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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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son<br />

use sorte <strong>de</strong> parenté, qui consiste êmm h rsêseriaa<strong>la</strong>aea<br />

<strong>de</strong> jugement et <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssein. »<br />

Et ?oilà aussi ce que l'on put répondre à ceux<br />

qui opposent <strong>la</strong> disparité <strong>de</strong>s esprits à l'unité <strong>de</strong>s<br />

principes. Oui, sans doute, les principes sont les<br />

mêmes, quoique les esprits soient différents, comme<br />

les règles <strong>du</strong> chant et <strong>de</strong> <strong>la</strong> musique sont les mêmes»<br />

quoique chacun ne puisse chanter que selon<br />

ce qu'il a <strong>de</strong> foix et d'expression. J'en dis autant<br />

dés règles <strong>du</strong> goût; elles sont universelles, puisqu'elles<br />

sont fondées sur <strong>la</strong> nature, qui est toujours<br />

<strong>la</strong> même ; mais chacun les applique suivant son caractère<br />

et ses moyens. Leur observation n'est point<br />

l'imitation servUe <strong>de</strong>s auteurs qui les ont mieux pratiquées<br />

: ne faites pas ce qu'ils ont fait 9 mais pénétres-vous<br />

bien <strong>de</strong>s mêmes préceptes f si tous voulez<br />

foire aussi bien qu'eux, lis ont marqué <strong>la</strong> bonne<br />

route; mais chacun y marche suivant ses forces,<br />

s'avance plus ou moins loin, suivant ses facultés,<br />

et choisit différents sentiers, selon son caractère<br />

et ses dispositions*<br />

M essais en vient aux causes <strong>de</strong> <strong>la</strong> déca<strong>de</strong>nce f et<br />

il en assigne quatre i<br />

« Qm peut ignorer, fit-il, que l'éloquence et les arts<br />

seul fort déchus <strong>de</strong> leur êmâmm gfofeef nés par <strong>la</strong> disette<br />

<strong>de</strong> talents, mais par <strong>la</strong> paresse <strong>de</strong>s jeunes gens, le négligence<br />

<strong>de</strong>s parents, ltincâptdté <strong>de</strong>s mattresy et l'oubli <strong>de</strong>s<br />

mœurs antiques, a<br />

îî détaille ces quatre causes y mais il oublie, comme<br />

<strong>de</strong> raison, <strong>la</strong> première <strong>de</strong> toutes, <strong>la</strong> prie <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

liberté : ce dialogue était écrit sous un empereur.<br />

Cependant, s'il n'ose pas tout dire, il fait tout<br />

entendre. En effet, dans le <strong>de</strong>rnier morceau que je<br />

Tais lire, il présente <strong>la</strong> concurrence <strong>de</strong>s intérêts<br />

politiques, <strong>la</strong> rivalité <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux ordres <strong>de</strong> <strong>la</strong> république<br />

romaine, leur lutte continuelle, l'importance <strong>de</strong>s<br />

délibérations <strong>du</strong> sénat, les débats <strong>de</strong>s tribunaux,<br />

<strong>la</strong> majesté <strong>de</strong> <strong>la</strong> tribune aux harangues, comme les<br />

mobiles et les instruments <strong>de</strong> <strong>la</strong> gran<strong>de</strong> éloquence.<br />

CÛU1S DE LITTÉ1ATOEE.<br />

« Elle est cotasse le feu, difril, qui a besoin d'aliments,<br />

que le mouvement al<strong>la</strong>sse ^ et qui brille en embrasant<br />

C'est ce qui fa portée si bâtit dans l'aneienne république.<br />

Elle a eu, <strong>de</strong> nus jours, tout ce que peut comporter on<br />

gouvernement réglé, tranquille et liearaaa; mais elle a été<br />

bien plus re<strong>de</strong>vable aux troubles et même à <strong>la</strong> iceaee <strong>de</strong><br />

ces temps ai tout était pour afasi dire pêle-mêle, et ai,<br />

n*Yint point <strong>de</strong> modération unique» chape orateur avait<br />

<strong>de</strong> l'autorité en raison <strong>de</strong> ses moyens <strong>de</strong> persuasion sur me<br />

multitu<strong>de</strong> égarée ; <strong>de</strong> là ces lois multipliées, cet réptttatniis<br />

popu<strong>la</strong>ires» ces harangues <strong>de</strong>s magistrats qui passaient <strong>la</strong><br />

nuit à <strong>la</strong> trîtsia^eesaccasstlefiseet ces<br />

ininiitiés héréditaires dans les'fugues, ces fautions <strong>de</strong>s<br />

•grands » ces discordas aeat<strong>la</strong>ae<strong>la</strong>s au sénat et <strong>du</strong> peuple,<br />

