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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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net allés, tendis que, <strong>de</strong>puis tint «fumées» Rome et le<br />

Capitule ne sont ornés que <strong>de</strong>s dépouillés <strong>de</strong> nos ennemis.<br />

Où sont, m effet, tes trésors irradiés à tant <strong>de</strong> peuples<br />

soumis, aujourd'hui dans l'indigence? Où sont-us? le <strong>de</strong>mmês®>i®m<br />

, quand tous voyes Athènes, Pergame t BfUet,<br />

Samos, l'Asie, <strong>la</strong> Grèce, englouties dam les <strong>de</strong>meures <strong>de</strong><br />

quelques ravisseurs im^mk? Mais non, Romains, je le<br />

répète, ce s'est pas là l'objet <strong>de</strong> nos p<strong>la</strong>intes et <strong>de</strong> sos<br />

prières. Yos allés n'ont plus <strong>de</strong> Meus à défendre. Toyei<br />

dans quel déni* dans quel dépouillement, dans quelle abjeetinn<br />

Us paraisMBNtevant vous, Yoyei Sthénius <strong>de</strong> Therme,<br />

dont Yerrès a pilé <strong>la</strong> maison : ce n'est pas sa fortune<br />

qu'il M re<strong>de</strong>man<strong>de</strong>; c'est-si propre eifrtanee que Yerrès<br />

lui a «fie en le pwmiimuit <strong>de</strong> sa patrie, où il tenait le<br />

premier rang par ses wertas et' par ses bienfaits..Toyes<br />

Déliai <strong>de</strong> Tysdaris : il ne réc<strong>la</strong>mera* point ce que Yerrès<br />

lui a pris» il réc<strong>la</strong>me im fils unique; fl Test, après avoir<br />

pris une juste vengeance <strong>de</strong> son bourreas t porter quelque<br />

conso<strong>la</strong>tion à ses cendres. Toyes EoJmM<strong>de</strong> 9 ce vieMIard accablé<br />

d'années, qui n'a entrepris un pénible voyage que<br />

pour voir <strong>la</strong> condamnation <strong>de</strong> ce monstre après avoir vu<br />

te snppplice <strong>de</strong> son fils. Vous Terriez ici avec eux, si Méielns,<br />

te successeur et Se protecteur <strong>de</strong> Yerrès, l'eût permis<br />

9 TOUS ferriez les mères , les femmes; les sœurs <strong>de</strong> ces<br />

malheureux. Une d'elles, je m'en souviens, comme j'approchais<br />

d'Héraclée an inllleti <strong>de</strong> <strong>la</strong> nuit, Tint à ma rencontre<br />

9 suivie <strong>de</strong> toutes les mères <strong>de</strong> famille , à <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rté <strong>de</strong>s<br />

<strong>la</strong>mbeaux ; et m'appe<strong>la</strong>nt son sauveur, appe<strong>la</strong>nt Yerrès son<br />

bourreau y répétant le nom <strong>de</strong> son fils ; elle restait prosternée<br />

à mes pieds, comme si f tvals pu te loi rendre et le<br />

rappeler à <strong>la</strong> vie. J'ai été reçu <strong>de</strong> même dans toutes les autres<br />

villes où <strong>la</strong> vieillesse et l'enfance, également dignes<br />

<strong>de</strong> pitié , ont également sollicité mes soins s mon zèle et ma<br />

fidélité. Non, Romains, cette cause n'a rien <strong>de</strong> commun<br />

avec aucune autre. Ce s'est pas on Tain désir <strong>de</strong> gloire qui<br />

m'a con<strong>du</strong>it 'comme accusateur à ce tribunal ; j'y suis venn<br />

appelé par les termes; j'y suis Yeno pour empocher qu'à<br />

fseenlr les injustices -<strong>de</strong> l'autorité, <strong>la</strong> prison, les chaînes,<br />

les haches f tes supplices <strong>de</strong> ves fidèles alliés, le sang <strong>de</strong>s<br />

mnocents, enfin Sa sépulture même <strong>de</strong>s morts et le <strong>de</strong>uil<br />

<strong>de</strong>s parents, ne soient pour Ses gouverneurs <strong>de</strong> nos provinces<br />

l'objet d'un traie abominable; et si, par Sa cosdamnation<br />

<strong>de</strong> ce scélérat, par l'arrêt <strong>de</strong> votre jusUee, je<br />

délivre te Skite et vos alliés <strong>de</strong> <strong>la</strong> crainte d'en semb<strong>la</strong>ble<br />

tort 9 j'aurai satisftit à teurs vœux et à mon <strong>de</strong>voir. » ( m<br />

