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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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•JtsîMMqirttdsiWÉMtoBip é^»Mmt<br />

ANCfflBOL — ÉLOQUMC3B.<br />

marqués par<br />

les attentai* <strong>de</strong> Ciojlins 9 quand te sénat était dans l'abat*<br />

tement, <strong>la</strong> république dans l'oppression 9 les chevaliers<br />

romains sans pouvoir, tous les bons citoyens sans espérance,<br />

leur ai dévoué, leur al consacré tout ce que le tribunal<br />

me donnait <strong>de</strong> puissance, m@ serais-je attends à<br />

être an jour abandonné par eeux que j'avais défen<strong>du</strong>s?<br />

Moi qui t'ai ren<strong>de</strong> à ta patrie, Cieéron (car c'est à moi<br />

ip*i s'adresse <strong>la</strong> plus souvent), <strong>de</strong>vais«jecroire qu'Une<br />

ne Ht pas permis d'y <strong>de</strong>meurer? On est maintenant ce<br />

aéett dont nous avons pris en msJn <strong>la</strong> cause? Ou sont ces<br />

chevalters romains qui dataient toujours être à toi I .Où<br />

mmîemmmmmifmmm&^mmBlMmi les villes munici­<br />

pales » ces recommandatioiis <strong>de</strong> tonte l'Italie ! Enfin, oti est<br />

ta voix, ô Cieéron ! qui a santé tant <strong>de</strong> citoyens? Ta voix<br />

m pent donc rien pour mon saldt après que j'ai tout risqué<br />

pour le tient<br />

« €e que je ne puis répéter ici qîfavee <strong>de</strong>s gémissements,<br />

Iledit avec le même visage que tons lui voyet. H ne<br />

croit point ses eondtoyens ciptlriesdlnpatiftfl<strong>de</strong>; U ne les<br />

m(àîqmêmâmmimlâm.Mmmt^mîiMM€mmipm><br />

digue son patrimoine pour s'attacher cette parie <strong>du</strong> peuple<br />

que GMimarmait contre tons; i compte, parmi les<br />

sêrrkeif qu'il tons a ren<strong>du</strong>sy ses libéralités, dont le pou*<br />

voir, ajoutant à celui <strong>de</strong> ses vertus 9 a fait votre sûreté.<br />

H se soutient <strong>de</strong>s marques d'intérêt et <strong>de</strong> bienveil<strong>la</strong>nce que<br />

le sénat M a données dans ce moment même ; et dans<br />

quelque endroit que son <strong>de</strong>stin le con<strong>du</strong>ise ; il emporte<br />

i?ee M le soutenir <strong>de</strong> vos empressements 9 <strong>de</strong> totre zèle ,<br />

et <strong>de</strong> tos regrets.... H ajoute, et atee vérité, que les gran<strong>de</strong>s<br />

âmes n'entteagênt dans leurs actions que le p<strong>la</strong>isir <strong>de</strong><br />

Men faire, sans songer an pris qui tes attend; qu'il n'a<br />

rien fait dans sa vie que pour l'honneur ; que, si rien n'est<br />

plus beau f plus désirable que <strong>de</strong> sertir sa patrie et <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

délivrer <strong>du</strong> danger, ceux-là sans doute sont heureux entera<br />

qui die s'est acquittée par <strong>de</strong>s honneurs -publies ;<br />

mais qu'il ne faut pas p<strong>la</strong>indre eeux envers qui leurs concitoyens<br />

<strong>de</strong>meurent re<strong>de</strong>vables; que si l'on apprécie les<br />

témm^mmê <strong>de</strong> k vertu, kgfotre est <strong>la</strong> première <strong>de</strong> toutes ;<br />

que c'est ele qui console <strong>de</strong> <strong>la</strong> brièveté <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie par <strong>la</strong><br />

pensée <strong>de</strong> l'atenir, qui nous ropro<strong>du</strong>it quand nous sommes<br />

absents f nous fait retitre quand nous ne sommes<br />

plus, et sert aux hommes comme d§ <strong>de</strong>gré pour s'élever<br />

jusqu'au! <strong>de</strong>ux.<br />

« Dans tous tes temps , dit-il y le peuple romain 9 toutes<br />

les nations parleront <strong>de</strong> Milon : son nom ne sera jamais<br />

oublié. Aujounfhui même que tons les efforts <strong>de</strong> nos ennemis<br />

se réunissent pour irriter l'envie contre mol 9 partout<br />

<strong>la</strong> voix publique me rend hommage, partout ou les hommes<br />

se rassemblent Us me ren<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s actions <strong>de</strong> grâces.<br />

Jenepartepas<strong>de</strong>aiètesquel'ÉtrarteacélÉliréet et établies<br />

en mon honneur : ilj a maintenant plus <strong>de</strong> trois mois<br />

fne €Mïmàfèn$€ihhmitê%mmmîfm parcourant<br />

toutes tes provinces <strong>de</strong> l'empire, y a répan<strong>du</strong> <strong>la</strong> joie et<br />

l'allégresse. Et qu'importe où je sois désormais, puisque<br />

. mon nom et ma gloire sont partout?<br />

« Yoâtà ce que tu me dis souvent, Milon, en Fabsence<br />

<strong>de</strong> ceux qui m'éeotitent 9 et voici ce que Je te réponds en<br />

leur présence : le ne puis refuser <strong>de</strong>s étops à ce grand<br />

991<br />

conrap; pais plu je radniiro9 plus ta perte me <strong>de</strong>vient<br />

amère et douloureuse. Si tu m'es enlevé, et si l'on t*ar><br />

radie <strong>de</strong> mes bras, je n'aurai pas même cette mmmUûm<br />

<strong>de</strong> pouvoir haïr eem qui m'auront porté un coup si sensible.<br />

