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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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ANCIENS. — PHILOSOPHIE.<br />

S59<br />

petits traités, tout soit m général suffisamment ap­ tout était tradition, il ne pouvait guère avoir <strong>de</strong><br />

profondi , ou même assez choisi ; ou voit seulement mauvaise volonté contre les Assyriens et les Scythes,<br />

que, toujours curieux et studiem, il aimait à se et l'on ne voit pas même pourquoi, dans les temps<br />

rendre eompte <strong>de</strong> tout, et à jeter sur le papier toutes postérieurs et plus voisins <strong>de</strong> lui, il en aurait eu<br />

les idées qui l'occupaient, et tous les résultats <strong>de</strong> ses contra les Béotiens et les Corinthiens. Cest pour­<br />

lectures. Ainsi les Questions physiques ou méfagtàytant là le procès que lui Intente Plutarque; mais il<br />

siq-ues m sont guère que <strong>de</strong>s eitraits raisonnes d'A» faut savoir aussi que jamais personne ne fut plus<br />

ristote, <strong>de</strong> P<strong>la</strong>ton, et <strong>de</strong>s autres philosophes plus attaché que lui à sa patrie, et ne porta plus loin l'a­<br />

011 moins d'accord avec ces <strong>de</strong>ui coryphées <strong>de</strong>s mour <strong>du</strong> sol natal. Ce sentiment est naturel à'tous<br />

écoles, et n'offrant conséquemment que le même les hommes, mais c'était chez lui une passion, «t<br />

mé<strong>la</strong>nge <strong>de</strong> tentés et d'erreurs. Autant il goûtait l'on peut dire à son honneur que c'en était pour lui<br />

<strong>la</strong> doctrine <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux grands hommes, autant il une fort belle, par les idées qu'elle lui inspira, et l'in­<br />

avait d'aversion pour celle <strong>de</strong>s Stoïciens ; dont il a fluence qu'elle eut sur sa vie entière. Ses talents «t<br />

réfuté les paradoxes. Ses Questions <strong>de</strong> imbk rou­ sa réputation le mirent à portée<strong>de</strong>choisir son séjour<br />

lent souvent sur <strong>de</strong>s points d'érudition historique où il aurait voulu, et prtienlièrement dans quel­<br />

assez frivoles, et ressemblent beaucoup-à quelques qu'une <strong>de</strong> ces cités célèbres qui étaient un théâtre<br />

morceaux <strong>de</strong> nos Mémoires <strong>de</strong> l'Académie <strong>de</strong>s bel- pou? les hommes supérieurs, dans Rome même ,<br />

lesrlettres, où futilité <strong>de</strong>s recherches ne semble sans comparaison <strong>la</strong> première <strong>de</strong> toutes, où Ton<br />

pas proportionnée à m qu'elles ont coûté; ce qui avait voulu le lier quand il y fut dépoté par ses<br />

n'empêche pas qu'en total cette collection, peut-être concitoyens. Mais il ne voulut jamais quitter <strong>la</strong> pe­<br />

trop négligée par les littérateurs, ne soit un trèstite ville <strong>de</strong> Béotk où il avait pris naissance ; Chébon<br />

répertoire <strong>de</strong> science, quoiqu'on y désirât un ronéc, où il renferma tous ses désirs et toute son<br />

peu plus <strong>de</strong> cet agrément dont tous les sujets sont ambition 9 tt dont II remplit toutes les charges mu­<br />

jusqu'à un certain point susceptibles, et que les nicipales. On lui re<strong>mont</strong>rait en vain que, dans nette<br />

anciens ont rarement négligé. La forme <strong>du</strong> dialogue vaste éten<strong>du</strong>e <strong>de</strong> <strong>la</strong> domination romaine, Ghéronée,<br />

que P<strong>la</strong>ton mit à <strong>la</strong> mo<strong>de</strong>, soit qu'il en ait été le pre­ était un petit coin fort obscur» imperceptible aux<br />

