la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal
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os<br />
c'est un moyen a¥orté, ce qui est toujours dïm<br />
ffèi-tïiastats effet aa théâtre. Ici, par «emple, on<br />
sent bien que <strong>la</strong> venue <strong>de</strong> €réon et l'enlèvement<br />
<strong>de</strong>s imm princesses ne -sont qu'an remplissage;<br />
x car il est tout simple que Créon n'ait aucun pou*<br />
voir sur f esprit d'GEdipe, et Ton s'attend bien que<br />
Thésée ne <strong>la</strong>issera pas enlever chei lui' les <strong>de</strong>ux<br />
illesdont il a pris-le père sons si protection. Quel<br />
est donc le noeud véritable? Cest Polynice. Les remords<br />
<strong>du</strong> ils, soutenus <strong>de</strong>s supplications <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
sœnrf remporteront-ils sur les justes ressentiments<br />
d 9 CEdipe, que'ses déni enfants'ont indignement<br />
chassé <strong>de</strong> Thèses? voilà l'intérêt qui doit nous occuper.<br />
11 ne commence qu'avec le quatrième<br />
acte ; mais aussi quel parti Sophocle en a tiré I<br />
Thésée annonce d'abord simplement qu'un étranger<br />
est venu embrasser l'autel <strong>de</strong> Neptnne, et qu'il<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong> sûreté pour voir Œdipe. « C'est Polynice,<br />
c'est mon frère, « dit Antigène à Ismène, qui ne doute<br />
Das non pins que ce ne soit lui. Elles le disent en<br />
tremb<strong>la</strong>nt à leur père, qui défend d'abord qu'on<br />
l'intro<strong>du</strong>ise <strong>de</strong>vant lui. Les <strong>de</strong>ux princesses engagent<br />
Thésée à joindre ses prières aux leurs f pour<br />
obtenir qu'OEdipe veuille entendre un ils suppliant.<br />
Il cè<strong>de</strong> à leurs instances rItérées, mais<br />
<strong>de</strong> manière à faire comprendre que Polynice n'a<br />
rien à espérer. Il faut se rappeler ici tout -ce qui<br />
fon<strong>de</strong> cette situation pour en bien juger l'effet.<br />
Œdipe, dans les premiers transports <strong>de</strong> son désespoir,<br />
quand sa malheureuse <strong>de</strong>stinée lui avait<br />
été révélée, s'était condamné lui-même à l'exil. On<br />
s'y était d'abord opposé, et il était resté à Thèses;<br />
maié dans <strong>la</strong> suite Polynice, sâêriiaat <strong>la</strong> nature<br />
à son ambition, avait es <strong>la</strong> cruauté <strong>de</strong> forcer<br />
son père à eiécuter contre lui-même ses fatales<br />
imprécations, lorsqu'il se repentait ie les avoir prononcées,<br />
et que sa douleur commençait à se cal<br />
mer. (Tétait donc Polynice qui avait renouvelé centre<br />
son père l'arrêt <strong>de</strong> proscription, et qui Partît,<br />
pour ainsi dire, ren<strong>du</strong> aux Furies, en l'arrachant<br />
<strong>du</strong> sein <strong>de</strong> sa patrie et <strong>de</strong> ses dieux domestiques.<br />
Depuis ce temps, Œdipe a été ré<strong>du</strong>it à errer et à<br />
mendter son pain. Polynice, à son tour, banni <strong>de</strong><br />
Thèbes, dépouillé <strong>du</strong> triée par son frère £téocle,<br />
forcé <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r <strong>du</strong> se<strong>cours</strong> à <strong>de</strong>s rois alliés, et<br />
sachant combien il importe à sa cause qu'OEdipe<br />
se range <strong>de</strong> son parti ; tourmenté d'ailleurs par les<br />
remords, 4ui s'éveillent jdans l'infortune; frappé<br />
d'effroi, d'horreur et <strong>de</strong> pitié à <strong>la</strong> vue <strong>de</strong> l'état où<br />
il a ré<strong>du</strong>it son père et ses sœurs, est certainement<br />
dans une <strong>de</strong>s situations les plus violentes où un<br />
homme puisse se trouver. H a le plus grand intérêt<br />
i iéchir Œdipe; et tout ce qu'il voit doit lui en !<br />
COU1S DE UTIÉltATDBB.<br />
ôter l'espérante. H regar<strong>de</strong> son père f et il pleure, n<br />
fait lès damiers efforts pour Fémouvoir, et n'obtient<br />
pas raéme<strong>de</strong> réponse. Le vieil<strong>la</strong>rd, assis sur <strong>la</strong> pierre,<br />
les yeux baissés, immobile, gar<strong>de</strong> un morne silence.<br />
Ses <strong>de</strong>ux filles, qui ont tant <strong>de</strong> droits sur son coeur,<br />
