la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal
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§04<br />
CODES DE UTt.fcRATURR.<br />
mat plus faites pour donner eu mouvement à l s e§prit<br />
que pour le condamner au travail; nette forme<br />
<strong>de</strong>s assemblées publiques, et cette habitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s mimes<br />
exercises me paraît préférable à tous les autres.<br />
En ee genre, l'oreille vaut mieux que l'œil pour retenir<br />
et arrêter <strong>la</strong> pensée. Les sensations sont plus<br />
vives quand elles ne sont pas fcolitaires 9 elles sont<br />
plus sûres quand elles paraissent eonirmées par<br />
tout ee qui nous environne; l'attention <strong>de</strong> chacun<br />
est soutenue par celle <strong>de</strong>s autres : ee qu'on a senti<br />
«i commun <strong>la</strong>isse une trace plus profon<strong>de</strong>. Chacun<br />
remporte <strong>de</strong>s idées acquises qu'il compare à loisir<br />
avec les siennes, et il s© fait en quelque sorte un travail<br />
général et simultané <strong>de</strong> tous les esprits, qui<br />
tourne tout entier au prolt <strong>de</strong> <strong>la</strong> raisoe et <strong>de</strong> <strong>la</strong> vérité.<br />
Quiutilien fait passer son élève pr tous les genres<br />
d'instruction qui doivent occuper les premières<br />
années, et précé<strong>de</strong>r l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> réloquenee. Ift-Ie met<br />
d'abord entre les mains <strong>du</strong> grammairien, qui doit lui<br />
apprendre à prier, à écrire correctement sa <strong>la</strong>ngue,<br />
à lire les poètes grecs et <strong>la</strong>tins, à connaître les règles<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> versification, à sentir le charme <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
poésie, à prendre une idée générale <strong>de</strong> l'histoire. 11<br />
veut <strong>de</strong> plus qu'il ne soit ps étranger à <strong>la</strong> musique<br />
ni à <strong>la</strong> géométrie , aie. que Tune loi forme l'oreille<br />
et lui donne le sentiment <strong>de</strong> l'harmonie, et que l'autre<br />
l'accoutume à <strong>la</strong> justesse et à <strong>la</strong> métho<strong>de</strong>. H sent<br />
Mec qu'oo sera étonné <strong>de</strong> tout ce qu'il <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
l'élève qu'il veut préparer à l'éloquence. Mais il ne<br />
fait en ce<strong>la</strong> que répéter ce que recomman<strong>de</strong> Cicéron<br />
dans son TmMé <strong>de</strong> l'Orokwr, et se justile comme<br />
lui, en disant qu'il ne se règle sur aucun <strong>de</strong> ceux<br />
qu'il connaît, mais qu'il veut tracer le modèle idéal<br />
d'un orateur accompli, tel qu'il Ta conçu : dût-il ne jamais<br />
exister, chacun <strong>du</strong> moins en prendra ce dont<br />
il est capable et ira jusqu'où il peut aller. On a'altend<br />
bien qu'il n'omet pas <strong>la</strong> politique ni <strong>la</strong> jurispru<strong>de</strong>nce<br />
, 'sans lesquelles on ne peut traiter ni les affaires<br />
<strong>de</strong> l'État ni celles <strong>de</strong>s particuliers. Il prévoit<br />
qu'on se récriera sur <strong>la</strong> multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s connaissances<br />
qu'il exige. Il faut voir les raisons et les exemples<br />
dont il s'appuie, et dont le détail nous mènerait<br />
trop loin <strong>de</strong> notre objet. Mais l'espèce <strong>de</strong> péroraison<br />
qui termine ce morceau et finit son premier livre,<br />
vous fera d'autant plus <strong>de</strong> p<strong>la</strong>isir, que vous<br />
verrez combien l'auteur était pénétré <strong>de</strong> cet amour<br />
<strong>de</strong>s arts, et <strong>de</strong> ce noble enthousiasme sans lequel il<br />
e# impossible d'y eiceller, ni <strong>de</strong> les faire aimer aux<br />
autres.<br />
« Avouons que nous grossissons Set difficultés peur excuser<br />
notre indolence. Ce n'est pas Fart qse nous aimons :<br />
KMS m vôjens pas dans L'éloquence teUe qm je FM ©on-<br />
cm i c'est-à-dire inséparable <strong>de</strong> le vertu ; nous n'y vojws<br />
