la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal
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mer. La MMI m m couchant était environné <strong>de</strong><br />
ses rayons pirtugétt semb<strong>la</strong>ient appeler d'un côté le vent<br />
<strong>de</strong> midis et <strong>de</strong> l'autre le vent <strong>du</strong> nord; et même an milieu<br />
<strong>de</strong> sa <strong>cours</strong>e sa lumière était faible, et pouvait et» regardée<br />
d'un œil §xe. La lune n'a point jeté une c<strong>la</strong>rté bril<strong>la</strong>nte;<br />
son croissant n'était point net et serein t sa rougeur<br />
présageait un vent violent ; et, <strong>de</strong>venue pâle, elle se cachait<br />
tristement dans les nuages. Le gémissement <strong>de</strong>s forêts<br />
; te brait <strong>de</strong>s flots qui battent le rivage, Ses dauphins<br />
qui s'en approchent, ne m'annoncent rien d'heureux. J'ai<br />
Kmanpé avec inquiétu<strong>de</strong> que le plongeon cherche le sable,<br />
que ie héros n'nse élever dans l'air ses ailes mouillées, et<br />
que <strong>la</strong> corneille , se plongeant quelquefois dans l'eau comme<br />
si elle se préparait à <strong>la</strong> pluie, rase les riftges d'un vol incertain.<br />
Mais si <strong>de</strong> grands intérêts l'exigent, foserai me<br />
mettre en mer, j'abor<strong>de</strong>rai où vous me l'ordonnes, ou bien<br />
les vents .et les luis s'y opposeront. 11 dit, et déliant sa barque,<br />
il déploie Si voile. A peine fut-dte agitée, que nonsesleoMiit<br />
les étoiles errantes parurent se disperser et tracer<br />
dirert «nions, mais même celles qui sont immobiles<br />
semblèrent s'ébranler. Une affreuse obscurité couvrait <strong>la</strong><br />
aarfeee <strong>de</strong>s mers : on entendait bouillonner les vagues<br />
amoncelées et menaçantes, déjà maîtrisées par les vents9<br />
sans savoir encore auquel elles al<strong>la</strong>ient obéir. Le pilote<br />
tremb<strong>la</strong>nt dit à César : Tous voyes ce qu'annoncent les<br />
menaces <strong>de</strong> <strong>la</strong> mer. Je ne sais si elle est agitée par le vent<br />
d'orient ou d'occi<strong>de</strong>nt , mais ma barque est battue <strong>de</strong> tons<br />
les cotés ; te ciel et les nuages semblent en proie aux vents<br />
ds midi; si feu crois te brait <strong>de</strong>s Ilots, ils sont poussés<br />
par le vent <strong>du</strong> nord. Nous n'avons aucun espoir d'abor<strong>de</strong>r<br />
aojosnllim en Italie, ni même d'y être poussés parle<br />
naufrage. Le seul moyen <strong>de</strong> salut qui nous reste, c'est <strong>de</strong><br />
• à notre <strong>de</strong>ssein et <strong>de</strong> retourner sur nos pas. lei<br />
le rivage, <strong>de</strong> peur que bientôt il ne soit trop lois<br />
<strong>de</strong> nous.<br />
« César, se croyant au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> tous les périls comme<br />
1 était au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> toutes les craintes, répond au nautomer<br />
: Ne crains point le courroux <strong>de</strong>s lots, abandonne<br />
ta voile an vent furieux. Si les astres te défen<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> voguer<br />
vers ntatte, vogue sons mes auspices. Tu n'aurais<br />
aucun effroi si lu connaissais celui que tu portes. Sache<br />
que les dieux ne m'abandonnent jamais, et que <strong>la</strong> fortune<br />
me sert mal lorsqu'elle ne va pas an-<strong>de</strong>vant <strong>de</strong> mes vœux.<br />
Avance an travers <strong>de</strong>s tempêtes t et ne crains rien sous ma<br />
sauvefat<strong>de</strong>. Cette tourmente qui menace les <strong>de</strong>ux et les<br />
mers ne menace point <strong>la</strong> barque ou je suis : elle porte César,<br />
et César <strong>la</strong> garantit <strong>de</strong> tous les périls. La fureur <strong>de</strong>s<br />
vents se tar<strong>de</strong>ra pas à se ralentir. Ce na?ire rendra le calme<br />
à Sa mer. Ne te détourne point <strong>de</strong> ton chemin; élite les<br />
cotes les pras prochaines ; et sache que tu arriveras au<br />
port <strong>de</strong> Briâ<strong>de</strong>s lorsqu'il n'y aura plus pour nous d'autre<br />
espoir <strong>de</strong> salut que d'y arriver. Tu ignores ce qu'apprête<br />
tout ce grand brait : si <strong>la</strong> fortune ébranle le ciel et les mers,<br />
c'est qu'eue cherche à me servir. Comme il par<strong>la</strong>it encore,<br />
«a coup <strong>de</strong> vent vint frapper ie navire, brisa les cordages et<br />
iî wate les voiles au-<strong>de</strong>ssus <strong>du</strong> mât ébranlé. La barque retentit<br />
<strong>de</strong> cette violente secousse, et bientôt tous les orages<br />
renaît viennent fondre sur elle <strong>de</strong>s bouts <strong>de</strong> l'univers. Le<br />
ieut ds couchant lève le premier sa tète <strong>de</strong> l'Océan at<strong>la</strong>n<br />
ANCIENS. — POESIE. 1%<br />
tique , et entasse tes flots tes uns sur tes autres mmwm un<br />
amas <strong>de</strong> rochers. Le froid Borée court à sa rencontre, et<br />
