la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal
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27i<br />
idée, et n'insista sur <strong>la</strong> peine <strong>de</strong> mort que pan»<br />
que les eireonataiiees et l'inftéiét lie l'État <strong>la</strong> ren<strong>de</strong>nt<br />
nécessaire. Après ee détail , il semble prendre<br />
<strong>de</strong> nouvelles forces pour donner an sénat tout le<br />
courage dont il est lui-même animé; et cette <strong>de</strong>rnière<br />
partie <strong>de</strong> son dis<strong>cours</strong> inspire cet intérêt mêlé<br />
d'admiration, qui est un <strong>de</strong>s plus beatti effets <strong>de</strong><br />
l'éloquence. _<br />
coms DE LITTéIIATOBB.<br />
« Je ne dots pas vous dissimuler m que J'entends tous<br />
les jours ; <strong>de</strong> tous cotés viennent à mes oreilles les dis<strong>cours</strong><br />
d@ ceux qui semblent craindre que je n'aie pas assez <strong>de</strong><br />
moyens , asseï <strong>de</strong> force pour exécuter ce que vous aves<br />
résolu, fie irons y trompes pas, pètes conscrits ; tout est<br />
préparé, test est prévu, tout est assuré, et par mes soins<br />
et ma vigi<strong>la</strong>nce, et plus encore par le ièl# <strong>du</strong> .peuple romain,<br />
qui veut conserver son empire, ses biens et sa liberté.<br />
. Tous ans pour TOUS tous les ordres <strong>de</strong> FÉtat ; <strong>de</strong>s<br />
citoyens <strong>de</strong> toel âge ont rempli <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce publique et les temples<br />
; et occupent tontes les siennes qui «sa<strong>du</strong>iseot an lien<br />
<strong>de</strong> cette assemblée. C'est qu'en effet cette cause est <strong>la</strong> première<br />
, <strong>de</strong>puis <strong>la</strong> fondation <strong>de</strong> Rome f on tous les citoyens<br />
n'aient en qu'un même sentiment, qu*un même intérêt,<br />
excepté ceux qui, trop sors <strong>du</strong> sort que leur réservent les<br />
lois, aimeiit mieux tomber avec <strong>la</strong> république que <strong>de</strong> périr<br />
souk. Je les excepte volontiers, je les sépare <strong>de</strong> nous ; ce<br />
ae sont pas nos concitoyens, ee sont nos plus mortels ennemis.<br />
Mais tons les astres, gmaès dieux I avec quelle ar<strong>de</strong>ur,<br />
siée quel courage, afec quelle afiliience ils se présentent<br />
pour assurer <strong>la</strong> dignité et <strong>la</strong> salut <strong>de</strong> tousl Vous<br />
parlerai-je <strong>de</strong>s cfee?allers romains, qui, vous cédant le premier<br />
rang dans l'État f ne disputent avec fous que <strong>de</strong> zèle<br />
et d'amour pour <strong>la</strong> patrie r Après tes longs débats qui tous<br />
ont divisés, ce jour <strong>de</strong> danger, <strong>la</strong> cause commune, TOUS les<br />
a tons attachés ; et j f ose TOUS répondre que toutes les parties<br />
<strong>de</strong> l'administration pnMique nedoffent pus redouter<br />
aucune atteinte ; si cette union établie pendant mon consu<strong>la</strong>t<br />
peut être à jamais affermie. Je vois ici parmi tons, je<br />
vois, remplis <strong>du</strong> même sèle, les tribuns <strong>de</strong> l'épargne, ces<br />
dignes citoyens qui, dans ce même jour, pour concourir à<br />
<strong>la</strong> défense générale, ont quitté les fonctions qui les appe<strong>la</strong>ient,<br />
ont renoncé au profit <strong>de</strong> leurs charges, et sacrifié<br />
tout antre intérêt à celui qui nous rassemble. Et quel est,<br />
en effet, le Bomam à qui l'aspect <strong>de</strong> ]a patrie et le jour <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> liberté ne soient <strong>de</strong>s biens chers et précieux f N'oublies<br />
pas dans ce nombre les affranchis, ces hommes qui, par<br />
leurs travaux et Senr mérite, se sont ren<strong>du</strong>s dignes <strong>de</strong> partager<br />
f os droits , et dont Rome est <strong>de</strong>venue U mère, tandis<br />
que set enfants les plus illustres par leur nom et leur naissance<br />
ont voulu l'anéantir. Mais quedis-je, <strong>de</strong>s affranchis ?<br />
il n'y a pas même un esc<strong>la</strong>ve, pour peu que son maître lui<br />
ren<strong>de</strong> <strong>la</strong> servitu<strong>de</strong> supportable, qui n'ait les conjurés en<br />
horreur, cfui ne désire que <strong>la</strong> république subsiste, et qui<br />
ne soit prêt à y contribuer <strong>de</strong> tout son pouvoir. M'ayez donc<br />
•naine Inquiétu<strong>de</strong> 9 pères conscrits, <strong>de</strong> ce que TOUS êtes<br />
enten<strong>du</strong> dire qu'un agent <strong>de</strong> LentuJus cherchait à soulever<br />
les artisans et Je petit peuple. 11 fa tenté, il est vrai, mais<br />
vainement; il m s'en est pas trente nu seul assez dénué<br />
<strong>de</strong> nssourees, nu assez <strong>de</strong>prtfidê caractère, pour ne pas<br />
