie <strong>de</strong> Vdtaire, à qui<br />

Fontenelle reprochaltd'avoir mis trop <strong>de</strong> poésie dam<br />

son Œdipe : Ce<strong>la</strong> se peut Mm $ e# peur m'em c*rri§er,je<br />

vais relire vm pasiwaks.<br />

De <strong>la</strong> voix ie Baphné que <strong>la</strong> <strong>de</strong>ux mm use temcke I<br />

le ne peux plus souffrir Ue hêtet <strong>de</strong> cm êots.<br />

On sent aller au cœur ce qui wrt <strong>de</strong> m b&ucke,<br />

O dieux ! et J'entendrais s Tabne <strong>de</strong> cette voix!<br />

On ne peutguère parler <strong>de</strong> tendresse en plus mauvais<br />

vers. Un hémistiche aussi <strong>du</strong>r que le doux #©»<br />

WM t&ueke, pour exprimer <strong>la</strong> doeœufr <strong>de</strong> <strong>la</strong> voix!<br />

cette étrange expression 9 ce qui sort <strong>de</strong> m èomche,<br />

pour dire ses paroles! cette chiite si p<strong>la</strong>te 1 <strong>la</strong> in<br />

d'un vers passionné, <strong>de</strong> œUe mixf les Mtes <strong>de</strong> tes<br />

bois, quand II faut spéciier le chant <strong>de</strong>s oiseaux ! Que<br />

<strong>de</strong> fautes en quatre vers!<br />

rsâaialsf st fsl parlé. Mus h@mniagist mes soins<br />

Paraissent p<strong>la</strong>ire asses : mol-même 9 Je pa<strong>la</strong> moins.<br />

Elle n'aime <strong>de</strong> mol que cette ar<strong>de</strong>ur parfaite<br />

Qu'à quelque autre en secret peut-être elle souhaite.<br />

Qu'ai-J© dit? quel soupçon ! puisse-t-iî l'offenser I<br />

MsJa <strong>de</strong> mon âme au moins tâchons à le chasser.<br />

Enfin <strong>de</strong> ses mépris Je ne viens point m® p<strong>la</strong>indre ;<br />

Mais* hé<strong>la</strong>s! pour son coeur eUe n'a rien à craindre.<br />

Sa tranquille bonté regar<strong>de</strong> sans danger<br />

Un trouble qu'elle cause et ne peut partager.<br />

On fléchit les rigueurs t on désarme <strong>la</strong> haine;<br />

Mais comment sur<strong>mont</strong>er k douceur inhumaine ?<br />

Tout ce<strong>la</strong> n'est-il pas beaucoup trop subtil pour<br />

<strong>de</strong>s amants <strong>de</strong> vil<strong>la</strong>ge? Adraste veut convaincre<br />

Hy<strong>la</strong>s que Climène aime Ligdamis.<br />

Nous éUons Pautre Jour, sons Forme <strong>de</strong> Silène,<br />

Une asses §rmm tr&upe où m trouva Cttmène.<br />

Oo loua Ligdamis t chacun en dit <strong>du</strong> bien :<br />

Prends bien gar<strong>de</strong>, berger, seule elle s'est dit rien.<br />

Dès que d'un tel dis<strong>cours</strong> on eut fait FmÊWrtmn,<br />

Elle se détourna, rujmtamt m coiffure,<br />

Où Je ne voyais rkn quifêi à rajuster,<br />

Et fiUgnlt cependant <strong>de</strong> ne pas écouter.<br />

Une soubrette <strong>de</strong> comédie, ne penserait pas plus<br />

<strong>la</strong>emeut, et s'exprimerait en vers plus soignés.<br />

mjhËf^mi$Mmêrmds;^AimmMm§mMMwm<br />

ironie:<br />

le remporte une gran<strong>de</strong> victoire !<br />

Une belle est sensible, et tu veex bien te eraiss.<br />

Ce <strong>la</strong>ngage est plutôt d'un petiHnaftre que d'un

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