la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal
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fialiiir à tep ÉMs • te irten <strong>de</strong> <strong>la</strong> cour.<br />
Mail Sa faveur <strong>du</strong> ciel vous donne, en recoupa» *<br />
Do repos t <strong>du</strong> loisir, <strong>de</strong> l'ombre et <strong>du</strong> §flésée,<br />
Un tranquille sommet!, d'Innocents entretiens;<br />
Et Jamais à <strong>la</strong> COOF OS se trouve ces Mena*<br />
Mais quittons ces ponsers; Oronte nous appelle.<br />
Vous, dont if a ren<strong>du</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>meure si belle,<br />
Nymphéa, foi lut <strong>de</strong>ves vos oins charmants appas $<br />
$1 Se long <strong>de</strong> vos borda Louis porte ses pas v<br />
Tâchez <strong>de</strong> radoucir, fléchissez son courage :<br />
Il Mme ses sujet! 111 est Juste, 11 est sage.<br />
Bu titre <strong>de</strong> clément ren<strong>de</strong>z-le ambitieux ;<br />
C'est par<strong>la</strong> que les rois sont semb<strong>la</strong>bles aux dieux.<br />
Du magnanime Henri qu'il contemple <strong>la</strong> vie :<br />
Dès qu'il put se venger, 1S en perdit t'envie.<br />
Inspirez à Louis cette même douceur :<br />
La plus belle victoire est <strong>de</strong> vaincre son cœur.<br />
Oronte est à présent un objet <strong>de</strong> clémence :<br />
S11 a cru les conseils d'une aveugle puissance,<br />
Il est asseï puni par son sort rigoureux,<br />
Et c'est être Innocent que d'être malheureux.<br />
SIÈCLE DE LOUIS XIV. — POÉSIE.<br />
La Fontaine ne s'en tint pas là : Il fit <strong>de</strong> nouveaux<br />
efforts dans une o<strong>de</strong> qu'il adressa au roi pour émouwoir<br />
sa pitié ea faveur do ministre disgracié. L'o<strong>de</strong><br />
ne vaut pas l'élégie; mais peut-on être fâché que <strong>la</strong><br />
compassion et <strong>la</strong> reconnaissance aient ramené <strong>de</strong>ux<br />
fois sa muse sur le même sujet?<br />
Je ne parlerai pas d'un poësue sur Se quinquina,<br />
qu'il fit dans les intervalles <strong>de</strong> sa <strong>de</strong>rnière ma<strong>la</strong>die,<br />
ni <strong>de</strong> celui «<strong>de</strong> Saint-Maie t qu'il composa dans le<br />
même temps par pénitence, et pour acquitter le voeu<br />
qu'il avait fait <strong>de</strong> ne plus travailler que sur <strong>de</strong>s sujets<br />
<strong>de</strong> piété. On ne connaît ces pro<strong>du</strong>ctions <strong>de</strong> sa<br />
vieillesse que par le recueil posthume <strong>de</strong> $Që Œuvres<br />
mêlées, dont ses éditeurs sont seuls responsables.<br />
Ce n'est pas sa faute non plus si Ton y trouve <strong>de</strong>ui<br />
mauvais opéras. Il suffit <strong>de</strong> savoir comment il s'avisa<br />
d'en faire. Lui-même nous rapprend dans une satire<br />
contre Lulii, intitulée k Florentin. C'est <strong>la</strong> seule<br />
qu'il se soit permise, et ce fut <strong>la</strong> suite <strong>de</strong> l'humeur<br />
qu'il eut <strong>de</strong> ce qu'on lui avait fait perdre son temps<br />
à faire <strong>de</strong>s paroles d'opéra. Il en est d'autant plus<br />
fâché, qu'il avait fait ces opéras pour Saint-Germain<br />
, et que Lulii ne les lit pas représenter. Il nous<br />
conte comment le musicien, s'y prit pour l'engager<br />
à ce travail, et finit par se moquer <strong>de</strong> M.<br />
le me sens né pour être en butte aux méchants tôtm.<br />
Tienne- encore un trompeur, Je ne tar<strong>de</strong>rai guère.<br />
11 me persuada :<br />
k tort t à droit t me <strong>de</strong>manda<br />
Du ioai t <strong>du</strong> tendre f et semb<strong>la</strong>bles sornettes t<br />
Petits mots, Jargons d'amourettes ,<br />
Conits au miel : bref il nfenquinauda.<br />
Mais te qui est curieux 9 c'est ce qui arriva à <strong>la</strong> Fontaine<br />
au sujet <strong>de</strong> cet opéra. On le joua sur le théâtre<br />
<strong>de</strong> Paris. L'auteur était dans une loge : on n'avait<br />
pas encore orienté <strong>la</strong> première scène, que le<br />
