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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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CGU1S Dl LITIÉBATUBE;<br />

sont en elfe f et qui combat toujours pour FiffraneSiIr <strong>de</strong> 11<br />

tyrannie <strong>de</strong>s passions ; Tannegs? , chef do conseil <strong>de</strong> Charles<br />

, temtm<strong>de</strong>menê qui éc<strong>la</strong>ire <strong>la</strong> wfonté aveugle ; te Pucelle<br />

; qui vient assister le monarque œstre Se Bourguignon<br />

et 1*Ang<strong>la</strong>is j et qui le délivre d'Agnès et d'Amasry, ta<br />

§râce divine, qûï9 dans l'embarras on l'abattement <strong>de</strong><br />

testes les puissance <strong>de</strong> l'âme, fient raffermir <strong>la</strong> volonté,<br />

soutenir l'mimêemmt, se joindre à te vertu 9 et, par os<br />

victorieux effort, assujettissant à <strong>la</strong> volonté Ut mppétiU<br />

irmelèle et ammpteeièk qui <strong>la</strong> troublent et ramollissent 9<br />

prodsit cette paix inférieure et cette parfaite tranquillité,<br />

en quoi toutes les opinions conviennent qse consiste le souferai*<br />

dieu. »<br />

On connaissait déjà» grâce à Boiteau, quelques<br />

traits <strong>de</strong> <strong>la</strong> muse <strong>de</strong> Chape<strong>la</strong>in; mais j'ai cru que<br />

peu <strong>de</strong> gens connaissaient sa prose, et que cet éehantillon<br />

pouvait paraître curieux. On ¥©it qu'il est bon<br />

quelquefois <strong>de</strong> tout lire f et <strong>de</strong> feuilleter jusqu'aux<br />

préfaces <strong>de</strong> ces poudreux auteurs, p<strong>la</strong>cés comme<br />

<strong>de</strong>s épouf antails dans les bibliothèques f où ils semblent<br />

se défendre par leur, masse in-folio, autant<br />

que par l'effroi que leur seul titre inspire. 11 faut<br />

bien ne pas s'épouvanter, et se résoudre à acheter<br />

quelques découvertes par un peu d'ennui. On trouvera<br />

d'abord tout simple qu'il n'y ait pas beaucoup<br />

<strong>de</strong> poésie dans une tête remplie <strong>de</strong> ce galimatias raé»<br />

x taphysique. Mais, dans le fait, ce n'était qu'un tribut<br />

payé à <strong>la</strong> mo<strong>de</strong> généralement reçue d'affecter une<br />

érudition sco<strong>la</strong>stique; et il est probable que Chape<strong>la</strong>in<br />

, dont l'ouvrage, ridicule par le style, n'est pas<br />

déraisonnable par le fond, avait arrangé toutes ses<br />

allégories sur son p<strong>la</strong>n déjà tout fait, et non pas soii<br />

p<strong>la</strong>n sur ses allégories. Ce qui rend cette opinion<br />

p<strong>la</strong>usible, c'est que le Tasse lui-même donna une<br />

explication à peu près semb<strong>la</strong>ble <strong>de</strong> sa lérm&km<br />

délivrée, qui n'en est pas moins un ouvrage admirable.<br />

On sait qu'il ne prit ce parti que pour ré*<br />

pondre aux critiques qui avaient blâmé ses fictions,<br />

et pour les rendre respectables sous le voile <strong>de</strong> l'allégorie<br />

morale et religieuse, qui semb<strong>la</strong>it alors <strong>de</strong>voir<br />

tout consacrer.<br />

Parmi tous ces malheureux poètes épiques ensevelis<br />

dans <strong>la</strong> poussière et dans l'oubli, celui qui<br />

eut te plus d'imagination est sans contredit le père<br />

le Moine, auteur <strong>du</strong> Salnt-toutt. Ce n'est pas que<br />

son ouvrage soit fait pour attacher par <strong>la</strong> construction<br />

générale ni par le choix <strong>de</strong>s épiso<strong>de</strong>s. Il invente<br />

beaucoup, mais le plus souvent mal; son merveilleux<br />

n'est le plus souvent que bizarre; sa fable n'est<br />

point liée, n'est point suivie; il ne sait ni fon<strong>de</strong>r<br />

ni gra<strong>du</strong>er l'intérêt <strong>de</strong>s événements et <strong>de</strong>s situations<br />