désirer <strong>de</strong> jouir trampiSanient <strong>du</strong> fruit <strong>de</strong> son traiai Journalier,<br />
<strong>de</strong> sa <strong>de</strong>meura et <strong>de</strong> son lit Toute cette cassée<br />
dilemmes ne peut même fon<strong>de</strong>r sa subsistance que ssr <strong>la</strong><br />
tranquillité publique. Leur pin diminue quand les ateliers<br />
sont fermés : que serait-ce s'ils étaient embrasés ? Me craignez<br />
donc pas que le peuple romain voas manque : craignes<br />
•ous-mêmes<strong>de</strong> manquer au peuple romain. Tous s?ei un<br />
consul que les dieux, en ramenant aux embûches et à <strong>la</strong><br />
mort , n'ont pas conservé pour M-mêtne, mais pour TOUS.<br />
La pétrie commune, menacée <strong>de</strong>s g<strong>la</strong>tfeset <strong>de</strong>s fiiiiibeaux<br />
par une conjuration tapie y •eus tend <strong>de</strong>s mains supp<strong>la</strong>ntes<br />
; elle ions recomman<strong>de</strong> le Capitole, les feui étemels<br />
<strong>de</strong> Veste, garants <strong>de</strong> b <strong>du</strong>rée <strong>de</strong> cet empire; elle fous recomman<strong>de</strong><br />
ses murs, ses dieux, ses habitants. Enfin, c'est<br />
sur antre propre, vie, sur celle <strong>de</strong> vos femmes et <strong>de</strong> vos<br />
enfants, sur ans biens, sur <strong>la</strong> conservation <strong>de</strong> vos foyers t<br />
que anns avex à prononcer aujourd'hui Songe* combien I<br />
s'en est peu fallu qm cet édifice dé <strong>la</strong> gran<strong>de</strong>ur romaine 9<br />
fondé par tant <strong>de</strong> tmenaïs éfnaé si haut par les dieux,<br />
n'ait été renversé dans urne nuit. C'est à •eus <strong>de</strong> pour?oir<br />
à ce que désormais un semb<strong>la</strong>ble attentat ne paisse, je no<br />
dis pas être commis, mais même être médité. Si je TOUS<br />
parie ainsi, pères conscrits, ce n'est pas pour exciter antee<br />
lèle, qui as sans doute au-<strong>de</strong>vant <strong>du</strong> mien ; c'est afin<br />
que ma voix, qui doit être <strong>la</strong> première enten<strong>du</strong>e, s'acquitte<br />
en votre présence <strong>de</strong>s <strong>de</strong>voirs <strong>de</strong> votre consul. Je s'ignore<br />
pas que je me fais autant d f ennemis imp<strong>la</strong>cables qu'il existe<br />
<strong>de</strong> conjurés, et TOUS savez quel en est le nombre ; mais Us<br />
sont fous, à mes yeux, vus, feiWee et abjects ; et, quand<br />
même il arri?erait qu 9 un jour leur fureur, excitée et soutenue<br />
par quelque ennemi plus puissant f prévalut contre<br />
moi sur aee droits et sur ceux <strong>de</strong> <strong>la</strong> république, jamais je<br />
ne me repentirai <strong>de</strong> mes actions ni <strong>de</strong> mes paroles. La mortv<br />
dont ils me menacent, est réservée à tous les hommes ;<br />
mais <strong>la</strong> gloire dont vos décrets m'ont couvert n*a été réservée<br />
qu'à moi. Les autres ont été honorés pour avoir servi<br />
<strong>la</strong> patrie; mais vos décrets n 9 ont attribué qu'à moi seul<br />
l'honneur <strong>de</strong> l'avoir sauvée. Qu'Us soient à jamais célèbres<br />
dans vos fastes, ce Sciplnn qui arracha l'Italie <strong>de</strong>s mains<br />
d'Annibal ; cet autre Seipioi qui renversa Car tirage et Wumasce,<br />
les <strong>de</strong>ux plus craeBes ennemies efe Rouie ; ce Paqj<br />
Emile, dont un roi puissant suivit le char <strong>de</strong> triomphe ; ce<br />
Marins, qui délivra l'Italie <strong>de</strong>s Cfanbres et <strong>de</strong>s Teutons;<br />
que Fou mette au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> tout Su grand Pompée, dont<br />
tes expioits's'ont es d'autres bornes que celles do mon<strong>de</strong> y<br />
il restera encore une p<strong>la</strong>ce assea honorable à celui qui a<br />
conservé aux vainqueurs <strong>de</strong>s nations sue patrie où ils puissent<br />
venir triompher. Je sais que <strong>la</strong> victoire étrangère a<br />
cet avantage sur <strong>la</strong> victoire domestique, qne, dans Tune,<br />
tes vaincus <strong>de</strong>viennent <strong>de</strong>s sujets soumis on <strong>de</strong>s alliés fidèles;<br />
dans fsntne, ceux qu'une fureur insensée a ren<strong>du</strong>s<br />
ennemis <strong>de</strong> l'État ne peuvent, quand vous les av« ecinôchés<br />
<strong>de</strong> nuire, être réprimés par les armes ni fiéchispar Ins<br />
bienfaits. Je m'attends donc à une guerre éternelle avec<br />
les méchants. Je <strong>la</strong> soutiendrai avec le se<strong>cours</strong> <strong>de</strong> tous les<br />
bons citoyens; et j'espère que <strong>la</strong> rétinien <strong>du</strong> sénat et <strong>de</strong>s<br />
chevaliers sera , dans Sous les temps, une barrière qu'aucun<br />
effort ne pourra renverser.