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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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106'<br />

règles; et sH fit eoumcelles tfAristote, comme<br />

notre Corneille; s'il oit suivi l'exemple <strong>de</strong>s Grées,<br />

mmam notre Racine, je ne sois pas sûr qu'il les<br />

eut égalés (car ce<strong>la</strong> dépend <strong>du</strong> plu ou <strong>du</strong> moins <strong>de</strong><br />

génie); mais je suis sûr qu'il aurait fait <strong>de</strong> meilleures<br />

pièces.<br />

Il y a <strong>de</strong>s gens qui disent que l'arithmétique est<br />

Inutile, parée qu'en calcu<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> tête il leur est arrivé,<br />

comme à bien d'autres, par un instinct qui<br />

leur <strong>mont</strong>rait le chemin le plus court, <strong>de</strong> séparer<br />

les unités 9 les dizaines 9 et les centaines. Fort bien :<br />

vous a?ez <strong>de</strong>viné comment on fait une addition.<br />

Mais je vais vous apprendre comment, par nn procédé<br />

un peu plus compliqué, on multiplie un nombre<br />

par un antre, comment on le divise; je vous<br />

enseignerai <strong>de</strong>s signes <strong>de</strong> contention avec lesquels<br />

TOUS compareres les quantités <strong>de</strong> toute espèce,<br />

comme on calcule par <strong>de</strong>s chiffres les quantités<br />

numériques, et TOUS saurez l'algèbre9 et vous §eres<br />

tout étonné d'avoir appris eu quelques outillées<br />

ce que voua n'aoriei pas <strong>de</strong>viné <strong>de</strong> toute votre<br />

vie.<br />

Mils pour en revenir à l'éloquence, QuintiHee<br />

marque avec beaucoup <strong>de</strong> sagacité les différents<br />

préjugés qui peuvent faire croire à <strong>la</strong> multitu<strong>de</strong><br />

ignorante qu'en par<strong>la</strong>nt ou en écrivant on a plus <strong>de</strong><br />

force quand on a moins d'art.<br />

COUES DE UTTtfRATURB.<br />

« Il i*f a peint <strong>de</strong> début, dift-U, «pi ne soit voisin <strong>de</strong><br />

quelque qualité. Aussi ries n'est plus aisé qae <strong>de</strong> prendre<br />

<strong>la</strong> témérité pour k hardiesse f h diffusion pour l'abondance,<br />

Fimpu<strong>de</strong>sce pour une noble liberté. Us avocat effronté se<br />

permet beanconp plus qu'un autre <strong>la</strong> fiole ace et Tin? active,<br />

et quelquefois pourtant se <strong>la</strong>it éeenter, parce que les<br />

hommes entendait asset volontiers ce qu'ils ne vendraient<br />

pas direeui*inémes. De plus, ce<strong>la</strong>i qui aesoaiaiE tassasse<br />

•semai* dans son style, et va toujours à ee qui est entré,<br />

peut quelquefois rencontrer ce qui est grand; mais ce<strong>la</strong><br />

est rare, et ne saurait compenser tout ce qni lui manque.<br />

H se peut encore qm ce<strong>la</strong>i qui dit tont paraisse abondant ;<br />

mais il n'y a que 1*homme habite qui ne dise qm ce qu'il<br />

fait En s'écartant <strong>de</strong> <strong>la</strong> question, et se dispensant <strong>de</strong>s<br />

preuves, on évite ce qn§ pool paraître froid à <strong>de</strong>s esprits<br />

gâtée f et ce qui parait nécessaire sas bons esprits. A<br />

fetee <strong>de</strong> chercher <strong>de</strong>s pensées ssJt<strong>la</strong>afas, si Fou en renantre<br />

quelques-unes d'heureuses , elles font d'autant plus<br />

d'effet, cjae tout le reste est plis maavais, comme les<br />

éc<strong>la</strong>irs brillent dans <strong>la</strong> nuit. Oûnsenjons qu'on appelle gens<br />

. d'esprit ceux qui écrisaat ainsi * pourvu qn f U soit bien sir<br />

que Fhomme éloquent serait très-fâché qu'on Ht <strong>de</strong> lui un<br />

semb<strong>la</strong>ble éloge. La ?érité est que Fart ôte en effet cf neicfae<br />

chose à <strong>la</strong> composition, mais comme <strong>la</strong> lime an fer<br />

qu'elle polit, comme <strong>la</strong> pierre au elseea qu'elle aiguise,<br />

eosaase le temps an vin qn'il eairft »<br />

11 me semble qu'il est difficile <strong>de</strong> penser avec plus<br />

<strong>de</strong> justesse, ifinstraire mm plus <strong>de</strong> précision , et<br />