repousse <strong>la</strong> mer, qui, longtemps suspen<strong>du</strong>e, ne sait <strong>de</strong><br />
quel côté retomber. Mais <strong>la</strong> fureur <strong>de</strong> l'aquilon l'emporta :<br />
il It tournoyer les flots, et les sables découverts parurent<br />
former <strong>de</strong>s gués. Borée ne pousse point les flots contre les<br />
rochers ; il tes brise contre ceux qu'entraîne son rival, et<br />
<strong>la</strong> mer soulevée pourrait combattre contre elle-même sans<br />
le se<strong>cours</strong> <strong>de</strong>s vents. Celui d'orient ne <strong>de</strong>meure pas oisif,<br />
et eeliii <strong>du</strong> midi, surchargé <strong>de</strong> nuages, ne reste pas dans<br />
Ses antres «TÉote : chacun d'eux souff<strong>la</strong>nt avec violence <strong>du</strong><br />
côté qu'il défendait, <strong>la</strong> mer se contint dans ses limites, au<br />
lieu que les tempêtes mêlent le plus souvent les flots <strong>de</strong><br />
différentes mers, tels que ceux <strong>de</strong> <strong>la</strong> mer Egée et <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
mer <strong>de</strong> Toscane, ceux <strong>de</strong> Sa mer Ionienne et <strong>du</strong> golfe Adriatique.<br />
Combien <strong>de</strong> fols ce jour vit les <strong>mont</strong>agnes couvertes<br />
<strong>de</strong> flots! Combien <strong>de</strong> hauteurs parurent s'abtmer dans te<br />
mer ! Toutes tes eaux <strong>du</strong> mon<strong>de</strong> abandonnent leurs rivages.<br />
L'Océan lui-même, si rempli <strong>de</strong> monstres, et qui entoure<br />
ce globe, semb<strong>la</strong>it se confondre dans une seule mer.<br />
Ainsi jadis le roi <strong>de</strong> l'Olympe seconda <strong>du</strong> tri<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> son<br />
frère ses foudres ftUgaés, et <strong>la</strong> terre parut réunie au partage<br />
<strong>de</strong> Neptune lorsqu'il l'inonda <strong>de</strong> ses eaux, et qu'il<br />
ne voulut d'autres rivages que <strong>la</strong> hauteur <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux. De<br />
même en ce jour <strong>la</strong> mer se serait élevée jusqu'aux astres,<br />
si Jupiter ne l'eût accablée <strong>du</strong> poids <strong>de</strong>s nuages. Ce n'était<br />
point une nuit ordinaire qui se répandit sur le mon<strong>de</strong> : les<br />
ténèbres livi<strong>de</strong>s et affreuses couvraient profondément les<br />
eaux et le ciel ; l'air était affaissé sous les eaux, et les flots<br />
al<strong>la</strong>ient m grossir dans tes airs; <strong>la</strong> lueur effrayante <strong>de</strong>s<br />
éc<strong>la</strong>irs s'éteignait dans cette nuit, et ne jetait qu'un sillon<br />
olpcur. La <strong>de</strong>meure àm dieux est ébranlée, Taxe <strong>du</strong><br />
mon<strong>de</strong> retentit, les pôles chancellent, et <strong>la</strong> nature craignit<br />
le chaos. Les éléments semblent avoir rompu les liens qui<br />
tes unissaient, et tout prêts à ramener <strong>la</strong> nuit éternelle<br />
qui confond les-<strong>de</strong>ux et les enfers. S'il reste aux humami<br />
quelque espoir <strong>de</strong> salut, c'est parce qu'ils voient que 1®<br />
mon<strong>de</strong> n'est pas encore brisé par ces secousses terribles.<br />
Les nochers tremb<strong>la</strong>nts, élevés sur <strong>la</strong> dme <strong>de</strong>s vagues,<br />
regar<strong>de</strong>nt les abîmes <strong>de</strong> <strong>la</strong> mer d'aussi haut qu'on <strong>la</strong> découvre<br />
<strong>de</strong>s sommets <strong>de</strong> Leucate ; et lorsque tes flots viennent<br />
à se rouvrir, à peine ie mât <strong>du</strong> navire paralt-il au<strong>de</strong>ssus<br />
d'eux : tantôt ses voiles touchent aux nues, tantôt<br />
sa quille touche à <strong>la</strong> terre. La mer est d'un côté abaissée<br />
jusqu'aux sables, <strong>de</strong> l'autre elle est amoncelée, et parait<br />
tout entière dans les vagues. La crainte confond toutou les<br />
ressources <strong>de</strong> l'art, et le pilote ne sait à quels Ilots il doit<br />
eééer et quels il doit repousser. L'opposition <strong>de</strong>s vents te<br />
sauva : les vagues, luttant avec une force égale 9 soutinrent<br />
le navire, et, repoussé toujours <strong>du</strong> côté où il tombait, I<br />
est ba<strong>la</strong>ncé sous l'effort <strong>de</strong>s vents. Le nautonier ne craignait<br />
pas d'être jeté vers l'Ile <strong>de</strong> Sasou, entourée <strong>de</strong> gués; ni<br />
sur les côtes <strong>de</strong> Thessalie, hérissées <strong>de</strong> rochers; ni dans<br />
le détroit redouté d"Ambra<strong>de</strong> : il ne craignait que d'aller<br />
heurter Ses <strong>mont</strong>s Céroniens.<br />
* César crut avoir trouvé <strong>de</strong>s périls dignes <strong>de</strong> son <strong>de</strong>stin.<br />
C'est donc, se dit-il à lui-même, un grand effort pour les<br />
dieux <strong>de</strong> détruire César, puisque, assis dans une frète nacelle<br />
9 ils m'attaquent ataac <strong>la</strong> mer et tes -tempêtes f Si b