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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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ANCIINS. —<br />

garni vouloir dire, avec Bae<strong>la</strong>rf que <strong>la</strong> plume <strong>de</strong><br />

Plntarque mt impure trempée âam k bon semf<br />

je mettrai volontiers cette plume au premier rang<br />

parmi ©elles <strong>de</strong>s biographes, parce qu'elle est toujours<br />

celle <strong>de</strong> <strong>la</strong> raison, et que dans ses PamMèki<br />

dès grands hommesf elle est non-seulement sage,<br />

mais éloquente.<br />

A fégard <strong>de</strong> son autorité dans le détail <strong>de</strong>s faits 9 -<br />

elle est plus sire dans <strong>la</strong> fie <strong>de</strong>s Grecs que dans celle<br />

<strong>de</strong>s Eomaîns, non pas qu'il feuille jamais tromper;<br />

mais lui-même nous a indiqué d'avance <strong>la</strong> cause <strong>de</strong><br />

quelques erreurs dont il a été notoirement convaincu.<br />

Il atoue Y avec can<strong>de</strong>ur, qu'il n y a qu'une trèsméâlmm<br />

connaissance <strong>du</strong> <strong>la</strong>tin. Aussi lui arrive-ti<br />

<strong>de</strong> tra<strong>du</strong>ira mal les auteurs qu'il cite, d'après le<br />

Jette <strong>de</strong> cette <strong>la</strong>ngue; et <strong>de</strong> là Tiennent les méprises<br />

évi<strong>de</strong>ntes -qu'on a relevées dans ses écrits, et<br />

qui par ce<strong>la</strong> même n'étaient pas d'une dangereuse<br />

conséquence.<br />

Maintenant, je croirais s'avoir ps achevé l'apologie<br />

<strong>de</strong> ces harangues dont on a fait un sujet <strong>de</strong><br />

reproche, si je ne faisais voir qu'elles ne doivent titre<br />

qu'un sujet <strong>de</strong> gloire, en <strong>mont</strong>rant, par quelques<br />

exemples 9 combien elles sont parfaitement adaptées<br />

aui caractères et ara circonstances 9 et avec quelle<br />

habileté les-historiens ont su se mettre à <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce<br />

<strong>de</strong>s personnages qu'ils faisaient prier. L'éten<strong>du</strong>e<br />

qu'il convenait <strong>de</strong> donner à ces citations aurait interrompu<br />

l'examen critique qui nous occupait :<br />

c'est par là que je le terminerai. Je vous rapporterai<br />

une harangue <strong>de</strong> Tite-Live, une <strong>de</strong> Salluste, une<br />

<strong>de</strong> Tacite, une <strong>de</strong> Quinte-Curce : c'est un moyen<br />

île plus <strong>de</strong> comparer <strong>la</strong> manière et le génie <strong>de</strong> chacun<br />

d'eux.<br />

Je choisis dans Tite Lite le dis<strong>cours</strong> que Quin*<br />

fit» Gapitolinus, un <strong>de</strong>s plus grands hommes <strong>de</strong><br />

son temps, et, ce qui alors signi<strong>la</strong>it <strong>la</strong> même chose,<br />

un <strong>de</strong>s meilleurs citoyens, adressa au peuple romain<br />

dans un <strong>de</strong> ces moments où <strong>la</strong> discor<strong>de</strong> et<br />

Fanimosité réciproque <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux ordres <strong>de</strong> l'État faisaient<br />

oublier les intérêts et les dangers commung,<br />

pour ne s'occuper que <strong>de</strong>s dissensions domestiques.<br />

Les peuples ennemis <strong>de</strong> Eome avaient profité <strong>de</strong><br />

. l'occasion favorable pour s'avancer jusqu'aux portes<br />

, sans que personne se mit en <strong>de</strong>voir <strong>de</strong> les repousse?.<br />

Le consul Quintius <strong>mont</strong>e à <strong>la</strong> tribune 9 et<br />

parle ainsi :<br />

« Quoique je se me sente coupable d'aucune faste, Bornâtes,<br />

je me sens pénétré <strong>de</strong> honte en paraissant <strong>de</strong>vant<br />

vous. Quoi! vous savez, et <strong>la</strong> postérité l'apprendra, que<br />

les Èques et tes Volsques, qui tout à f heure pouvaient à<br />

peine résister aux Berniques, sont vernis en innés jusqu'aux<br />

portes <strong>de</strong> Hume» sous le quatrième consu<strong>la</strong>t <strong>de</strong><br />

Quintius, et y sont venus impunément! Quoique dès long-<br />

HISTOIRE. SSB<br />

temps les choses en estent en point <strong>de</strong> ne présager rie» iped@<br />

triste, cependant, si j'avais cm que cette année àM<br />

être l'époque i^ae semb<strong>la</strong>ble ignominie, je m'y serais<br />

dérobé par feii, ou par <strong>la</strong> mort même, si c'est été le seul<br />

moyen <strong>de</strong> sauver mon honneur. Donc, si vos ennemis<br />

avaient été vraiment <strong>de</strong>s hommes, si <strong>de</strong>s guerriers dignes<br />

