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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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•« C0U1S BE LITTÉMTUIŒ.<br />

Boïieau, qui a tante dans Horace le baiser <strong>de</strong> Ly«<br />

eymnie,<br />

Qui mollement résistef et, par sa dont caprice,<br />

Qeel«pef©ls te refuse afin qnVxi te n?lsse}<br />

ne pouvait- il pas recoanattre ici précisément le<br />

même tableau mis en action : et parée queQuinault<br />

était mo<strong>de</strong>rne, m tableau était-il moins sé<strong>du</strong>isant<br />

chez lui que dans un ancien?<br />

Mais un dialogue vraiment admirable, un modèle<br />

en ce genre, c'est <strong>la</strong> scène d'Atys et <strong>de</strong> Saagari<strong>de</strong>,<br />

quoiqu'on en ait répété si souvent le premier<br />

vers en p<strong>la</strong>isanterie.<br />

ÂTfS,<br />

Saagaricte , ce Jour est en grand Jour pour vous.<br />

SATOMUIlg.<br />

Hong ordonnons tous <strong>de</strong>ux <strong>la</strong> fête <strong>de</strong> Cjbëte :<br />

L'honneur est égal entre sous.<br />

AT¥S.<br />

Ce jour même un grand roi doit être ¥©tre époux.<br />

le ne tous vis Jamais §1 contente et si telle :<br />

Que le sort <strong>du</strong> roi sera doux !<br />

âÂff€ÂRHlE.<br />

LlndUIttrait Atys n'en sera point Jaloux !<br />

ATTS.<br />

¥l¥ex tous <strong>de</strong>ux contents, c'est fat plus cher* enfle.<br />

Fat pressé ¥©tre hymen, J'ai servi YOS amours.<br />

Mais enln ea grand Jour, le pins beau d@ YOS Jours,<br />

Sert le <strong>de</strong>rnier <strong>de</strong> ma ¥ie.<br />

UMQàmm» s<br />

Odieux!<br />

ATÎg.<br />

Ce s*est qu'à TOUS que Je •esx révéler<br />

Le aaerat désespoir où mon malheur me livre.<br />

Je n'ai que trop se feindre ; U est temps <strong>de</strong> parler :<br />

Qui n'a plus qu'un moment à vivre<br />

N'a plus rien à dissimuler.<br />

SAPCÂMBE.<br />

Je frémis f ma crainte est extrême.<br />

Atys, par quel malheur fout-il vous voir Bê>k?<br />

ATfS.<br />

Tous me condamnerez •ous-méme,<br />

Et TOUS me <strong>la</strong>isserai mourir.<br />

SAHGAmms.<br />

t J'armerai, iH le font, tout le pouvoir suprême.<br />

AT¥S.<br />

Non, rien ne peut me secourir.<br />

Je meurs d'amour pour vous : Je n'en saurais guérit.<br />

SAMGAllBB.<br />

Qui! vous?<br />

ATïg.<br />

11 est trop vrai.<br />

SAffGAlUBE.<br />

Yous m'aimez!<br />

Airs.<br />

_, ' le ¥ous aime.<br />

Tout ne eondamnerei Vous-mêmef<br />

Et vous me <strong>la</strong>isserez mourir.<br />

Ta! mérité qu'on me punisse ;<br />

J'offense un rival généreux,<br />

•Qui par mille Meaàiîs a piévenu mes VœUX.<br />

MâJs Je l'offense enfin ; vous lui ren<strong>de</strong>z Justice.<br />

M1 que c'est un cruel supplice<br />

IFavouer qu'un rival est digne d'être heureux I<br />

Pronom» mon «net; parfex sans vous contraindre.<br />

SAJfGAM».<br />

lHasî<br />

ATTS.<br />

Tous soepim ! Je vois couler vos pleurs !<br />

Wm millieiiniix amour p<strong>la</strong>ignez-vous les douleurs?<br />

SÂffUAlflIB.<br />

Atys} que vous seriez à p<strong>la</strong>indre<br />

Si vous saviez tous vos nattas»!<br />

ATW.<br />

Si Je vous perds et si Je •meurs,<br />

Que puîfrje encore avoir 1 «rindre?<br />

