la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal
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SS8<br />
ment <strong>de</strong> réélit et <strong>de</strong> <strong>la</strong> richesse, il a aussi quelquefois<br />
<strong>du</strong> luxe et <strong>de</strong> <strong>la</strong> recherche, et très-souvent <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> diffusion et in désordre. Il se répète beaucoup,<br />
et ne se soit pas toujours, Quant à l'obscurité qu'on<br />
peut lui reprocher en beaucoup d'endroits 9 elle n'est<br />
pas dans sa manière d'écrire , mais dans sa manière<br />
<strong>de</strong> philosopher. Architecte d'un mon<strong>de</strong> intellectuel<br />
et hypothétique s il bâtit dans le possible avec une<br />
confiance égaie à sa facilité, comme on <strong>de</strong>ssinerait<br />
sur le papier un magnifique édifice, sans songer aux<br />
matériau! et aux fon<strong>de</strong>ments. Il est certain que ceux<br />
<strong>du</strong> mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> P<strong>la</strong>ton sont en gran<strong>de</strong> partie chimériques;<br />
et, comme il suppose <strong>de</strong>s êtres <strong>de</strong> sa façon,<br />
sans prouver leur existence., il en arrange les rap-<br />
' ports aussi gratuitement qu'il en a créé <strong>la</strong> substance ;<br />
et, au lieu d'idées qu'il puisse communiquer à ses<br />
lecteurs, il entasse <strong>de</strong>s dénominations métaphysiques<br />
dont on peut d'autant moins se rendre compte,<br />
que lui-même9 au besoin, varie sur leur acception.<br />
Il ne faut don® pas aspirer à rendre son système intelligible<br />
dans toutes ses parties; mais ii n'y en a<br />
pas une qui ne présente <strong>de</strong>s notions et <strong>de</strong>s idées d'une<br />
tête très-philosophique , qui oonçoit trop vite pour<br />
l'assurer <strong>de</strong> ses conceptions, mais qui, dans cette<br />
science <strong>de</strong>s propriétés générales <strong>de</strong> l'être, qu'on appelle<br />
ontologie, fait, comme en courant, <strong>de</strong>s découvertes<br />
rapi<strong>de</strong>s et lumineuses, dont elle <strong>la</strong>isse à<br />
d'autres les conséquences et le profit. C'est ainsi,<br />
par exemple, qu'il a marqué le premier, avec <strong>la</strong><br />
plus gran<strong>de</strong> sagacité, le principe universel <strong>du</strong> p<strong>la</strong>isir<br />
et <strong>de</strong> <strong>la</strong> douleur, dont l'un consiste dans ce qui est<br />
analogue au maintien <strong>de</strong> <strong>la</strong> constitution organique<br />
<strong>de</strong>s corps animés, et l'autre dans ce qui lui est contraire;<br />
et Ton peut appeler cette définition un excellent<br />
aphorisme <strong>de</strong> physiologie. Ainsi, dans un<br />
< autre genre, il a conçu le premier, que Fisse ? séparée<br />
<strong>du</strong> corps, arrive à une autre fie dans le même<br />
état moral où l'a <strong>la</strong>issée le moment <strong>de</strong> <strong>la</strong> mort *,<br />
c'est-à-dire avec les affections vicieuses ou vertueuses<br />
qui lui ont été habituelles dans son union avec<br />
le corps ; ce qu'il n'a pas développé suffisamment, à<br />
beaucoup près, mais ce qui, par une suite <strong>de</strong> con<strong>du</strong>sions<br />
philosophiques, con<strong>du</strong>ite infirmer <strong>la</strong> gran<strong>de</strong><br />
erreur <strong>de</strong> ceux qui, pour nier les peines et les récompenses<br />
à venir, soutiennent que l'âme, dégagée<br />
<strong>de</strong>s sens, ne peut rien conserver <strong>de</strong>s habitu<strong>de</strong>s d'être<br />
qui ne tenaient qu'aux objets sensibles.<br />
Je crois <strong>de</strong>voir'rappeler en finissant, comme objet<br />
<strong>de</strong> remarque et <strong>de</strong> curiosité, que c'est dans P<strong>la</strong>ton<br />
** que les mo<strong>de</strong>rnes ont trouvé les plus anciennes<br />
traditions <strong>de</strong> cette gran<strong>de</strong> ile <strong>de</strong> l'Océan at<strong>la</strong>ntique,<br />
