la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal
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ANCIENS. — POÉSIE.<br />
dangers qui Fattendalest, et pour tromper aeul tous sivement ce qui me resta à dira <strong>de</strong> l'ancienne épopée.<br />
les prétendants qui obsédaient sa femme et son pa HoMim.1 HT L'ILIADB. — Il n'y a point d'écrivain<br />
<strong>la</strong>is. Quant au premier <strong>de</strong>ssein <strong>du</strong> poète épique, il dont les ouvrages aient tant occupé <strong>la</strong> postérité; I<br />
est naturel <strong>de</strong> penser que ce qui le détermine à n'y en a point dont <strong>la</strong> personne soit moins connue.<br />
écrira 9 c'est d'abord <strong>la</strong> gran<strong>de</strong>ur et l'intérêt <strong>du</strong> sujet<br />
qui s'offre à lui. Ce qui échauffe et met m mouve<br />
Un adorateur d'Homère pourrait dire que ce poète<br />
ressemble à <strong>la</strong> Divinité, que l'on ne connaît qut<br />
ment rimagination poétique, ce n'est pas <strong>la</strong> con par ses couvres. On ne sait où il est né f ni même<br />
temp<strong>la</strong>tion d'une vérité à développer, c'est un grand bien précisément quand il a vécu. On conjecture t<br />
caractère 9 une gran<strong>de</strong> action. La Grèce et l'Asie avec assez <strong>de</strong> vraisemb<strong>la</strong>nce f que l'époque <strong>de</strong> sa<br />
Mineure étaient remplies <strong>de</strong> <strong>la</strong> mémoire <strong>de</strong> ce fameux naissance re<strong>mont</strong>e à près <strong>de</strong> mille ans avant Jésussiège<br />
<strong>de</strong>ltoie,rune<strong>de</strong>s premières époques<strong>de</strong>s temps Christ, et trois cents ans après <strong>la</strong> guerre <strong>de</strong> Troie.<br />
falmleui. Les etéaements qui suivirent ce siège fu Ce qu'on a dit <strong>de</strong> sa pauvreté, qui fa ré<strong>du</strong>isait à<br />
rent «i longtemps célèbres^ que <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s poètes <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r l'aumône s n'est fondé que sur <strong>de</strong>s tradi<br />
tragiques en empruntèrent les sujets <strong>de</strong> leurs pièces. tions incertaines, et peut-être sur l'hospitalité qu'il<br />
ti'est-il pis très-probable qu'Homère recueillit toutes recevait dans les différents endroits où il récitait<br />
ces traditions pour en composer son Ilia<strong>de</strong> et son ses vers. Suidas fait <strong>mont</strong>er à quatre-vingt-dix le<br />
Odyssée, et qu'il trouva <strong>de</strong> l'avantage à chanter <strong>de</strong> nombre <strong>de</strong>s villes qui se disputaient l'honneur d'être<br />
vant les Grecs |ea faits et <strong>de</strong>s héros également mé <strong>la</strong> patrie d'Homère. L'empereur Adrien consulta<br />
morables, et dont le souvenir leur était cher? En<br />
tout temps les poètes ont cherché plus ou moins à<br />
ks oracles pour sa?oir à qui ce titre appartenait y<br />
et ils répondirent qu'Homère était né dans îlle<br />
f<strong>la</strong>tter <strong>la</strong> vanité nationale, et ont accommodé leurs d'Ithaque. Mais comme les oracles étaient déjà fort<br />
conceptions aoi idées les plus familières à leurs décrédités, leur autorité ne décida pas <strong>la</strong> question.<br />
contemporains : c'est une suite <strong>de</strong> leur principal La ville <strong>de</strong> Srayrne et fi<strong>la</strong> <strong>de</strong> Chio sont les <strong>de</strong>ux<br />
objet, qui est <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ire. Ce n'est pas que j'oublie que, contrées qui ont pro<strong>du</strong>it le plus <strong>de</strong> titres en leur<br />
dans les temps grossiers qu'on nomme héroïques , faveur. Des savants ont écrit là-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> gros vo<br />
où récriture était à peine connue (où Fou en faisait lumes qui ne nous ont rien appris. Et qu'importe,<br />