: c'est un chaos d'où sortent quelques traits<br />

<strong>de</strong> lumière qui meurent dans <strong>la</strong> nuit. Mais dans ses<br />

vers il • da h ww, * Pou trouve <strong>de</strong>s morceaux<br />

dont l'invention est forte, quoique l'exécution soit<br />

très-imparfaite. Yoifà ce qu'on aperçoit quand on a<br />

le courage, à <strong>la</strong> vérité difficile, <strong>de</strong> lire dix-huitchants<br />

remplis <strong>de</strong> fatras, d'enflure, et d'extravagance.<br />

Mais pourquoi cet auteur, né avec <strong>du</strong> talent; pourquoi<br />

l'auteur <strong>du</strong> Moite, Saint-Amand, qui n'en<br />

était pas dépourvu; pourquoi Brébeuf, qui en avait<br />

encore davantage ; pourquoi ces trois hommes n'ontils<br />

écrit que d'illisibles ouvrages, précisément à <strong>la</strong><br />

même époque où Corneille donnait tous ses chefsd'œuvre?<br />

Ce n'est pas seulement à cause <strong>de</strong> <strong>la</strong> disproportion<br />

<strong>du</strong> génie : sans égaler les sublimés conceptions<br />

<strong>de</strong> Corneille, on pouvait <strong>du</strong> moins mériter<br />

d'être lu. Qui donc les a détournés si loin <strong>du</strong><br />

but, quand lui seul savait y atteindre ? qui leur a<br />

Êiit parler un <strong>la</strong>ngage si étrange, quand le sien était<br />

souvent si beau dans Cinna et dans les Hormesf<br />

11 faut chercher dans le ton général <strong>de</strong> leurs écrits<br />

le principe <strong>de</strong> leur égarement : il est d'autant plus<br />

digne d'attention que c'est absolument le même<br />

qu'on a voulu et qu'on voudrait encore faire revivre<br />

au milieu cl« tant <strong>de</strong> grands modèles et qui eon=<br />

tribus le plus à corrompre le goût et à ramener ia<br />

barbarie après un siècle <strong>de</strong> lumières. C'est le facile<br />

et malheureux abus <strong>du</strong> style figuré ; c'est <strong>la</strong> folle<br />

persuasion que <strong>la</strong> poésie consiste, non pas dans le<br />

choix <strong>de</strong>s figures, mais dans leur accumu<strong>la</strong>tion ; non<br />

pas dans <strong>la</strong> justesse et <strong>la</strong> vérité <strong>de</strong>s métaphores, mais<br />

dans leur hardiesse bizarre ; c'est l'habitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> croire<br />

qu'il faut être toujours outré pour être fort, exagéré<br />

pour être grand, recherché pour être neuf. Ouvrez le<br />

Smmi'LomiM , et vous ne lirez jamais vingt vers sans y<br />

trouver m caractère constamment soutenu, c'est-àdire<br />

l'enflure <strong>de</strong> <strong>la</strong> diction dès que Fauteur veut s'élever.<br />

Veut-il peindre une flotte nombreuse :<br />

Jamais on camp plus ta» ne rou<strong>la</strong> sur <strong>la</strong> mer9<br />

Ifi plus belles forets ne volèrent en l'air.<br />

Le soleil, pour les voir, sraoem <strong>la</strong> jonraée.<br />

Les tlles <strong>de</strong> les» mâts à Pair êteol k Jour.<br />

Concevez, s'il est possible, comment on Ile le jour<br />

à l'air. 11 appelle une <strong>la</strong>nce un long frêne ferré, les<br />

étoiles un rou<strong>la</strong>nt êmmiL Veut-il peindre <strong>de</strong>s pavillons<br />

flottants dans les airs :<br />

L'air <strong>de</strong> son pavIUos Jouait arec le «ut<br />

Un guerrier reçoit-il un coup dans les yeux :<br />

Et <strong>la</strong> nuit loi aar?Ist par les port» dn jour.<br />

Un enfant est-il veau au mon<strong>de</strong> en donnant <strong>la</strong> mort<br />

à sa mère :<br />

le sortis d'une morte, et Je naquis sans mère.<br />

Parle-t-ii <strong>de</strong> guerriers dont <strong>la</strong> fureur étincelle dans<br />

leurs regards :

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