1 imitation <strong>de</strong> Ylrgtle {Gearg. u , 426) :<br />
Mtmmmimtsniûm f@fit «wtlf méièm mné&m.<br />
US<br />
voilà pris d'un long bâillement qui ne finit plus.<br />
Bientôt il n'y peut plus tenir, et sort à <strong>la</strong> fis- <strong>du</strong> premier<br />
acte. U va dans un café qu'il avait coutume <strong>de</strong><br />
fréquenter, se met dans un coin : apparemment l'influence<br />
<strong>de</strong> l'opéra le poursuivait encore; car <strong>la</strong> première<br />
chose qu'il fait, c'est <strong>de</strong> s'endormir. Arrive<br />
un homme <strong>de</strong> sa connaissance, qui 9 fort surpris <strong>de</strong><br />
le voir là, le réveille : Eh ! monsieur <strong>de</strong> <strong>la</strong> Fontaine,<br />
que faites-vous dôme ici f et par quel hasardn'ëtes*<br />
mus pat à mire opéra t — Oh !fy ai été. J'ai m le<br />
premier acte; mais il m'a si fort ennuyé, qu'Une<br />
m'a pas été possible d'en voir davantage. En vL<br />
rite j'admire <strong>la</strong> patience <strong>de</strong>s Parisiens.<br />
La Fontaine n'est peut-être pas le seul auteur<br />
qui ait eu <strong>la</strong> bonne foi <strong>de</strong> s'ennuyer à son propre<br />
ouvrage. Mais après avoir bâillé à sa pièce, s'en aller<br />
dormir là-<strong>de</strong>ssus, est d'une insouciance qui peint<br />
bien le bonhomme. 11 est d'ailleurs si ipdlfféreat<br />
pour nnîm f&Mîer qu'il ait fait un mauvais acte d'opéra,<br />
et ce trait est si p<strong>la</strong>isant, que ce serait dommage<br />
que <strong>la</strong> Fontaine n'eût pas été enquinaudé<br />
par Lulii, quand ce ne serait que pour avoir eu l'occasion<br />
<strong>de</strong> faire un si bon somme, chose dont on sait<br />
qu'il disait le plus grand cas.<br />
Ce n'est donc pas à lui qu'il faut s'en prendre si<br />
l'on rencontre ces pièces lyriques ou non lyriques<br />
dans le recueil <strong>de</strong> ses Œuvres mêlées. On se passe<br />
rait bien aussi d f y voir <strong>de</strong>s fragments <strong>du</strong> Songe <strong>de</strong><br />
Faux$ une tra<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> t Eunuque <strong>de</strong> Térence,<br />
une comédie qui a pour titre, le mus prends sans<br />
vert; et quelques autres poésies fort médiocres. Mais<br />
on y lit avec p<strong>la</strong>isir ses lettres à mesdames <strong>de</strong> Bouillon,<br />
<strong>de</strong> Mazarin et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Sablière. Comment n'aimerait-on<br />
pas a entendre causer <strong>la</strong> Fontaine dans<br />
toute <strong>la</strong> liberté <strong>du</strong> commerce épisto<strong>la</strong>ire? Il n'y a<br />
' aucune <strong>de</strong> ces lettres où ii n'ait inséré quelques vers :<br />
il les aimait tant et les faisait si aisément, qu'il n'a<br />
jamais rien écrit en prose sans y mêler <strong>de</strong> <strong>la</strong> poésie.<br />
Elle est là plus négligée que partout ailleurs, mais<br />
on <strong>la</strong> reconnaît toujours au ton qui lui appartient,<br />
et à quelques vers heureux. En voici <strong>de</strong> très-jolis,<br />
qui sont à <strong>la</strong> fin d'une lettre à madame <strong>de</strong> Bouillon,<br />
sceur <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>du</strong>chesse <strong>de</strong> Mazarin :<br />
Tous vous aimez en sœurs : cependant J 9 ftl raison<br />
D'éviter <strong>la</strong> comparaison.<br />
L'or se peut partager mais non pas <strong>la</strong> touanfa.<br />
Le plus grand orateur, quand ce serait un anp.<br />
Ne contenterait pas, en semb<strong>la</strong>bles <strong>de</strong>sseins,<br />
Deux sellci, <strong>de</strong>ux héros, <strong>de</strong>ux auteursf si <strong>de</strong>ux taists.<br />
Le plus aimable <strong>de</strong>s écrivains fut encore le meilleur<br />
<strong>de</strong>s hommes. Je ne prétends pas dire qu'il n'eut<br />
point les imperfections qui sont le partage <strong>de</strong> Fhu-<br />
-mamfé ; mais il n'eut aucun <strong>de</strong>s vices qui en sont<br />
<strong>la</strong> honte. et il eut plusieurs <strong>de</strong>s vertus qui en sont