Ce ne sont pas mes ennemis qui me priveront <strong>de</strong> toi ;<br />

ce sont ceui-mêmes que j'ai le plus chéris* ceux qui m'ont<br />

<strong>la</strong>it à moi-même le plus <strong>de</strong> bien. Non, Romains f quelque<br />

chagrin que vous me canniez (et vous ne pontes m'en<br />

casser un plus cruel ), jamais tous ne me forceras à ou*<br />

blfer ce que tous avez fait pour moi; mais si vous favea<br />

oublié vous-mêmes, si quelque chose en moi a pu vous<br />

offenser, pourquoi ne pas m'en punir plutôt que Mltea?<br />

Quoi qu'il m'arrite, je m'estimerai heureux si je ne suis<br />

pas le témoin <strong>de</strong> m disgrâce.<br />

« La seule conso<strong>la</strong>tion qui puisse me rester, sUlon 9 c'est<br />

qu'au moins j'aurai rempli envers toi tous tes <strong>de</strong>voirs <strong>de</strong> fa*<br />

mitiez <strong>du</strong> sèle et <strong>de</strong> k reconnaissance. Pour toi j'ai bravé<br />

l'inimitié <strong>de</strong>s hommes puissants , j'ai exposé ma vie à tous<br />

les traits <strong>de</strong> tes ennemis; pour toi j'ai pu même les supplier,<br />

j'ai regardé ton danpr comme le mien, et mon bien<br />

et celui <strong>de</strong> mes enfants connus te tien propre. Enfin, s'il<br />

est quelque violence qui menace ta tête, je ne crains pas<br />

<strong>de</strong> l'appeler sur <strong>la</strong> sienne. Que me reste-yi encore? que<br />

puis-je dire? que puls*je &ke9st€en f est<strong>de</strong> lier déwrmais<br />

mon sort au tien, quel qu'M soit, et <strong>de</strong> suivre en tout ta<br />

fortune? J'y consens, Romains; je veux Men que vous<br />

soyes penuadés que le salut <strong>de</strong> stiion mettra le comble à<br />

tout ce que je vous dois 9 ou que tous tes bienfaits que<br />

j'ai reçus <strong>de</strong> vous seront anéantis dans sa disgrâce. Mais<br />

pour lui, toute cette douleur dont je suis pénétré, ces<br />

pleurs que m'arrache sa situation, n'ébranlent point son<br />

incroyable fermeté. Il ne peut se résoudre à regar<strong>de</strong>r comme<br />

un exil quelque lieu que ce soit où puisse habiter <strong>la</strong><br />

vertu : <strong>la</strong> mort même ne lui parait que le terme <strong>de</strong> l'humanité<br />

, et non pas une punition. Qu'il reste donc dans ces<br />

sentiments qui lui sont naturels. Mais nous, ÉNnains,<br />

quels doivent être les nôtres! Voules-vous ne gu<strong>de</strong>r <strong>de</strong><br />

Milon que son souvenir, et le bannir en te regrettant ? Est-il<br />

au mon<strong>de</strong> quelque asile plus digne <strong>de</strong> ce grand homme que<br />

le pays qui Fa pro<strong>du</strong>it ? Je vous appelle tous, ô vous, braves<br />

Romains, qui ates répan<strong>du</strong> votre sang pour k patrie ! eenturions,<br />

soldats, c'est à vous que je m'adresse dans les<br />

dangers <strong>de</strong>'ce citoyen courageux. Est-ce <strong>de</strong>vant vous, qui<br />

assistes à ce jugement les armes à <strong>la</strong> main; est-ce tous<br />

vos yeux que k vertu sera bannie, sera chassée, sera<br />

rejetée loin <strong>de</strong> nous? Malheureux que je suis ! c'est avec le<br />

se<strong>cours</strong> <strong>de</strong> ces mêmes Romains, ô MUoni que tu as pu<br />

me rappeler dans Rome; et Ils ne pourront m'aMer à fy<br />

retenir! Que répondrai-je à mes enfants9 qui te regar<strong>de</strong>nt<br />

comme un second père ? à mon frère aujourd'hui absent 9<br />

mais qui a partagé autrefois tous tes Unix <strong>de</strong>nt tu m'as<br />

délivré? Je leur dirai donc que je n'ai rien pu pour ta défense<br />

auprès <strong>de</strong> ceux qui t'ont si bien secondé pour k<br />

mienne i Et dans quelle cause! dans celte qui excite un intérêt<br />

universel. Dotant quête juges? <strong>de</strong>vant ceux à qui <strong>la</strong><br />

mort <strong>de</strong> Clodius a été le plus utile. Avec quel défenseur?<br />

avec Cieéron. Quel si grand crime anje donc commis, <strong>de</strong><br />

quej forfait inexpiable me suis-je chargé, quand j'ai rechef<br />

ché, "découvert, étoôflë cette fatale conjuration qui nous<br />

it.

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