* A <strong>la</strong> fin au C^rgms, pag. 357.<br />
** puai te Tmée, m mmsmmsmmt, pag. rot*.<br />
COU1S DE LITTÉEATUEE.<br />
appelée At<strong>la</strong>nti<strong>de</strong> ? qui i donné lieu à tant <strong>de</strong> discussions<br />
et <strong>de</strong> conjectures dans ces <strong>de</strong>rniers temps, où<br />
l'on a soutenu que cette fie préten<strong>du</strong>e <strong>de</strong>vait tesir<br />
autrefois au continent <strong>de</strong> l'Amérique, dont une <strong>de</strong>s<br />
révolutions <strong>du</strong> globe l'avait détachée, ou <strong>du</strong> moins<br />
qu'elle n'en était pas éloignée ,et qu'elle y avait porté<br />
tous les arts dont nous avons trouvé <strong>de</strong>s vestiges au<br />
Mexique et au Pérou« Je <strong>la</strong>isse aux savants ces coatroverses,<br />
et renvoie à P<strong>la</strong>ton même ceux qui voudront<br />
voir téut ce qu'il raconte <strong>de</strong> cette At<strong>la</strong>nti<strong>de</strong> 9<br />
sur <strong>la</strong> foi <strong>de</strong>s prêtres égyptiens. Mais il est bon d'ob*<br />
server que, si P<strong>la</strong>ton lui-même n'a pas fait son fie<br />
comme il a fait un mon<strong>de</strong>, il ne faut pas croire sur<br />
sa parole tout ce qu'il fait dire à ses Égyptiens , qui<br />
font re<strong>mont</strong>er à huit mille ans l'existence et <strong>la</strong> disparition<br />
<strong>de</strong> cette At<strong>la</strong>nti<strong>de</strong>, aussi gran<strong>de</strong>, selon leur<br />
rapport, que l'Europe et l'Afrique ensemble. P<strong>la</strong>ton<br />
et beaucoup d'autres anciens ont voulu accréditer <strong>de</strong><br />
préten<strong>du</strong>s livres <strong>de</strong>s sages d'Egypte, qui <strong>de</strong>vaientcontenir<br />
une foule <strong>de</strong> merveilles que l'on cachait an<br />
vulgaire; mais il est extrêmement probable que ces<br />
livres n'ont jamais existé. 11 n'est guèrepossiblequ'ils<br />
se fussent entièrement per<strong>du</strong>s dans un pays où les<br />
rois en avaient rassemblé si soigneusement un si<br />
grand nombre, ou que <strong>du</strong> moins il n'en fût pas <strong>de</strong>*<br />
meure quelque trace certaine, soit dans les écrits 9<br />
soit dans les traditiohs<strong>de</strong> l'antiquité. Les seuls qu'on<br />
ait cités en ce genre sont cens qu'on attribuait à<br />
Hermès; mais ces livres, qui ne renferment ni se*<br />
•erets ni merveilles, sont très-eerteinement apocry-»<br />
phes; et quand ils furent imprimés dans le <strong>de</strong>rnier<br />
siècle, on prouva qu'ils ne pouvaient pas être plus<br />
anciens que le second âge <strong>de</strong> l'ère chrétienne, et<br />
que l'auteur, qui <strong>mont</strong>re partout une gran<strong>de</strong> hor<br />
reur <strong>de</strong> l'idolâtrie, ne pouvait pas être cet Hermès<br />
contemporain d'Osiris, et regardé comme un <strong>de</strong>s<br />
auteurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> philosophie égyptienne, <strong>la</strong> plus ido<strong>la</strong>trique<br />
<strong>de</strong> toutes, mais bien quelque p<strong>la</strong>tonicien<br />
d'Alexandrie.<br />
wmm m. — Plutarque.<br />
Plutarque aussi paraît avoir été un <strong>de</strong>s hommes<br />
<strong>de</strong> l'antiquité qui eut le plus <strong>de</strong> connaissances variées,<br />
et qui traita le plus facilement différents genres<br />
<strong>de</strong> philosophie et d'érudition. Nous l'avons déjà<br />
vu dans un rang distingué parmi les historiens, et<br />
au premier <strong>de</strong>s biographes ; mais ses autres écrits,<br />
qu'on peut appeler une véritable polyergie, font<br />
voir que, s'il fut homme <strong>de</strong> grand sens, il fut aussi<br />
écrivain <strong>de</strong> grand travail, et que, s'il jugeait bien<br />
les hommes, il ne savait pas moins apprécier les choses,<br />
à commencer par <strong>la</strong> plus précieuse <strong>de</strong> toutes, le<br />
temps. Ce n'est pas que, dans cette multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
a»