intercè<strong>de</strong>nt pour le coupable, mais en vain. Le choeur<br />
alors prend <strong>la</strong> parole, et représenteque Polysiœ est<br />
envoyé par Thésée, roi d'Attique, qui exerce l'hospitalité<br />
enfers'Œdipe; qu'ainsi le vieil<strong>la</strong>rd, tout irrité<br />
qu'il est, ne peut refuser <strong>de</strong> lui .répondre. A<br />
ce grand mot d'hospitalité, si sacré chez les anciens<br />
, Œiif e sent naît est <strong>de</strong> son lereir <strong>de</strong> parler<br />
à celui que Thésée lui adresse ; mais sa réponse est<br />
telle que ce long et terrible sUooce a di <strong>la</strong> faire présumer:<br />
Puisqu'il use prier, puisqu'il faut te eonfendro<br />
En faveur <strong>de</strong> Thésée, «il, Je vais lui répond».<br />
Si <strong>de</strong> Thésée ici TOUS n'attestiez les droits,<br />
Polynice Jamais n'eût enten<strong>du</strong> ma voix.<br />
Mais ce eoupahle fils qui vient bramer un père<br />
M'en remportera pas tout te fruit qu'il espère<br />
Perfi<strong>de</strong>, c'est toi seul, c'est toi qui m'as banni ;<br />
Tu m'as chassé <strong>de</strong> filée* f et les dieux font puni.<br />
Tu ne peux maântennt, sans nue boute antère,<br />
Voir mes vêtements vili t souillés par <strong>la</strong> misère :<br />
Ah ! Ils dénaturé ! toi ami m'en m ©ouvert.<br />
Si tu souffres l'exil f oomme Je l'ai souffert t<br />
Gmi <strong>de</strong> les cruautés le prix trop légitime :<br />
En voyant ton malheur, Je rappelle ton crime.<br />
Je vois <strong>de</strong>ux ils ingrats qne Mémésts poursuit<br />
Barbare ! en quel état tous <strong>de</strong>ux nrtnt-lls ré<strong>du</strong>it.<br />
Errant <strong>de</strong> ville en ville t aveugle, Je mendie<br />
L'aliment nécessaire à ma pénible vie;<br />
Et Je l'aurais per<strong>du</strong>e, hé<strong>la</strong>s! <strong>de</strong>puis longtemps,<br />
SI mes ilUes, prenant pitié <strong>de</strong> mes vieux ans,<br />
Au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> leur sexe, au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> leur âge,<br />
If avalent <strong>de</strong> ma misère accepté Se partait,<br />
le dois tout à leurs soins : leur tendre piété<br />
Assiste ma vieillesse et ma ca<strong>la</strong>mité,<br />
'S'acquitte d'un <strong>de</strong>voir qui <strong>du</strong>t être le votre ;<br />
Vott» , T oUà mon sang t et Je n'en M plus d'autre.<br />
Ta contre Thèbes, va porter tes étendards ;<br />
Mais ne te f<strong>la</strong>tte pas d'abattre ses remparts :<br />
Tous tomberez tous <strong>de</strong>ux au pied <strong>de</strong> ses murafUei »<br />
Et le champ <strong>de</strong>s combats verra vos funérailles.<br />
J'ai prononcé sur vous, en présence <strong>du</strong> ciel t<br />
Les Imprécations <strong>du</strong> courroux paternel ;<br />
- le- les prononce encor : ma voix t ma voix funeste,<br />
Appelle eneor sur vous <strong>la</strong> vengeance céleste.<br />
Mes tilles t mes enfants, qui m*ont su respecter,<br />
Hériteront <strong>du</strong> tréne ou vous <strong>de</strong>vtai <strong>mont</strong>er ;<br />
Récompense trop Juste, et que leur a promise<br />
La Justice éternelle, au haut <strong>de</strong>s cieux assise,<br />
Et tenant <strong>la</strong> ba<strong>la</strong>nce auprès <strong>de</strong> Jupiter.<br />
Pour fol, fuis <strong>de</strong> mes yeux ; va, monstre ! que feuler<br />
Accumule t à ma voix, sur ta tête peri<strong>de</strong><br />
Tous les maux qui! prépare à l'enfant parrici<strong>de</strong>!<br />
Fuis, remporte avec toi, remporte avec itorreatr<br />
Mes malédictions qu'entend le ciel vengeur.<br />
Puisses-tu ne rentrer Jamais dans ta patrie,<br />
Exhaler sous ses murs ton exécrable vie t<br />
Verser 1e sang d'un frère, et mourir sous ses coup I<br />
Et vous, dieux infernaux, vous que J'Invoque tous ;<br />
Toi, plus terrible qu'eus, ministre <strong>de</strong> colère,<br />
Ombre triste «t «angtaste « ô Ltiusl o mon père!<br />
Et toi, dieu <strong>de</strong>s combats, Mars exterminateur,<br />
O Mars ! qui dans leur sein as versé ta fureur ;<br />
Motus divlnltéa, <strong>de</strong> ce coupto barba»,<br />
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