mier auteur d'après les leçons <strong>de</strong> Sœrata, ou seu­ yeux <strong>de</strong> <strong>la</strong> renommée. 11 répondait que si Chéroné®<br />

lement le modèle d'après son talent, cette forma heu­ n'avait jusque là aucun lustre, il lui donnerait <strong>du</strong><br />

reuse adoptée par Cicéron et Plutarque, a contribué moinscelui qu'elle pouvait tenir <strong>de</strong> lui, quel qu'il fût,<br />

plus que tout le resteà rendre agréablepar <strong>la</strong> formece et lui ferait tout le bien qu'il lui pourrait faire. C'est<br />

qui n'estpastouj#ursfortattachantoufort instructif 1 à sans doute <strong>la</strong> plus louable <strong>de</strong> toutes les ambitions,<br />

pour le fond. Le Banquet <strong>de</strong>s Sept Sages et les Queset<br />

<strong>la</strong> meilleure preuve <strong>du</strong> bon esprit dt Plutarque<br />

tions <strong>de</strong> tabk en sont un exemple : dans ces <strong>de</strong>rniè­ dans ses actions comme dans ses écrits. Vous lui<br />

res surtout, <strong>la</strong> matière est souvent assez faille, pardonnerez; sans doute, d'après ces dispositions v s»<br />

mais l'entretien est amusant, parce que les interlo­ colère contre Hérodote, qui, selon loi, n'avait pas<br />

cuteurs ont une physionomie, et que cet assemb<strong>la</strong>ge ren<strong>du</strong> justice aux peuples <strong>du</strong> Péloponèse; et sur le<br />

<strong>de</strong> raisonnements sans aigreur, et <strong>de</strong> gaieté sans Péloponèse, te bon Plutarque ne trouvait rien d'In­<br />

bouffonnerie, <strong>de</strong> saillies et <strong>de</strong> sentences, d'histodifférent pour lui. Il aurait dûpour^<br />

riettes et <strong>de</strong> discussions, forme un tout qui ne fati­ plus in<strong>du</strong>lgent sur les inexactitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> faits, <strong>de</strong> dates<br />

gue pas plus l'esprit qu'une conversation d'honnêtes et <strong>de</strong> noms » que lui-même, comme j'ai dû le dire à<br />

gens.<br />

l'article <strong>de</strong>s historiens, en est moins exemptque per­<br />

Je ne vois dans Plutarque qu'un seul ouvrage ou sonne : et les raisons que j'en ai données, et que tout<br />

il ait <strong>mont</strong>ré <strong>de</strong> l'humeur; c'est celui qui a pour le mon<strong>de</strong> connaît, attestent aussi qu'il n'y avait dans<br />

titre De <strong>la</strong> malignMê d'Hérodote, que pourtant, <strong>de</strong> ses erreurs aucune mauvaise intention, non plus que<br />

l'aven <strong>de</strong> Plutarque lui-même , on n'aurait pas cru dans Hérodote; et encore moins d'inconvénients,<br />

fort malin, et qui en effet ne parait pas l'avoir été, parce qu'elles étaient beaucoup plus faciles à rec­<br />

même dans les endroits où Plutarque Fa convaincu tifier.<br />

<strong>de</strong> méprise : et quel historien ne s'est jamais trom­ Mais en morale, je ne sais si, parmi les anciens,<br />

pé? L'on convient assez que, dans ce qui regar<strong>de</strong> quelqu'un est préférable à Plutarque, au moins dans<br />

les anciennes dynasties <strong>de</strong> l'Orient et <strong>de</strong>s siècles re­ cette morale usuelle accommodée à toutes les condiculés<br />

9 Hérodote, en s'approchant <strong>de</strong> l'époque et <strong>du</strong> tions et à toutes les circonstances. Ce, n'est pour­<br />

pays <strong>de</strong>s fables, ne pouvait guère y trouver Ses motant pas qu'il manque d'élévation et <strong>de</strong> noblesse :<br />

numents authentiques <strong>de</strong> l'histoire, quand presque vous en verrez <strong>de</strong>s traits dans mes oitationa, ©tes ne

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