toutes choses qui rempUssaisnt<strong>la</strong> république d'agitations,<br />

ismfafiÉexeft^eBîi f é^<br />

paissants et <strong>de</strong> grands intérêts. »<br />

11 est triste sans doute pour <strong>de</strong>s amis <strong>de</strong>s lettres,<br />

comme Fêtaient les interlocuteurs <strong>de</strong> m dialogue,<br />

d'être obligés d'avouer que ce qui trouble tm État<br />

est ce qui favorise le plus l'éloquence; mais enfin<br />

e*est une vérité : telle est <strong>la</strong> nature <strong>de</strong>s choses humaines;<br />

et, comme il est dit dans <strong>la</strong> suite <strong>de</strong> cet<br />

écrit, <strong>la</strong> mé<strong>de</strong>cine ne serait pas un art f s'il n'y a?ait<br />

pas <strong>de</strong> ma<strong>la</strong>dies. L'éloquence peut sertir les passions,<br />

mais il faut <strong>de</strong> l'éloquence pour les combattre :<br />

et l'on sait que le bien et le mal se confon<strong>de</strong>nt dans<br />

tout ce qui est <strong>de</strong> l'homme.<br />

Au reste, sur ce tableau <strong>de</strong>s désordres politiques<br />

<strong>de</strong> Rome, il ne État pas croire qu'il y ait jamais en<br />

dans cette aille ni dans celle d'Athènes rien 4e<br />

semb<strong>la</strong>ble à ce que nous a?ons an pendant trop<br />

longtemps. L'art oratoire n'était pas exempt <strong>de</strong><br />

dangers, mais il ne connaissait ni obstacles ni entrâtes.<br />

Les Grecques et Cicéron luirent par une mort<br />

violente, parce qu'un <strong>de</strong>s partis qui se combattaient<br />

<strong>la</strong>it par écraser l'autre. Mais, outre que ces acci<strong>de</strong>nts<br />

tragiques ont été très-rares, et sont <strong>de</strong> nature<br />

à ne <strong>de</strong>toir pas entrer dans les calculs <strong>de</strong> <strong>la</strong> pru*<br />

<strong>de</strong>nce t et encore moins dans ceux <strong>du</strong> «nuage, nous<br />

voyons dans l'histoire qu'un certain ordre légal f<br />

toujours conservé dans toute nation policée, et une<br />

certaine décence <strong>de</strong> moeurs qui ne fut jamais violée<br />

arasa les anciens f <strong>la</strong><strong>la</strong>sèraat en tout tasap on<br />

champ libre an talent oratoire; au lieu ejne ce ta*<br />

lent t dû disparaître partni nous qnand <strong>la</strong> parole<br />

même a été interdite: il est à croire qu'elle ne peut<br />

plus l'être,<br />

J'ai promis <strong>de</strong> répondre à d'autres difficultés que<br />

l'on m 9 a proposées par écrit, et je vais n'acquitter<br />

<strong>de</strong> cet engagement.<br />

Je parierai d'abord <strong>de</strong> ceux qui, rappe<strong>la</strong>nt les<br />

abus <strong>de</strong> l'éloquence Y ont mis en question si elle Élisait<br />

plus <strong>de</strong> bien que <strong>de</strong> mal « et s'il ne fal<strong>la</strong>it pas <strong>la</strong><br />

proscrire plutôt que l'encourage? ; et j'observerai<br />

qu'il ne faudrait jamais poser <strong>de</strong> ces questions absolument<br />

oiseuses, et résolues d'avancef il y a longtemps,<br />

par ce principe si bien connu <strong>de</strong> tous les<br />

.hommes qui ont réiéehi, que l'abus possible <strong>de</strong>s<br />

mëUeures choses est un vice attaché à <strong>la</strong> nature humaine,<br />

et mime, que l'abus est d'autant plus dan»<br />

getasrst que <strong>la</strong> chose en elle-même est meilleure,<br />

suivant cet aiiome <strong>de</strong>s anciens : Cbmpflo &pUwd<br />

pemdwm» Ainsi, dans le moral, on a abusé <strong>de</strong> <strong>la</strong> religion,<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> philosophie„ <strong>de</strong> <strong>la</strong> liberté, <strong>de</strong> Tel®*<br />

quence, toutes choses exeelleotes en dles-mémes;<br />

ainsi, dans le physique, on abuse <strong>de</strong> <strong>la</strong> force, <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

santé, <strong>de</strong> tfbeauté, toutes choses excellentes en

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