<strong>du</strong> moins très-peu d'usage), les poètes étaient re après tout, quel pays puisse se vanter d'avoir progardés<br />
comme <strong>de</strong>s précepteurs <strong>de</strong> morale, parce <strong>du</strong>it Homère ? il suffit que l'humanité s'honore <strong>de</strong><br />
qu'ils célébraient <strong>de</strong>s hommes qui avaient été favo son génie, et que ses écrits appartiennent au monda<br />
risés <strong>du</strong> ciel 9 et qu'ils prêchaient toujours dans leurs<br />
vers le respect que Ton <strong>de</strong>vait aux dieu. La poésie<br />
entier. Ce qu'on a écrit sur son origine et sur sa vit<br />
est aussi fabuleux que ses poèmes. Le commenta<br />
alors avait quelque chose <strong>de</strong> sacré 9 parce qu'elle était teur Eustathe, qui le fait naître en Egypte, assure<br />
dans son origine mêlée à toutes les cérémonies re qu'il fut nourri par une prétresse d'Isis, dont le sein<br />
ligieuses. Homère lui-même nous raconte dans fO- distil<strong>la</strong>it <strong>du</strong> miel au lieu <strong>de</strong> <strong>la</strong>it; qu'une nuit on endystée<br />
qu'Agamemno® avait <strong>la</strong>issé auprès <strong>de</strong> <strong>la</strong> reine tendit fenfant jeter <strong>de</strong>s cris qui ressemb<strong>la</strong>ient au<br />
Clytemnestre un <strong>de</strong> ces chantres divins chargé <strong>de</strong> chant <strong>de</strong> neuf différants oiseaux, et que le len<strong>de</strong>main<br />
lui rappeler tous les jours 9 dans ses poésies, les préceptes<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> vertu et les dangers <strong>du</strong> vice $ et qu'Égisthe<br />
ne parvint à <strong>la</strong> corrompre que quand il l'eut<br />
on trouva dans son berceau neuf tourterelles qui<br />
jouaient avec lui Héliodore prétend qu'il était ils <strong>de</strong><br />
Mercure. Oiodore <strong>de</strong> Sicile nous apprend qu'Homère<br />
déterminée à éloigner d'elle ce censeur qu'il crai avait trouvé le manuscrit d'une certaine Baptisé y<br />
gnait v et à railler dans une tle déserte. Mais il faut prêtresse <strong>du</strong> temple <strong>de</strong> Delphes f qui avait un talent<br />
avouer aussi que dans ces temps reculés les idées <strong>de</strong> admirable pour rendre en beaux vers les oracles <strong>de</strong>s<br />
morale n'étaient pas si relevées qu'elles l'ont été dieux, et que c'est <strong>de</strong> là qu'Homère les a transpor<br />
<strong>de</strong>puis, et se sentaient <strong>de</strong> <strong>la</strong> grossièreté <strong>de</strong>s mœurs. tés dans ses poèmes. D'astres le font <strong>de</strong>scendre en<br />
Cest ce qui fait qu'il y a tant <strong>de</strong> choses dans Homère<br />
qui blessent 9 comme on le verra ci-après 9 les<br />
idées que nous avons <strong>de</strong> l'héroïsme, <strong>de</strong>puis que<br />
droite ligne d'Apollon, <strong>de</strong> Linus et d'Orphée; etv<br />
suivant les idées que ces noms réveillent en nous,<br />
on m peut nier que celui d'Homère, mis à celé<br />
les progrès <strong>de</strong> <strong>la</strong> raison et <strong>de</strong> <strong>la</strong> société nous ont<br />
appris à le mieux connaître. Il est temps d'en ?e»<br />
eîr à ce qui regar<strong>de</strong> <strong>la</strong> personne et les ouvrages.<br />
d'eux, n'ait au moins un air <strong>de</strong> famille. Enfin 9 il y<br />
en a qui préten<strong>de</strong>nt que, longtemps avant lui f une<br />
femme <strong>de</strong> Memphis, nommée Pkanêask, avait<br />
dHomère; et l'examen <strong>de</strong> ses beautés, -<strong>de</strong> ses dé composé un poemosur <strong>la</strong> guerre ; et vous observera<br />
buts, et <strong>de</strong>s critiques bonnes ou mauvaises qu'on<br />
es a <strong>la</strong>ites, me donnera lieu <strong>de</strong> développer succet-<br />
qu'en grec, f araoCa, dont nous avons Mtfantaisie9<br />
veut dire imagination. L'allégorie n'est pas difficile