Smppi, xu-uu).<br />

Cieéron, fidèle an rég<strong>la</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> progression<br />

oratoire, réserve pour <strong>la</strong> lu <strong>de</strong> ses différents p<strong>la</strong>idoyers<br />

le pins grand <strong>de</strong>s crimes <strong>de</strong> Yerrès, celoi<br />

d'avoir fait mourir ou battre <strong>de</strong> verges <strong>de</strong>s citoyens<br />

romains; ce qui était sévèrement défen<strong>du</strong>-par les<br />

lois, à moins d'un jugement <strong>du</strong> peuple on d'un<br />

décret <strong>du</strong> sénat, qui donnait aux consuls un pouvoir<br />

extraordinaire. L'orateur s'étend principalement<br />

sur le supplice <strong>de</strong> Gatius. On ne conçoit pas,<br />

après ce qu'on vient d'entendre, qu'il trouve encore<br />

<strong>de</strong>s expressions nouteilea contre Yerrès i mais on<br />

ANCIENS. — ÉLOQUENCE.<br />

269<br />

peut se ier à l'inépuisable fécondité <strong>de</strong> son génie.<br />

Il semble se surpasser dans son éloquence, à mesure<br />

que Verres se surpasse lui-même'dans ses<br />

attentats. Souvenons-sous seulement f pour avoir<br />

une juste idée <strong>de</strong> l'indignation qu'il <strong>de</strong>vait exciter»<br />

souvenons-nous <strong>du</strong> respect profond, <strong>de</strong> <strong>la</strong> vénération<br />

religieuse qu'on portait dans toutes les provinces<br />

<strong>de</strong> l'empire t et même dans presque tout le mon<strong>de</strong><br />

connu, à ce nom <strong>de</strong> citoyen romain. Cétait ns<br />

titre sacré qu'aucune puissance ne pouvait se f<strong>la</strong>tter<br />

<strong>de</strong> violer impunément. On avait vu plus d'une<br />

fois <strong>la</strong> république entreprendre <strong>de</strong>s guerres lointaines<br />

et périlleuses, seulement pour venger un<br />

outrage fait à un citoyen romain : politique sublime,<br />

qui nourrissait cet orgueil national qu'il est toujours<br />

si utile d'entretenir, et qui <strong>de</strong> plus imposait aux<br />

nations étrangères f et faisait .respecter partout le<br />

nom romain.<br />

« Que dirai-je <strong>de</strong> Gavitw, <strong>de</strong> te vlUe municipale <strong>de</strong> Cosano?<br />

Oà trouverai-je essai <strong>de</strong> paroles, assez <strong>de</strong> voix, assez<br />

<strong>de</strong> douleur ?... Ma sensibilité n'est pas épuisée, Romains;<br />

mais je crains que mes expressions n'y répon<strong>de</strong>nt pas. Moimême,<br />

te première fois qu'on me par<strong>la</strong> <strong>de</strong> ce fer<strong>la</strong>it, Js<br />

crus ne pouvoir le faire entrer dans mon accusation. Je savais<br />

qu'il n'était que trop réel, mais je sentais qu'il n'était<br />

pas vraisemb<strong>la</strong>ble. Enfin, cédant aux pleurs <strong>de</strong> tous tes<br />

citoyens romains qui font te commerce en Sicile, appuyé<br />

<strong>du</strong> témoignage <strong>de</strong> toute te vile <strong>de</strong> IMge et <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ntée»<br />

chevaliers romains qui par hasard étaient alors à Messine »<br />

J'ai exposé le fait dans mon premier p<strong>la</strong>idoyer, et <strong>de</strong> manière<br />

à porter te vérité jusqu'à l'évi<strong>de</strong>nce. Mais que puisje<br />

faire aujourd'hui ? Il y a déjà si longtemps que je vena<br />

entretiens <strong>de</strong>s cruautés <strong>de</strong> Yerrès 1 Je n'ai pas prévu, je<br />

l'avoue, les efforts qu'il me faudrait faire pour soutenir<br />

votre attention, et ne pas vous fotigner <strong>de</strong>s mêmes horreurs.<br />

Il ne me reste qu'un moyen, c'est <strong>de</strong> vous dire simplement<br />

te fait : il esttd,quekseul rédt saffira. CeGa- '<br />

vins, jeté, comme tant d'antres, dans les prisons souterraines<br />

<strong>de</strong> Syracuse, bâties par Danys te tyran, trouva',<br />

je ne sais comment, te moyen <strong>de</strong> s'échapper <strong>de</strong> ce gouffre r<br />

et vint à Messine. Là, près <strong>de</strong>s murs <strong>de</strong> Minage et <strong>de</strong>s cotes<br />

d'Italie, sorti <strong>de</strong>s ténèbres <strong>de</strong> <strong>la</strong> mort, il se sentait renaître<br />

en revoyant te jour pur <strong>de</strong> Sa liberté; U était comme<br />

ranimé par ce voisinage nfentîtsant qui lui rappe<strong>la</strong>it Rome<br />

et ses bis. Il par<strong>la</strong> tout haut dais Messine, se p<strong>la</strong>ignit<br />

qu'un citoyen romain eût été jeté dans les fers. Il al<strong>la</strong>it,<br />

disait-il, droit à Rome, il al<strong>la</strong>it <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r justice contra<br />

Terres. Le malheureux ne sa doutait pas que s'exprimer<br />

ainsi <strong>de</strong>vant les Messinois, c'était comme s'il eût parlé<br />

dans te pa<strong>la</strong>is <strong>du</strong> préteur. Je vous l'ai-dît, et vous te savez 9<br />

Romains, qu'il avait choisi les Messinois pour être les complices<br />

<strong>de</strong> tous ses crimes, Ses recélears <strong>de</strong> ses vols, tes associés<br />

<strong>de</strong> son infamie. Gavias est con<strong>du</strong>it aussitôt <strong>de</strong>vant<br />

les magistrats <strong>de</strong> Messine, et par malheur Terres y vint<br />

<strong>la</strong>nmêine ce jour-là* On l'informe qu'un citoyen romain se<br />

p<strong>la</strong>int d'avoir été plongé dans les eachots <strong>de</strong> Syracuse ;

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