<strong>de</strong> ce nom avaient eu entre les satins ces armai qui ont<br />

menacé nos remparts , lome ponvalt être prise lorsque<br />

QninUus était consul. Ah ! f avais assez d'ans et d'honneurs :<br />

je <strong>de</strong>vais mourir dans mon <strong>de</strong>rnier consu<strong>la</strong>t. Qui donc ces<br />

lâches ennemis ont-ils méprisé ? Est-ce nous, causais ? Est^a<br />

vous, Humains ? Si <strong>la</strong> faute est à nous, ôtez-nous une dignité<br />

fie nous ne méritons pas; et si een'estpas assez, ajoutez-y<br />

<strong>de</strong>s punitions. Si <strong>la</strong> faute est à TOUS seuls, que les iieaa<br />

et les hommes ne TOUS en punissent jamais : U suffit <strong>de</strong><br />

voas en repentir. Non, sas ennemis l'ont pas compté sur<br />

leur courage, encore moins sur votre timidité. Tant <strong>de</strong> fais<br />

vaincus et mis en fuite, forcés dans leur camp, dépouillés<br />

<strong>de</strong> leurs bleus ; passés sous le joug , ils TOUS connaissent<br />

assez ; ils se connaissent eux-mêmes. La division <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux<br />

ordres ; les querelles do sénat et <strong>du</strong> peuple, iroilà <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die<br />

<strong>de</strong> FÉtat ; voilà le poison qui nous dévore et nous consume.<br />

Tandis que nous ne pouvons nous accor<strong>de</strong>r ensemble 9 m<br />

sur les bornes <strong>de</strong> l'autorité, ni sur celles <strong>de</strong> <strong>la</strong> liberté, que<br />

tons ne paires souffrir le magistrature patricienne, ni le<br />

sénat les magistrats <strong>du</strong> peuple , le courage est revenu à nos<br />

ennemis. Mais, par les dieui immortels! que vous faut-il<br />

encore ? Vous avez voulu <strong>de</strong>s tribuns : pour avoir <strong>la</strong> pais t<br />

nous y avons consenti. Yaas ares désiré qu'on élit <strong>de</strong>s décemvirs<br />

: ils ont été créés. Les décemvirs vous ont déplu :<br />

nous les avons forcés d'abdiquer. Devenus particuliers, votre<br />

ressentiment Ses a poursuivis : nous avons <strong>la</strong>issé condamner<br />

à Feiil et à <strong>la</strong> mort Ses plus nobles et les plus distingués <strong>de</strong>s<br />

citoyens. Vous a?es re<strong>de</strong>mandé vos tribuns : ils vous ont<br />

été ren<strong>du</strong>s. Tous avez préten<strong>du</strong> an consu<strong>la</strong>t; et quoique<br />

cette prétention nous parât contraire à nos droits, nous<br />

avons <strong>la</strong>issé passer au peuple les distinctions patriciennes.<br />

Le droit <strong>de</strong> protection accordé à vos tribuns ; rappel an<br />

peuple | <strong>la</strong> Soi qui soumet le sénat aux plébiscites; tous<br />

nos privilèges détruits sous le prétexte <strong>de</strong> rétablir l'égalité :<br />

nous avons supporté, nous supportons tout. Quel sera le<br />

terme <strong>de</strong> ces longs débats ? Quand pourrons-nous avoir<br />

une commune patrie, et ne faire qu'un seul et même peuple<br />

? Valicis, nus sommes pins patients et plus paisibles<br />

que vous qui êtes fes vainqueurs. N'est-ce pas asses pour<br />

vous <strong>de</strong> nous avoir ré<strong>du</strong>its à vous craindre? C'est contre<br />

nous qu'on s'empare <strong>du</strong> Mont- Aventin ; contre nous que<br />

l'on se saisit <strong>du</strong> Mont-Sacré ! Mais quand le Yo<strong>la</strong>que était<br />

prêt à forcer <strong>la</strong> porte Esquiline, prêt à <strong>mont</strong>er sur nos remparts,<br />

personne ne fa repoussé. Tous n'avez <strong>de</strong>s armes,<br />

vous n'avez <strong>de</strong>s forces que contre lions. Eh bien donc !<br />

quand vous aurez assiégé le sénat, quand vous sures rempli<br />

le plues publique <strong>de</strong> vos fureurs séditieuses, rempli<br />

les prisons <strong>de</strong> sénateurs, allez donc avec ce même emportement<br />

et cette même fierté, aies jusqu'à <strong>la</strong> porte Esquiline,<br />

sortez <strong>de</strong> vos murs, on si vous ne l'osez pas, regar<strong>de</strong>z <strong>du</strong><br />

haut <strong>de</strong>s remparts, regar<strong>de</strong>s vos campagnes ravagées par le<br />

fer et par le feu, vos dépouilles enlevées par f causal ; sises<br />

Aimer vos toits embrasés ; et dans ce désordre commun »

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