Il semble, en effet, qu'il n'y ait point <strong>de</strong> réponse<br />

à ce que dit Atys : il y ea a an© pourtant, et Meo<br />

frappante :<br />

C'est peu <strong>de</strong> perdre en tfot ee qui vous a charmé :<br />

Vous me per<strong>de</strong>s, Atys, et vous êtes aimé.<br />

Je us connais point <strong>de</strong> déc<strong>la</strong>ration (celle<strong>de</strong> Phèdre<br />

exceptée) qui soit amenée avec plus d'art et<br />

d'intérêt. D'un aveu qui est le bonheur le plus grand<br />

<strong>de</strong> l'amour faire le comble <strong>de</strong> ses maux, est use<br />

idée très-dramatique; et pour es Tenir là il Jaillit<br />

toute <strong>la</strong> gradation qui précè<strong>de</strong>. Mais que dironsnous<br />

<strong>du</strong> poète, qui, dans <strong>la</strong> réponse d'Atys, enchérit<br />

encore sur ce qu'on vient <strong>de</strong> voir?<br />

ATfg.<br />

Aimé! qa'eateecb-Je, ôelet! ipat aven favorabk!<br />

tAH€AmmL<br />

Yoas eu seras plus misérable.<br />

ATTS.<br />

Hon malheiif es est pins affreux;<br />

Le bonheur que Je perds doit redoubler ma rapt<br />

Mais n'Importe, aimei-raoi, s'il se peut, davaafaie,<br />

Quand f en <strong>de</strong>vrai» moerir cent fols plus <strong>la</strong>atiiaafaax<br />

Certainement il y a là <strong>du</strong> sentiment, et même <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> passion. Ce ne sont point <strong>de</strong>s fa<strong>de</strong>urs d'opéra ; et<br />

si l'on songe que Fauteur, travail<strong>la</strong>nt dans un genre<br />

<strong>de</strong> drame où il ne pouvait rien approfondir, â tromé<br />

le moyen <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ire ces effets dans <strong>de</strong>s scènes<br />

qui -ne sont pour ainsi dire qu'indiquées, Foi eoaviendra<br />

que ces scènes prouvent beaucoup <strong>de</strong> ressources<br />

dans l'esprit, et que Quïaault avait m takmê<br />

pwtkjtMer, non pas seulement, comme Se dit<br />

Boïieau, pour fcàre <strong>de</strong>s vers bom à être mis m<br />

ekemt, mais pour feire <strong>de</strong>s drames charmants Td'ai<br />

genre qu'il a créé et que lui seul a bien connu.<br />

On peut juger <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s qu'il y faisait, par le<br />

progrès qui marque ses différents ouvrages <strong>de</strong>pais<br />

Cadmm jusqu'à cette immortelle JrmMê9 le chefd'œuvre<br />

<strong>du</strong> théâtre lyrique.<br />

Je compte à peu près pour rien les Félët <strong>de</strong> VA<strong>mont</strong>ée<br />

<strong>de</strong> Bacckus, pastorale qui fut son coup<br />

d'essai. C'est us mé<strong>la</strong>nge <strong>de</strong> fa<strong>de</strong>ur el <strong>de</strong> bouffoa-<br />

•nerie, qui n'annonçait pas ee que fauteur défait<br />

un jour <strong>de</strong>venir. Voltaire veut qu'on y distingue<br />

une imitation <strong>de</strong> l'o<strong>de</strong> d'Horace (m, Ô), qu'on a<br />

cent fois tra<strong>du</strong>ite :<br />

Ê&mec §mim emm9 ait.<br />

Mais cette imitation est une <strong>de</strong>s plus faibles qu'on<br />

ait faites d'un <strong>de</strong>s plus charmants raoreeatii île<br />

l'antiquité, @t <strong>la</strong> pièce n'est remarquable que par»

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