d'avoir raison avec plus d'esprit.<br />

Il n 9 otiblie pas ces déc<strong>la</strong>mateurs emportés, qui sont<br />

toujours tiers d'eux-mêmes on ne sait pourquoi.<br />

« €emi-là9 dit il, <strong>de</strong>nsiMt ans» écrivains qni font le plus<br />

d'honneur au lettres Ses dénominations les pins injurieuses<br />

dont Us poissent s'siîser; ils tes traitent d'aotenra/ai*<br />

Met , froids, terim, timi<strong>de</strong>s, pmMamlwm 9 elc. •<br />

Me dïnit-on pas que Quintilien avait lu <strong>la</strong> veille<br />

nos brochures, nos satires 9 et nos journaux? II conclut<br />

ainsi :<br />

* Félicitons-les <strong>de</strong> se trouver éloquents à si peu <strong>de</strong> frais »<br />

sans science, sans peine, et sans étu<strong>de</strong>. Pour moi, je charmerai<br />

mes loisirs et ma retraite en cherchant à rassembler<br />

dans ce livre tout ce qm je croirai postais être utile aux<br />

jeunes gens d'un meilleur esprit. Cf esl le seul p<strong>la</strong>isir qui<br />

me reste après avoir renencéanx exercices <strong>du</strong> barreau et<br />

à l'enseignement pnblic9 dans un temps où Fon paraissait<br />

encore désirer que je eoatmijsese mes fonctions. *<br />

Un <strong>de</strong>s reproches les plus communs et les plus<br />

injustes que Ton fuse aux vrais littérateurs, c'est<br />

un entêtement aveugle et Superstitieux qui fcut<br />

tout assujettir aux mêmes règles. On va voir si<br />

Quintilien sait assigner les restrictions conveua-<br />

blesf et si <strong>la</strong> raison étiez <strong>la</strong>i <strong>de</strong>vient pédantesque v<br />

et <strong>la</strong> sévérité tyran-nique.<br />

« QueFon n'exige pas <strong>de</strong> moi ee que beanconp asst aasslst<br />

Mm, <strong>de</strong> renfermer et <strong>de</strong> circonscrire Fart dans <strong>de</strong>s bernes<br />

nécessaires et immuables. Je s'en connais pont <strong>de</strong> cette<br />

espèce. La rhétorique'serait nue chose bien aisée, si l'on<br />

pouvait ainsi <strong>la</strong> ré<strong>du</strong>ire en système. La nature <strong>de</strong>s casses<br />

et <strong>de</strong>s circonstances, le sujet, l'occasion, <strong>la</strong> nécessitét<br />

changent etmodiient tout... »<br />

Il compare ici l'orateur à un général d'armée 9<br />

qui règle ses dispositions sur le terrain, sur les<br />

troupes qu'il comman<strong>de</strong>, sur celles qu'il a à coin*<br />

battre : le parallèle est aussi juste que fécond.<br />

« Yons me <strong>de</strong>man<strong>de</strong>z , poursuit-il f si Feior<strong>de</strong> est esécssse<br />

sâfre on inutile, s'il le fsat faire plus long ou pins court,<br />

si <strong>la</strong> narration doit être serrée on éten<strong>du</strong>e , si elle doit être<br />

continue on interrompue, si elle doit salrra l'ordre <strong>de</strong>s<br />

faits on l'intervertir : c'est votre cause qu'il tant consulter...<br />

1 fael se déterminer suivant Fexigence <strong>de</strong>s cas ; et c'est<br />

pour ce<strong>la</strong> que <strong>la</strong> principale partie <strong>de</strong> Forateur est le|iige>»<br />

ment Je lui recomman<strong>de</strong> avant tout <strong>de</strong> ne jamais perdre<br />

<strong>de</strong> vue <strong>de</strong>ux choses, <strong>la</strong> bienséance et l'utilité. Son premier<br />

objet, c'est le bien <strong>de</strong> sa cause. Je ne veux point que fou<br />

s'asservf sse à <strong>de</strong>s règles trop uniformes et trop générales :<br />

il en est peu qu'on ne puisse, qu'on ne doive quelquefois<br />

violer. Que les jeunes gens se gar<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> croire savoir tout,<br />

pour avoir <strong>la</strong> quelques abrégés <strong>de</strong> rhétorique. L'art <strong>de</strong> parler<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong> m grand travail, use étu<strong>de</strong> continselSe, une<br />

longue expérience, beaucoup d'exercise f nne pru<strong>de</strong>nce consommée,<br />

une tête saine et toujours présente : e f est ainsi<br />

que les réglée bien appliquées peuvent être utDes,etqu*on

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