pas Irplos belle, <strong>la</strong> plus honorable <strong>de</strong>s choses hamases:<br />
nous n'y cherchons qu'un vil et sordi<strong>de</strong> trafic Eh Met!<br />
que, sans tans les talents que je <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, on se' ânes<br />
écouter as barreau ; qu'on puisse raêjne s'y enrichir»J'j<br />
consens; mais ce<strong>la</strong>i qui aura <strong>de</strong>vant les venu cette image<br />
divine <strong>de</strong> l'éloquence , qu'Euripi<strong>de</strong> a si Moi nommée h<br />
souveraine <strong>de</strong>s âmes , celui-là n'en verra pas l'avantagé cl<br />
le fruit dans in sa<strong>la</strong>i» abject ; mais dans Félévation île sas<br />
pensées ; dans <strong>la</strong>s Jnfi<strong>la</strong>aancaa <strong>de</strong> son âme, jonissaneesroii-<br />
Unuelles et ^dépendantes do <strong>la</strong> fortune. Il donnera votantes<br />
aux arts et ani sciences le temps que l'on perd dans<br />
f oisiveté s dans les jeui f les spectacles , les oonvertaticfss<br />
frivoles, le sommeil et les festins, et trouvera plus <strong>de</strong> «<strong>la</strong>s*<br />
cour dans les étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l'homme <strong>de</strong> lettres que dans tous<br />
les p<strong>la</strong>isirs <strong>de</strong> l'ignorance ; car ana provi<strong>de</strong>nce bienMsails<br />
a venin que nos accneatiaiis Ses plus honnêtes faisant<br />
'aussi les plus ietiaaslsnntes et les plus douces. »<br />
A l'égard <strong>de</strong>s auteurs qu'il fauT mettre les premiers<br />
entre les mains <strong>de</strong>s jeunes gens, c'est une question<br />
qui ne lui parait pas difficile à résoudre. Ce n'est<br />
pas que <strong>de</strong> son temps il n 9 y eût <strong>de</strong>s gens qui prétendaient<br />
que les auteurs les plus médiocres étaient<br />
ceui qu'il convenait <strong>de</strong> faire lire les premiers ; et<br />
cette opinion a été renouvelée <strong>de</strong> nos jours *. Le<br />
prétexte <strong>de</strong> ce frivole paradoxe * c'est que <strong>la</strong> première<br />
jeunesse n f estpasàportée<strong>de</strong>sentirtoutes les beautés<br />
<strong>de</strong>s écrivains supérieurs. Non : mais elle est trèssusceptible<br />
<strong>de</strong> se <strong>la</strong>isser sé<strong>du</strong>ire par le mauvais godt<br />
avant <strong>de</strong> connaître le bon ; et pourquoi feipnser à ces<br />
impressions trompeuses qu'on n 9 est pas toujours<br />
air d'effacer? Le précepte <strong>de</strong> Quîntilten est fort<br />
simple, et n'en est pas encans bon.<br />
« Mon avis est qu'il faat lire <strong>la</strong>s meilleurs auteurs dès k<br />
commencement, et toujours. »<br />
Mais il donne d'abord <strong>la</strong> préférence à ceux qui cal<br />
écrit avec le plus <strong>de</strong> netteté. II préfère, par exemple,<br />
Tite-Live à Salînste; mais il p<strong>la</strong>ce avant tout Cinéma,<br />
et après lui ceux qui s'en rapprocheront le plus.<br />
Il ajoute :<br />
« n est <strong>de</strong>ux excès opposés dont 11 faut également se<br />
gar<strong>de</strong>r. Ne soufrons pas née le maître, par ose admiratMMi<br />
aveugle <strong>de</strong> nos antiquités r <strong>la</strong>isse les enfants se renifler<br />
dans <strong>la</strong> lecture <strong>de</strong> nos vieux auteurs , tels que les Grecques,<br />
Caton, et Mitres <strong>du</strong> même temps : ils y prendraient ana<br />
manière d f écrire <strong>du</strong>re $ sèche 9 et barbare. Trop faibles pour<br />
atteindre à <strong>la</strong> force <strong>de</strong>s pensées, et à <strong>la</strong> noblesse <strong>de</strong>s sentiments<br />
, Us s'attacheraient à Peipressien y qui sans doute<br />
était bonne alors, mais qui ne Tes!plus aaje«ï#aal; et,<br />
contents d'imiter ee qu'il y a <strong>de</strong> défeotneax dans ces grands<br />
hommes , ils seront asseï sots peur croira qu'ils leur ressemblent.<br />
D'an autre eOté, II faut prendre pr<strong>de</strong> qa*is se se<br />
passionnent pour les mo<strong>de</strong>rnes, an point <strong>de</strong> mépriser tes<br />
> Dans le Hvra InMtnlé Jdète ei TMmkm, m §*Um mr<br />
iÊêmmtmm, par maf<strong>la</strong>aw ée Génie*